Les JMJ, des écoles de la nouvelle évangélisation, par le P. Thomas Rosica

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ROME, Mercredi 17 août 2011 (ZENIT.org) – Les Journées mondiales de la jeunesse témoignent du génie pastoral de Jean-Paul II ainsi que de la vitalité de l’Église, estime le P. Thomas Rosica, dans cette réflexion sur les JMJ. Le père basilien Thomas Rosica a été directeur national et président des Journées mondiales de la jeunesse 2002, à Toronto. Il est, depuis 2003, président de la fondation catholique Sel et Lumière média.

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Tout au long de son pontificat, le pape Jean-Paul II a bénéficié d’une incroyable popularité auprès des jeunes catholiques. Cet engouement s’explique en bonne partie par l’importance qu’il accordait aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), une initiative qu’il avait lancée en 1985. Durant ces rassemblements nationaux et internationaux, Jean-Paul II a clairement insisté sur ce point : les jeunes sont non seulement l’avenir de l’Église, ils en sont aussi le présent.

Face au cynisme, au désespoir et au vide de sens si répandus dans le monde aujourd’hui, la nouvelle évangélisation qui est au cœur des enseignements de Jean-Paul II infuse de l’espoir et de la vitalité dans l’Église. Le pape savait très bien que le monde se caractérise souvent par la séparation, la fragmentation et la solitude. Grâce aux Journées mondiales de la jeunesse, il a offert à une multitude de gens de très bonnes occasions de devenir des porteurs d’espérance, des agents de changement au sein de leur communauté et des instruments d’une globalisation morale.

La béatification du pape Jean-Paul II nous incite à faire le bilan des bénédictions qu’il nous aura réservées, et à examiner en quoi sa vision et son espérance ont eu un impact sur nos propres efforts en matière de ministère pastoral auprès des jeunes adultes.

FORMER UNE GÉNÉRATION

Parmi les éléments centraux des Journées mondiales de la jeunesse on trouve l’adoration, les saintes Écritures, la catéchèse, les sacrements, la croix, les saints, le pèlerinage, le service et les vocations. Chacune de ces composantes contribue grandement à l’efficacité du ministère pastoral auprès des jeunes — et chacune, du même coup, doit en faire partie.

La préparation en vue des Journées mondiales de la jeunesse procure à l’Église d’intenses moments lui permettant d’approfondir la piété et la dévotion chrétiennes. Tous à travers le Canada se souviendront des puissantes images de la croix des JMJ lors de son pèlerinage historique en 2002. Grâce à l’aide des Chevaliers de Colomb, la croix a traversé plus de 350 villes et villages d’un océan à l’autre. Par la suite, lors des Journées elles-mêmes à Toronto, la magnifique présentation du Chemin de croix a constitué un pénétrant témoignage de l’histoire chrétienne en marche au cœur d’une cité moderne.

Les jeunes adultes ont besoin de héros et d’héroïnes de leur époque. Or le pape Jean-Paul II aura été un modèle de sainteté et d’humanité. Durant son pontificat, il a canonisé 482 saints et proclamé 1338 bienheureux. Quel bon choix, dès lors, que d’avoir le bienheureux Jean-Paul II comme l’un des principaux patrons des Journées mondiales de la jeunesse à Madrid.

Beaucoup de jeunes prêtres et de jeunes religieux ont dit « oui » à leur vocation précisément en raison du témoignage de Jean-Paul II, qui les a exhortés : « N’ayez pas peur ! » Beaucoup de jeunes hommes et de jeunes femmes, qui ont trouvé un sens dans sa théologie du corps, sont dès lors entrés dans le mariage animés d’une foi et d’une conviction profondes. Et beaucoup de gens ordinaires ont réalisé des choses extraordinaires grâce à son influence, ses enseignements et même ses gestes.

Or le formidable impact qu’a eu Jean-Paul II sur les jeunes générations se poursuit avec son successeur. Dans ses remarques prononcées lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse 2008, le cardinal George Pell, de Sydney, a remercié le pape Benoît XVI dans ces mots : « Votre Sainteté, les Journées mondiales de la jeunesse ont été l’invention du pape Jean-Paul le Grand. Celles de Cologne avaient déjà été annoncées avant votre élection. Vous avez décidé de poursuivre la tradition et de tenir celles qui prennent fin ici aujourd’hui, à Sydney. Nous sommes profondément reconnaissants pour cette décision, qui montre que le concept n’appartient pas à un seul pape ou même à une seule génération, mais qu’il fait plutôt partie intégrante de la vie de l’Église. La génération Jean-Paul II — les jeunes comme les moins jeunes — est fière d’être également les fils et les filles du pape Benoît XVI. »

UNE ÉGLISE JEUNE

Une personne peut décrire son expérience aux Journées mondiales de la jeunesse comme un événement qui a apporté de la lumière et rompu la monotonie de la vie lors d’un glorieux moment dans l’histoire. On pourrait, toutefois, adopter une autre perspective. L’Évangile invite constamment les chrétiens à adopter l’hymne de louange et de remerciement de Marie pour les moyens que prend Dieu Tout-Puissant pour intervenir dans l’histoire humaine — ici et maintenant. Autrement dit, la vie chrétienne ne se nourrit pas que de souvenirs, aussi bons et beaux soient-ils. La résurrection de Jésus n’est pas un souvenir rappelant un événement du lointain passé, mais plutôt la Bonne Nouvelle qui continue à se répandre et se réaliser.

Nous devons être honnêtes et reconnaître que les Journées mondiales de la jeunesse ne constituent pas une panacée ni une solution rapide aux problèmes de notre époque ou aux défis qui se posent à l’Église présentement, tandis qu’elle cherche à se rapprocher des jeunes. Ce type d’événement nous fait voir l’Église et le monde sous un autre angle, nous permettant de construire un futur commun. Une chose est certaine : personne n’a pu quitter Toronto, Cologne ou Sydney en pensant qu’il était possible de compartimenter sa foi ou de la réduire à quelques règles et observances dominicales.

Je ne peux que me rappeler les paroles émouvantes du cardinal James Francis Stafford prononcées aux innombrables jeunes gens rassemblés sur et autour de la place Saint-Pierre, lors des cérémonies d’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse du Jubilé, le 15 août 2000. S’adressant à un pape Jean-Paul II visiblement ému et vieillissant, le cardinal Stafford avait dit : « Saint-Père, vous-même, alors que vous participiez aux sessions du concile [Vatican II], vous êtes exprimé sur le mystère d’une Église sans cesse rajeunie. Aujourd’hui, nous prions tous pour que vous ressentiez à nouveau le même bonheur. Car tous ces jeunes devant nous, eux aussi entourés par les bras de saint Pierre, représentent les témoins vivants de l’espoir soulevé par le concile et qui est également le vôtre ».

En disant cela, le cardinal a magnifiquement exprimé la mission et l’objectif des Journées mondiales de la jeunesse, qui sont une sorte d’instantané de la joie, l’espérance et l’unité auxquelles l’Église est appelée. Comme l’a indiqué pour sa part le pape Benoît XVI lors de son homélie inaugurale, en 2005, « [L’] Église est vivante. Et l’Église est jeune. Elle porte en elle l’avenir du monde et c’est pourquoi elle montre aussi à chacun de nous le chemin vers l’avenir ». Les Journées mondiales de la jeunesse sont là pour nous rappeler cette vérité.

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ZENIT Staff

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