Les évêques américains dénoncent une politisation de la santé

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Ils appellent à un dernier sursaut contre le financement public de l’avortement

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ROME, Lundi 18 janvier 2009 (ZENIT.org) – Les évêques des Etats-Unis pensent que la réforme du système de santé doit être une priorité nationale mais déplorent une politisation de ce processus et prennent position contre la législation qui prévoit un financement public de l’avortement.

Cette première prise de position publique de la conférence des évêques américains sur la question depuis que le sénat a approuvé, le 24 décembre dernier, sa version de la réforme de l’assurance-maladie, est signalée par Kathy Saile, directrice du Bureau de développement social national, dans une déclaration vidéo sur la page web officielle de la conférence épiscopale américaine (USCCB).  

Avant le vote final au sénat, les évêques avaient envoyé une série de lettres aux sénateurs, leur faisant part de leur inquiétude devant cette loi qu’ils jugeaient « insuffisante » et avait besoin de « modifications essentielles ». 

Le cardinale Daniel DiNardo, archevêque de Galveston-Houston et président du comité pour les activités Pro-vie de la USCCB, a relevé que la réforme proposée comportait des carences à l’égard du « respect de la vie et des consciences individuelles ; l’accès aux pauvres et l’accès à une assistance médicale de base pour les immigrés ». 

Le problème principal, a-t-il déclaré, est que cette loi « autorise explicitement pour la première fois dans l’histoire l’utilisation de fonds fédéraux pour subventionner des plans sanitaires qui couvrent l’avortement volontaire ». 

Priorité  nationale

« Les évêques américains demandent depuis longtemps une réforme authentique du système de santé », affirment Kathy Saile. « La santé est un droit humain, et la réforme du système actuel est un impératif moral et une priorité nationale ». 

« Les évêques estiment que la législation sanitaire doit donner sa priorité aux pauvres et aux personnes vulnérables, ceci incluant les familles à bas revenu, les immigrés, les malades, et les naissances. Et la législation devrait défendre la conscience des personnes ». 

La porte-parole fait savoir que les évêques américains « sont inquiets » de la tournure que prend le processus de réforme, mais reconnaissent que des éléments contenus tant dans le projet du sénat que celui de la chambre des représentants « apporteront beaucoup de bien ». 

Celui-ci prévoit de fournir une couverture maladie à « des millions de personnes aujourd’hui sans assistance », souligne-t-elle ; d’aider « les familles à bas revenus et ayant de gros frais de santé, ainsi que les femmes enceintes et leurs enfants à naître en leur accordant des subventions particulières ». 

« Toutefois, déplorent les évêques, cette réforme a été tristement et fortement politisée pour élargir le financement de l’avortement ». 

La porte-parole de l’USBBC affirme que les évêques n’essaient pas d’« imposer un programme », mais tout simplement de « maintenir la tradition politique de ne pas concéder de fonds fédéraux à l’avortement ». 

« Si le congrès accepte cette politique dans la loi finale, les évêques n’auront pas d’autres choix que celui de s’y opposer », poursuit-elle. 

« Les évêques se montrent disponibles à aider nos leaders nationaux à améliorer cette loi, ceci supposant que l’on y insère le critère moral de défendre les vies, et non de les détruire », ajoute Kathy Saile. « Aux vues de cette réforme du système sanitaire qui est si nécessaire, perdre cette opportunité serait une terrible tragédie ». 

Campagne

En même temps que cette déclaration les évêques américains ont lancé une campagne dans les paroisses pour inviter les catholiques de tout le pays à exercer leur pression pour que cette réforme sanitaire soit conforme à la morale. 

La campagne comprend des prières, des annonces dans la presse et durant les homélies, de même que la création d’une page web d’où exhorter les législateurs en leur envoyant un message par poste électronique. 

Le message est simple : « Stoppez le financement de l’avortement dans la réforme sanitaire! Défendez la conscience. Garantissez l’accès à l’assistance maladie. Permettez aux immigrés d’avoir accès à une assurance maladie privée ».

« En tant que défenseurs, depuis longtemps, de la réforme sanitaire, les évêques catholiques des Etats-Unis continuent de soulever la question morale selon laquelle une vraie couverture santé doit défendre la vie, la dignité, la conscience et la santé de tous, surtout des pauvres et des personnes vulnérables », ajoute l’annonce. 

« La réforme e la santé ne saurait faire avancer le programme pro-avortement de notre pays », poursuit-il. La conférence explique que le projet de loi approuvé par le sénat oblige ceux qui bénéficient des plans sanitaires à payer les avortements. 

Le projet de loi de la chambre rejette l’utilisation de fonds fédéraux pour les avortements, mais les deux propositions de loi manquent « d’une protection adéquate pour protéger la conscience des professionnels de la santé, de programmes ou d’initiatives ». 

Cette occasion est la dernière des occasions pour introduire des révisions, avant que les deux projets de loi ne se fondent en un seul. Le vote du projet final est attendu pour ce mois-ci. 

L’annonce déclare que si certaines modifications ne sont pas apportées « il faudra s’opposer au projet de loi final ». 

Les évêques invitent donc les catholiques à élever leurs voix pour exercer des pressions sur ces réformes, et si les modifications morales n’étaient pas apportées, à demander aux législateurs de rejeter le projet de loi. 

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ZENIT Staff

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