Les jeunes migrants et la double appartenance, par le cardinal Martino

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Les camps doivent rester provisoires

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ROME, Jeudi 29 novembre 2007 (ZENIT.org« >http://www.zenit.org/ »>ZENIT.org) – Les jeunes migrants souffrent de la « double appartenance », souligne le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement, qui a présenté le 28 novembre au Vatican le Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié (cf. Zenit du 28 novembre).

Il était accompagné de Mgr Agostino Marchetto, secrétaire de ce dicastère, qui a souligné que les camps de réfugiés doivent redevenir provisoires, et de Mgr Novatus Rugambwa, sous-secrétaire, qui invite les communautés ecclésiales à accueillir les étudiants étrangers.

« Les jeunes migrants vivent la tension d’une double appartenance », a souligné le cardinal Matino avant d’expliquer : « Ils respirent l’air jeune du pays qui les accueille et ils reçoivent l’influence de l’école et des milieux de socialisation des jeunes là où ils sont insérés. En même temps, les jeunes immigrés ont des « racines » différentes de celles de leurs compagnons, les racines culturelles de leurs familles et la différence des confessions religieuses ».

Le cardinal Martino a noté que le jeune immigré est comme sur une « balançoire » dans son processus d’identification. Souvent, a-t-il dit, « il se retrouve seul, à mi-chemin entre deux cultures, dans un ‘no man’s land’ ».

Or, lorsqu’au statut d’immigré s’ajoute celui de chômeur, les jeunes sont marginalisés. A cet état de frustration, d’humiliation, s’ajoutent en outre souvent, a dit encore en substance le cardinal Martino, des histoires dramatiques qui viennent s’ajouter au déracinement forcé de sa terre d’origine.

En outre, lors de la conférence de presse, le cardinal Martino a fait observer que souvent les structures d’accueil temporaire sont inadéquates et même « d’authentiques prisons », et pas seulement en Italie. Il rejoignait les observations de Benoît XVI dans son message sur les camps de réfugiés du Sud du monde.

Ces structures d’accueil provisoire deviennent trop souvent des structures permanentes, a fait observer pour sa part Mgr Marchetto. On arrive même à y interner « des jeunes mineurs non accompagnés ». L’abandon et l « insécurité dont ils font l’expérience, les conduit souvent à la dépression, à se retirer au fond d’eux-mêmes et à devenir agressifs ».

« Les camps d’accueil devraient redevenir ce qu’ils étaient à leur création, un lieu de séjour temporaire : ils peuvent servir au début, mais ils ne devraient pas devenir des résidences permanentes ».

Ce sont, soulignait Mgr Marchetto, des « blessures douloureuses » pour les jeunes réfugiés

« Ils souffrent immensément, disait l’archevêque, des violations des droits humains subies en tant que victimes de guerres ou de violences, ou de négligences, de cruauté, d’exploitation sexuelle ou d’un autre genre, du fait de la discrimination raciale, d’agressions, ou de l’occupation étrangères là où ils vivent ».

En tant que chrétiens, a exhorté Mgr marchetto, « nous sommes invités à accueillir les jeunes migrants et à nous assurer qu’ils soient traités avec respect pour leur dignité humaine et d’une législation international très claire ».

Mgr Novatus Rugambwa, a attiré l’attention sur la situation particulière des étudiants internationaux qui doivent faire face à une série de situations et de problèmes. Parfois des situations de malaise se transforment en tragédies, comme le cas de l’assassinat d’une jeune anglaise Meredith Kercher, du programme Erasmus, à Pérouse, l’a montré récemment.

« Beaucoup, a-t-il dit, font pour la première fois l’expérience d’un type de liberté qui, d’une part, peut libérer, mais aussi, d’autre part, désorienter. C’est en particulier vrai pour la foi, qui peut être remise en cause en dehors des paramètres normaux de l’expérience religieuse ».

C’est pourquoi Mgr Rugambwa appelait de ses voeux une réponse ecclésiale spécifique pour les étudiants étrangers au cours de leurs études. Une réponse qui doit commencer, disait-il, par « le développement de la conscience active, de la part des communautés ecclésiales, pour qu’elles se fassent des lieux d’accueil et de stabilité ».

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ZENIT Staff

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