"Les pèlerinages et l’Assomption" (2): La Salette, 1872

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CITE DU VATICAN, Mardi 13 juillet 2004 (ZENIT.org) – En préparation au pèlerinage National du 15 août qui sera marqué par le 150e anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception et la venue de Jean-Paul II, nous continuons notre voyage à la découverte des pèlerinages de « l’Assomption ».

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Notre-Dame de Salut, le lancement des pèlerinages à La Salette (1872)

L’esprit apostolique d’une poignée de religieux assomptionnistes parisiens dont les PP. François Picard, Vincent de Paul Bailly et Étienne Pernet, a devancé la réflexion en corps de l’institut. L’idée de créer une association régénératrice pour la famille et pour la société, au confluent des œuvres ouvrières, voit le jour le 24 janvier 1872, au couvent de Religieuses de l’Assomption à Auteuil, sous le regard souriant d’une statue médiévale d’une Vierge à l’Enfant, offerte au P. Charles Laurent en 1855 au collège de Clichy et mutilée lors des troubles de la Commune. D’un commun accord, les membres de l’assemblée, fondant l’association, lancent des mouvements de prières publiques pour la délivrance du pays, des pétitions dans l’opinion publique pour le repos du dimanche, mélange d’exercices spirituels et d’actions sociales pour la ‘ moralisation de l’ouvrier ‘, sous le nom retenu d’Association Notre-Dame de Salut ‘.

A ces initiatives, se greffe la dévotion d’un prêtre de la paroisse Saint Gervais, l’abbé Thédenat, qui a l’idée d’organiser un pèlerinage de repentance, national ou inter-diocésain, à la Vierge en larmes de la montagne de la Salette, dont les apparitions remontent à 1846. Ce dernier pousse le P. Picard et les membres de l’Association Notre-Dame de Salut à prendre en charge la réalisation de ce projet dont la préparation matérielle n’est pas exempte de difficultés en raison de la configuration des lieux : accès difficile, logement sur place réduit, location de voitures de transport à trouver. Et pourtant le 21 août 1872, 375 prêtres encadrent près de deux mille pèlerins, s’engageant autour de Mgr Paulinier, l’évêque de Grenoble, à propager le mouvement des pèlerinages dans tous les diocèses de France. Sur la colline, est fondé le Conseil général des pèlerinages avec pour organe et lien un petit bulletin, Le Pèlerin, qui voit le jour en juillet 1873. Prier pour la délivrance du pape et le salut de la France, union des deux causes catholiques du temps, au chant d’un cantique vite répandu : Pitié, mon Dieu, c’est pour notre patrie, tel est, au départ, le programme et la visée de cette forme de prière publique, aux accents très nationaux et doloristes. Lourdes n’est pas oublié dans la géographie des sanctuaires alors en vogue : Ars, Paray-le-Monial, la rue du Bac, Notre-Dame des Victoires à Paris.

Mais la particularité de Lourdes en octobre 1872, c’est de pouvoir accueillir et regrouper à une date commune des groupes de pèlerins venus de toutes les régions, portant bien haut leur bannière, d’où le surnom donné de pèlerinage de bannières en 1872. Très adroitement, l’Association trouve un écho favorable dans les Semaines religieuses des diocèses pour lancer une neuvaine en faveur des prières publiques votées par l’Assemblée nationale. Les formes de mécontentement épiscopal devant ces initiatives de portée nationale, est édité qui popularise le cantique à Notre-Dame de Salut, l’Association obtient du pape Pie IX reconnaissance et indulgence. En novembre 1872, l’amiral Gicquel des Touches lance l’idée d’un mois de pèlerinages dans tous les sanctuaires de France, du 22 au 22 août 1873 qui culminera à Lourdes avec un pèlerinage vraiment national. L’idée de faire reprendre aux foules le chemin de Rome dès l’année 1873 est bien présente, mais elle est repoussée en dernier ressort par le pape Pie IX qui depuis septembre 1870 se considère comme prisonnier au Vatican et craint des formes de représailles hostiles de la part du gouvernement et d’une fraction de la population anticléricale.
(à suivre : demain, le premier ‘National » en 1873)

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ZENIT Staff

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