Les lunettes de la foi pour lire le synode sur la famille

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Bilan du P. Lombardi

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Il ne faut pas oublier « la clef de lecture de la foi », rappelle le P. Lombardi, en analysant le déroulement de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille (5-19 octobre 2014),

Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, tire les conclusions du synode au micro de Radio Vatican. Il salue  « une expérience très différente des synodes précédents car il ne s’agissait pas d’un épisode conclu, mais d’une étape à l’intérieur d’un cheminement approfondi de l’Église, d’une communauté en marche ».

Il explique que « le pape François a choisi cet itinéraire complexe parce que les thèmes à affronter sont des thèmes difficiles, passionnants, liés à la vie… ils ne sont pas proprement dits doctrinaux mais à la fois doctrinaux et pastoraux ».

Pour ce faire, fait observer le P. Lombardi, le pape a impliqué « l’Église à tous ses niveaux: il a d’abord consulté les communautés locales avec le questionnaire ; puis le Collège des cardinaux au consistoire de février ; puis tous les présidents des conférences épiscopales avec ce synode ; maintenant les conférences épiscopales devront relancer tout cela dans les communautés locales ; et puis au synode prochain, se réuniront les évêques et observateurs, représentant l’ensemble de la communauté de l’Église ».

Durant le synode, le pape a suivi « une ligne très précise » : « il est intervenu à la messe d’ouverture, puis à la première Congrégation. Puis il a écouté, sans intervenir personnellement, pour faire place à cette liberté d’expression qu’il a beaucoup encouragée… il est resté en silence jusqu’au brillant discours final du samedi soir ».

« Sans ce discours final du pape, le synode serait resté un peu inachevé », estime le P. Lombardi : le discours a en effet donné « la clef de lecture de la foi », qui explique aussi « la sérénité » du pape, y compris « dans les moments où l’on aurait pu croire qu’il y avait des tensions ».

Le pape « a toujours eu une confiance extrême en l’Esprit Saint et dans la capacité de l’Église à rechercher le bien dans une perspective qui ne soit pas uniquement humaine, mais qui, avec l’aide du Seigneur, rejoigne sa vraie nature spirituelle ».

Le discernement dans la foi est « la vraie clef de lecture de tout le processus synodal… C’est pourquoi nous devons avoir confiance et croire que le synode arrivera, par ce parcours, à une destination positive pour l’Église ».

Le P. Lombardi note « que l’intérêt envers ce synode s’est accentué ». Il explique le parallèle qui a parfois été fait avec le Concile Vatican II : « comme le Concile, le synode a mis en marche l’Église universelle, non plus sur des horizons très larges, mais sur un thème plus spécifique, celui de la famille ».

Il évoque la publication de la Relatio post disceptationem, « largement débattue » : si ce document de mi-parcours « a toujours été publié » lors des conciles précédents, il a cependant « créé la surprise » cette fois-ci.

Mais le P. Lombardi y voit « un élément positif dans la dynamique du synode » : « ce fut l’un des pas fondamentaux d’une dynamique très intense de réflexion et de communication. Ce Rapport a marqué le passage à la seconde phase, celle des carrefours, beaucoup plus interactifs ».

En outre, cette publication « a influé sur la communication qui a suivi : la publication complète des documents issus des carrefours est devenue logiquement nécessaire et naturelle, de même que la publication complète du Rapport du synode ».

« Le niveau de transparence et la force de communication qui ont caractérisé ce synode sont certainement supérieurs à deux des synodes précédents », analyse le P. Lombardi qui regrette cependant que « les échos de la presse aient été parfois un peu déséquilibrés, ne se concentrant que sur certains thèmes, comme la communion aux divorcés remariés et l’homosexualité, sans cesse amplifiés ».

Il manque au monde extérieur « le niveau de la compréhension dans la foi », ajoute-t-il : il faut en effet comprendre « que le pape a souhaité que l’Eglise se mette en marche, et l’Eglise s’est effectivement mise en marche, librement, avec une capacité d’écoute réciproque vraiment très grande mais aussi une grande confiance, sans crainte ».

« Le pèlerin qui marche en cherchant la volonté de Dieu, ignore en quelque sorte où il arrivera mais il sait qu’il ira dans la bonne direction s’il continue à suivre avec confiance les indications du Seigneur », souligne-t-il.

Le P. Lombardi exprime sa conviction que la réflexion à venir dans les Églises locales sera « profonde, efficace, vraiment articulée », marquée par « une expérience communautaire très large » en vue du synode ordinaire d’octobre 2015.

Avec une traduction de Zenit

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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