« Les textes de soeur Lucie constituent un témoignage fondamental pour l’Eglise »

Print Friendly, PDF & Email

Selon le Président de la Commission scientifique du Congrès de Fatima

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATIAN, Vendredi 18 février 2005 (ZENIT.org) – L’immense patrimoine constitué de documents de soeur Lucie ne permettra peut-être pas de découvrir des aspects nouveaux relatifs au contenu du miracle de Fatima, mais aidera à prendre connaissance d’éléments nouveaux sur la vie de la religieuse, comme le fait que se soient poursuivies les apparitions mariales également au cours des années qui ont suivi 1917.

A quelques jours de la mort du dernier témoin des apparitions de la Vierge du Rosaire à trois pastoureaux de la petite ville portugaise de Fatima, le père Jacinto Farias, Président de la Commission scientifique du Congrès de Fatima, a affirmé que les textes de sœur Lucie sont un témoignage fondamental pour l’Eglise.

« L’expérience de soeur Lucie est une expérience de continuité et celle-ci a été fidèle, a dit le prêtre à l’agence portugaise ‘Ecclesia’. Je pense que ce que l’avenir nous réserve est un développement encore plus profond ».

« Nous ne devrions pas rencontrer de nouveauté », poursuit-il. « La richesse du message de Fatima est d’une extrême simplicité, et dans le même temps, donne de nombreux fruits au niveau pastoral et théologique ».

En ce qui concerne les écrits intitulés « Fatima 1 » et « Fatima 2 », témoignages de soeur Lucie écrits tout au long de sa vie, le père Farias explique qu’il y a eu « une ‘intériorisation’ des évènements, ‘parce qu’une enfant de dix ans et une femme de quarante ont une perception diverse des choses’, même s’il existe une continuité dans une relecture intérieure ».

Pour le prêtre, l’évolution ne dépend pas de la conjoncture politique, nationale et internationale, comme cela a été affirmé à plusieurs reprises. Cela supposerait en effet « une extrême préparation intellectuelle de sœur Lucie pour suivre ces évènements et en faire une lecture critique, un fait qui ne me semble pas vraisemblable ».

« Dans la question concrète du message de Fatima relative à l’athéisme militant du marxisme et du matérialisme dialectique, il existe des documents où l’on dit que sœur Lucie pensait que la Russie était une femme ou une personne à laquelle était demandée la conversion. Il y avait un message qui dépassait la conscience de la voyante elle-même », a t-il expliqué.

Le fait qu’aujourd’hui le message ait été replacé dans son contexte et que dans le cadre du catholicisme ait été établie une série de relations et d’interprétations dans le sens d’une stratégie pastorale, est pour la père Farias « parfaitement légitime ». « Le cardinal Cerejeira disait que ce n’est pas l’Eglise qui a imposé Fatima, mais Fatima qui s’est imposée à l’Eglise », rappelle-t-il en citant l’ancien patriarche de Lisbonne.

Du reste, c’est seulement à partir des années 30, que l’Eglise a reconnu le miracle de Fatima, du fait de l’adhésion populaire massive non seulement au Portugal mais dans le monde entier ».

Le fait que sœur Lucie puisse être considérée comme un symbole national, dépend pour le père Farias « de la perspective dans laquelle on analyse la question », mais selon lui, c’est Fatima qui est un symbole, « parce que c’est une référence pour le Portugal ».

Ce n’est pas un hasard si le pays ibérique est connu comme l’Etat au trois « F » : Futebol (le football, sport très suivi), Fado (le chant traditionnel portugais), et précisément Fatima. Ces trois éléments « sont des exemples de trois traditions diverses, sportive, culturelle et religieuse, qui expriment notre identité » ajoute le prêtre.

Quant à l’analyse du message de Fatima, elle se place désormais « au plan de l’herméneutique », car « l’analyse historique est terminée ».

« Il est nécessaire d’effectuer encore une analyse théologique, profiter du potentiel latent dans le contenu du secret », poursuit-il

« Au début, François n’entendait ni ne voyait, Jacinthe entendait et voyait, mais ne parlait pas, a rappelé le père Farias en faisant référence aux deux autres pastoureaux auxquels la Vierge était apparue à Fatima. Lucie était la voix, la protagoniste, ainsi sa spiritualité demeurera toujours au sein même de cette expérience ».

Après la mort du dernier témoin des apparitions mariales, a conclu le prêtre, du point de vue théologique il n’y aura plus de « grandes nouveautés », mais Fatima connaîtra probablement un développement majeur « en termes de rayonnement spirituel et pastoral ».

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel