Les « menaces contre la personne » par le card. Cottier

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Académie pontificale des Sciences sociales

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ROME, Jeudi 17 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Les « menaces contre la personne » dans la société actuelle ont été évoquées par le cardinal Georges-Marie Cottier, op, Théologien de la Maison pontificale, lors de la XIe assemblée de l’Académie pontificale des Sciences sociales qui s’est ouverte aujourd’hui au Vatican sur le thème : « Le concept de personne humaine dans les sciences sociales ». Elle s’achèvera mardi prochain, 22 novembre.

Le cardinal Cottier a analysé la façon dont la culture « libérale » contemporaine, héritière des Lumières, a engendré un type de société dans laquelle les « menaces contre la personne » sont nombreuses et diversifiées, comme le théologien l’expliquait aujourd’hui aussi au micro de Radio Vatican.

« Les « menaces contre la personne » : le thème est très difficile, expliquait le cardinal Cottier, parce que faire une liste des menaces est quasi impossible : on risque de généraliser. J’ai donc pensé de situer la question sur un autre plan, plus fondamental : quelle conception de l’homme engendre ces menaces ? Et je me suis arrêté au libéralisme philosophique. Qu’est-ce que le libéralisme philosophique ? C’est un signe typique de la modernité. C’est certainement avec les Lumières qu’apparaît ce concept de l’homme libéral. Je dis tout de suite que j’ai pris ce concept dans ses formes les plus radicales. Donc, tout d’abord, l’homme est un individu, une entité autosuffisante, même s’il est faible. Comment cet individu se définit-il ? Il se définit à partir de sa liberté, mais une liberté autonome. Il se donne ses lois. Une liberté, donc, sans critères, sans dépendances envers une loi objective. Troisième thèse, qui me paraît importante : l’homme, dans l’individualisme, n’est pas naturellement « social ». La société est une création de l’individu. Ce qui signifie que tous les critères de comportement de la vie sociale dépendent de la volonté des individus. Selon la fameuse fable, lorsque l’homme obéit à la loi, une fois qu’il est entré dans la société, il s’obéit à lui-même. A partir de cela, nous avons les lignes de fond de l’idéologie contemporaine individualiste et libérale ».

Mais en même temps, notre société est marquée par la « massification » : « La massification, explique encore le cardinal Cottier, est dans la croissance des cités et de l’humanité. D’autre part, pour vivre ensemble, les hommes doivent se donner des lois. La massification n’est pas tant un phénomène politique, qu’un fait de concentration de l’humanité, qui a une base démographique. Mais il est vrai que la défense de l’individu dans sa singularité devient toujours plus difficile dans la massification. Pensez par exemple à tous les types de comportement réglés par la publicité ».

Mais donc, comment faire pour conserver une liberté personnelle profonde, face à tous les conditionnements ? « Je pense, répond le cardinal Cottier, qu’une vie personnelle dans le sens spirituel est nécessaire. Une personne qui vit profondément la dimension spirituelle c’est le chrétien qui a la clef de la vérité. Penser que nous sommes créés à l’image de Dieu : une personne qui vit cette identité profonde est libre, est protégéecontre les processus de massification qui nous assaillent toujours. Nous avons donc un grand besoin d’intériorité, d’un dialogue avec Dieu qui nous donne l’autonomie ».

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ZENIT Staff

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