« Les paroles secrètes de Jean-Paul II », déclarations de Mgr Dziwisz

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Le dernier enregistrement

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ROME, Jeudi 20 octobre 2005 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a enregistré des paroles « encore secrètes », avant de se soumettre à la trachéotomie qui devait lui rendre toute parole difficile : c’est ce qu’a révélé à l’envoyé spécial du quotidien italien « Avvenire » à Cracovie, Luigi Geninazzi, l’archevêque Stanislas Dziwisz à l’occasion de l’anniversaire de l’élection de Karol Wojtyla au siège de Pierre, le 16 octobre 1978 (cf. www.avvenire.it).

Mgr Dziwisz raconte : « Peu de temps avant d’entrer dans la salle d’opération de la polyclinique Gemelli, le 24 février, pour subir la trachéotomie, Jean-Paul II a enregistré, à notre demande, un message. Ce devait être le dernier parce qu’à partir de ce jour-là, il ne devait plus pouvoir prononcer que quelques phrases, très difficilement. J’ai gardé cette cassette audio, mais je n’ai pas encore trouvé la force de la réécouter ».

L’an prochain ?
Pour ce qui concerne le procès de béatification, l’archevêque renvoie au postulateur – Mgr Slawomir Oder – mais il veut bien préciser qu’un « sous-tribunal » a été institué à Cracovie pour recueillir les témoignages sur Karol Wojtyla, avant d’ajouter : « Mais tout le monde sait déjà, est sûr que c’est un saint. Et pas seulement ici, à Cracovie, ou en Pologne. Le monde entier l’a vu, l’a connu, et l’a déjà, de fait, canonisé. Le procès sert à ce qu’on arrive à une certitude morale. Mais dans ce cas, il semble qu’il n’y ait aucun doute. Nous devons seulement attendre la confirmation définitive de sa sainteté par le Saint-Père Benoît XVI ».

Mgr Dziwisz avoue être de ceux qui espèrent la canonisation pour l’année prochaine, soulignant que Jean-Paul II avait lui-même voulu cela pour Mère Teresa de Calcutta.

Guérison en France
Pour ce qui est des guérisons miraculeuses obtenues par la prière de Jean-Paul II avant sa mort, Mgr Dziwisz souligne : « Le Saint-Père ne voulait pas entendre parler de ces choses. Il disait : les miracles sont l’œuvre de Dieu, pas des hommes ».

Et pour ce qui concerne les miracles obtenus après la mort du pape Wojtyla, Mgr Dziwisz ajoute : « J’ai eu connaissance de différents cas de guérisons survenues ces six derniers mois, et inexplicables par des critères médicaux et scientifiques. Le cas le plus impressionnant est arrivé dans un couvent en France. Une religieuse, gravement malade, se trouvait désormais dans une situation désespérée. Ses sœurs se sont rassemblées pour prier pendant de longues heures en demandant cette grâce par l’intercession de Jean-Paul II. Eh bien, quatre jours plus tard, la sœur était complètement guérie : les médecins n’ont plus vu aucune trace de son terrible mal ».

Anniversaire
L’anniversaire de l’élection du pape polonais a été célébré dimanche dernier à Cracovie, en particulier autour de ce portrait de Jean-Paul II fait d’une mosaïque de visages de jeunes et qui avait présidé le pèlerinage des jeunes à la cathédrale de Cologne en août dernier.

En désignant la fenêtre d’où le cardinal Wojtyla puis Jean-Paul II saluait les foules, Mgr Dziwisz confie : « Personne ne peut s’approcher, seul le pape pourra se montrer à cette fenêtre ». Peut-être en juin 2006, disait lui-même Benoît XVI à la télévision polonaise ce même 16 octobre.

Et, comme Mgr Dziwisz s’y attendait, les jeunes se sont rassemblés, dimanche sous la fenêtre de l’archevêché, via Franciszkanska, là où Jean-Paul II avait l’habitude d’apparaître pour leur parler lors de ses voyages à Cracovie. Il ajoutait : « La jeunesse de Pologne a très envie maintenant d’écouter, depuis cette fenêtre le pape Benoît XVI : Cracovie attend ce moment le cœur ouvert ».

L’archevêque de Cracovie rappelle que le 16 octobre a été déclaré par le Parlement polonais comme « Journée du pape » et qu’elle demeurera célébrée comme la « Journée du souvenir ». Depuis 2001, l’Eglise de Pologne célèbre en outre, chaque dimanche précédant le 16 octobre, le «Dzien Papieski», le jour du pape : une initiative qui a aussi une dimension culturelle et caritative. La fondation « Nouveau millénaire » a vu le jour pour construire un grand monument à Jean-Paul II, non pas en pierre, mais de « témoins » pour diffuser la mémoire de ses écrits, déjà très nombreux avant qu’il ne devienne pape.

Nouvelle fondation pour un grand patrimoine
Mgr Dziwisz y voit un « grand patrimoine », non seulement pour la Pologne, mais pour le monde entier, un « héritage énorme » à transmettre à la postérité.

Le jour où Benoît XVI déclarait à la télévision polonaise qu’il se voyait la vocation de transmettre et faire mettre en œuvre un tel patrimoine, l’archevêque de Cracovie déclarait de son côté qu’il est « important d’approfondir son enseignement dans tous les domaines, théologique, philosophique, anthropologique, social, ceux de la défense de la vie, et de la dignité humaine ».

C’est ce qui motive, explique-t-il, une nouvelle fondation appelée « N’ayez pas peur », annoncée au cours de la célébration solennelle qui a eu lieu au sanctuaire de la Divine miséricorde de Lagiewniki.

Enfin, pour ce qui est des fruits de la prière des Polonais autour du pape qui s’éteignait, Mgr Dziwisz, souligne : « Je crois que ce jour-là la nouvelle évangélisation à laquelle Jean-Paul II a dédié tout son ministère, a eu un nouvel élan. Cela semblera étrange, mais de nombreux groupes de prière sont nés justement le 2 avril, non seulement en Pologne, mais dans le monde entier. Il s’agit surtout de jeunes qui se sont réunis spontanément et ont décidé de continuer à se rencontrer au nom de Karol Wojtyla ».

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ZENIT Staff

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