Les crises dans l’Eglise montrent la nécessité de la presse catholique

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Explications de Mgr Claudio Maria Celli

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ROME, Mardi 5 octobre 2010 (ZENIT.org) – Quel est l’avenir de la presse catholique face à une révolution numérique qui met en crise de nombreux quotidiens? Pour Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, son avenir dépendra de la capacité des journaux et des revues catholiques à rester fidèles à leur mission.

Et les crises de communication ou les scandales vécus par l’Eglise ces dernières années révèlent encore plus la nécessité de compter sur ces moyens de communication à vocation catholique, a souligné Mgr Celli en inaugurant lundi, à Rome, le congrès sur l’avenir de la presse catholique dans le monde.

Le congrès, qui dure jusqu’au 7 octobre, sera clôturé par Benoît XVI. Il rassemble quelque 230 directeurs et représentants de journaux catholiques et publications numériques, des évêques, des prêtres, des experts de commissions et institutions ecclésiales chargées de communication, ainsi que des professeurs universitaires, représentant 85 pays.

Dans son intervention lors de l’ouverture des travaux, Mgr Celli a présenté la presse catholique sous les traits « d’une réalité de proximité, capable d’accompagner la vie, de saisir les préoccupations, les désirs, les projets des personnes qui sont, de surcroît, ses lecteurs. Et pas seulement de ceux qui appartiennent à la communauté catholique, ce qui pourrait paraître évident à dire mais ne l’est pourtant parfois pas ».

Dans ce domaine, a-t-il dit, l’Eglise est une experte en humanité, même si « à l’heure actuelle, mon affirmation pourrait faire sourire ou subsumer, surtout après les douloureuses affaires de scandales sexuels auxquelles la presse à donné un large écho ».

Néanmoins, si Mgr Celli a reconnu que « ces révélations ont été un choc pour le pape et pour l’Eglise, comme a dit lui-même Benoît XVI aux journalistes qui l’accompagnaient lors de son voyage à Londres », selon lui « ce grave et honteux péché ne saurait aucunement porter atteinte à la mission et à la vocation de l’Eglise de servir l’homme avec amour ».

« Au contraire, de tels faits et épisodes, difficiles et douloureux, devraient inciter toute la communauté de croyants à se mettre davantage dans les traces du Seigneur, à mettre davantage leur vie au service de l’homme, pour que leur témoignage fasse sortir ce que l’on porte au fond du cœur ».

C’est en ce sens, a-t-il estimé, que la mission de la presse catholique, qui consiste à « donner une rigoureuse et correcte information religieuse, surtout quand l’offre de la presse laïque est, comme aujourd’hui, peu objective et parfois déviante », est plus nécessaire que jamais.

Le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe a lui-même mis en place un observatoire pour mettre en évidence que, en Europe même, habité à 85% par des chrétiens, ces derniers sont victimes de discriminations, a-t-il rappelé.

La presse catholique évolue dans un nouveau contexte qui est celui d’une « dictature du relativisme’, où l’on assiste à une tentative de réduire l’action de l’Eglise et la ‘religion à un fait privé, sans importance publique’, la délégitimant presque comme si elle était une ennemie de l’homme, de sa liberté et de la dignité, en cette époque des ‘passions tristes’ ».

En réalité, a conclu Mgr Celli, la presse catholique doit « entretenir la demande de sens » et « garantir un espace à la demande sur l’infini ».

Jesús Colina

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ZENIT Staff

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