Pope Francis speaking with de mayors of the world in the summit in the Sinodo room. 21 july 2015

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Les maires au Vatican : mutations climatiques et esclavages modernes

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Un jour au Vatican autour des mutations climatiques et des esclavages modernes

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Les changements climatiques affectent majoritairement les populations les plus pauvres : cette prise de conscience motive la rencontre des maires du monde qui s’est achevée par une déclaration et un engagement des maires à collaborer dans la lutte contre ces deux fléaux (cf. Zenit du 22 juillet).
Les travaux ont été introduits par Mgr Marcelo Sanchez Sorondo (cf. Zenit du 22 juillet) et le pape François s’est adressé à l’assemblée d’abondance du cœur (cf. Zenit des 21 et 22 juillet pour notre traduction intégrale).

L’Osservatore Romano ne italien du 22 juillet résume l’enjeu de la rencontre: « L’air devenu irrespirable à cause de la pollution et le vert cède le pas à la désertification ; la chaleur, de plus en plus insupportable, est suivie d’orages qui ressemblent à des tempêtes. Ce sont quelques-uns des signaux d’une détérioration évidente et progressive de l’environnement. Mais on ne met pas toujours en évidence à quel point sont liés aux transformations du climat les phénomènes comme les migrations, qui exposent des millions de personnes au risque de tomber dans les filets des trafiquants d’êtres humains. C’est justement la connexion entre les mutations climatiques et les esclavages modernes qui est au centre de la rencontre qui réunit des maires provenant de tous les continents, à partir de ce mardi 21 juillet, au Vatican, dans la Salle nouvelle du synode. »

« Pour la première fois, souligne le quotidien du Vaticna, plus de soixante maires de toute la planète : de ceux des mégalopoles d’Amérique du sud comme Buenos Aires, Mexico, Rio de Janeiro, São Paulo et Bogotá à ceux de réalités européennes comme Rome, Bologne, Florence, Madrid, Manchester, Milan, Paris, Stockholm et Cracovie ; du maire d’une ville multiethnique comme Johannesburg à celui d’une capitale du Moyen-Orient chargée d’histoire comme Téhéran ; des représentants des métropoles modernes des Etats-Unis (New York, New Orleans, San Francisco et Seattle) à la maire de Lampédouse, petite réalité mais au centre des grandes roues migratoires. »

Il s’agit d’une urgence planétaire : « Ce sont des problématiques mondiales, qui touchent tout le monde, sans distinction, des capitales du nord à celles du sud, des plus développées à celles qui ne le sont pas encore. Qui d’autre, donc, mieux que les maires, qui sont les plus en contact direct avec la population, peut faire changer cette situation ? Les membres de l’Académie pontificale des sciences sociales, organisatrice de la rencontre, en sont convaincus. »

Après le discours de bienvenue du chancelier de l’Académie, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, Valeria Marza a introduit ensuite les travaux, en exprimant l’intention commune « d’aider le pape François dans son programme pour éradiquer les nouvelles formes d’esclavage et faire face à la crise climatique, qui sont des conséquences d’activités humaines irresponsables ». En tant que « femme, mère, épouse et citoyenne », elle s’est dite « convaincue que ce sont réellement des urgences de notre monde global que nous sommes moralement obligés de changer, et aujourd’hui, nous avons tous les moyens pour le faire ».

Pour sa part, la présidente de l’Académie pontificale des sciences, Margaret Archer, a insisté sur « l’importance de l’intégration dans la société des victimes de la traite » en offrant « dans toutes les nations » un « plan de réinsertion, qui prévoie une assistance sanitaire, l’enseignement de la langue, l’accès à la formation, un travail et un logement, en utilisant au mieux les associations de bénévoles ».

La présidente a fait observer qu’il est opportun « d’encourager ceux qui ont été aidés à sortir de l’esclavage de la traite pour les impliquer au soutien de ceux qui en sont encore victimes ».

Puis les maires ont apporté leur témoignage, annonçant notamment des mesures pour « limiter les dommages des changements climatiques », comme par exemple la proposition de Bill de Blasio, de New York, qui a fixé comme objectif intermédiaire la « réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 pour cent d’ici à 2030 ».

Pour sa part, le gouverneur de Californie, Jerry Brown, a aussi dénoncé « ceux qui nient la réalité du réchauffement global en bombardant l’opinion publique de propagande et en mettant des personnes malléables à des postes de responsabilité, au lieu de vrais experts en matière d’environnement ».

Pour la maire de Madrid, Manuela Carmena, il est nécessaire d’avoir « une classe politique qui soit un exemple pour la société ». Elle affirme que la lutte pour les droits de l’homme passe aussi à travers « la lutte contre la corruption ».

Un nouveau rendez-vous a eu lieu ce mercredi 22 juillet, à la Casina Pio IV, afin de poursuivre le discours entamé ce mardi 21. Il est organisé en collaboration avec les Nations Unies sur le thème : « Prospérité, populations et planète : réaliser un développement durable dans nos villes ».

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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