Les obstacles rencontrés par les évêques dans leur tâche, selon Jean-Paul II

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Visite ad limina des évêques du Brésil

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CITE DU VATICAN, Vendredi 7 février 2003 (ZENIT.org) – Les obstacles que rencontrent les évêques dans leur mission sont souvent “imprévus”, “constituent autant d’obstacles importants et complexes, souvent humainement insurmontables”, estime Jean-Paul II.

Jean-Paul II a reçu en audience ce matin au Vatican 37 évêques du Brésil, qui achèvent leur visite quinquennale ad limina, dont le président de la conférence épiscopale brésilienne, Mgr Jayme Henrique Chemello.

Voici des extraits du discours de Jean-Paul II en portugais dans la traduction du Vatican Information Service (http://www.vatican.va).

“Le Pape a traité devant ses hôtes du ministère épiscopal, de son triple Munus qui est gouverner, enseigner et sanctifier. Il leur a dit bien connaître les difficultés que représentent cette triple mission, principalement occasionnées par la grande taille des diocèses. « Etre évêque n’est pas facile », a dit le Saint-Père, qui a précisé que les obligations, engagements et problèmes divers, « souvent imprévus, constituent autant d’obstacles importants et complexes, souvent humainement insurmontables ».

“ « Sans nier la diversité des diocèses -a-t-il poursuivi-, il y a des situations qui exigent une action pastorale collégiale en vue d’exercer certaines fonctions dans l’unité et la charité… Et ce, de manière à offrir aux gens des formes d’apostolat adaptées aux temps et aux lieux ».

“ « Par sa consécration sacramentelle et la communion hiérarchique avec la tête et les membres qui la composent -a dit le Pape en référence au canon 375 du CIC (Code de droit canon, ndr) -, l’évêque appartient au collège épiscopal, ce qui le fait participer à la sollicitude de toutes les Eglises. Il en est ainsi maître de doctrine, prêtre du culte et ministre gouvernant. Sa tâche première est en effet de gouverner le diocèse qui lui a été confié ».

“Puis le Saint-Père a rappelé qu’au-delà des fonctions de l’évêque dans son diocèse, il doit y avoir une unité concrète et effective entre les évêques et entre les conférences épiscopales. Malgré les grandes distances qui causent bien des problèmes en matière de réunion, un pasteur doit faire tout son possible « pour accomplir efficacement sa mission », en sorte par exemple d’être proche de ses prêtres et de les aider dans leur formation.

“Jean-Paul II s’est ensuite plaint « de l’excès d’organismes et de réunions qui oblige nombre de prélats à être souvent absents de leurs circonscriptions, et de ce fait en infraction » du canon 395, relatif au devoir de résidence. « Cela a des conséquences négatives dans son rapport avec le clergé diocésain et dans ses activités pastorales », mais aussi favorise « la pénétration des sectes ».

“Le Pape a alors invité les évêques à « éviter une excessive multiplication des organismes, leur bureaucratisation comme celle des commissions annexes qui demeurent actives entre les sessions plénières. Ces structures -a-t-il dit- ‘existent pour aider les évêques et pour se substituer à eux' ».

“Puis le Pape a fait l’éloge de la Conférence épiscopale qui a récemment modifié ses statuts, exprimant son espoir de voir se développer « une solide communion entre évêques et leur plus grande participation à la conférence ».

“Il a ensuite rappelé que, à cause de sa taille, le Brésil compte un grand nombre de diocèses, mais aussi de prélatures, éparchies, plus un exarchat, des abbayes territoriales, un ordinariat militaire, une administration apostolique personnelle pour les rites latin ou orientaux. « Toutes ces structures -a précisé le Pape- doivent être au service de la Conférence comme de chaque évêque ».

“Le Saint-Père a également rappelé que le ministère pétrinien de l’Evêque de Rome comprenait la garantie de l’enseignement de l’Eglise universelle, se référant ici encore au code de droit canon. « Les normes juridiques de l’Eglise, occidentale comme orientale -a-t-il dit- doivent être en tout cas correctement appliquées », parlant ensuite de « la persistance de la tendance à un certain légalisme qui réduit en fait le droit à un ensemble de lois ecclésiastiques, peu théologiques et peu pastorales, en fin de compte contraires à la liberté des fils de Dieu ».

“ « Il faut se souvenir -a conclu Jean-Paul II- que la pastorale ne saurait se réduire à une sorte de pastoralisme qui ignorerait ou atténuerait les dimensions fondamentales du ministère chrétien, la dimension juridique notamment… La vérité pastorale ne pourra jamais être contraire à la vérité juridique de l’Eglise ».”
© VIS

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ZENIT Staff

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