Les conséquences sociales de la foi dans le Dieu Trinité, communion d’amour

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Homélie de Benoît XVI à Gênes

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ROME, Lundi 19 mai 2008 (ZENIT.org) – La foi dans la Trinité, communion d’amour, et la conception de l’homme comme une personne en relation : voilà un trésor que l’Eglise transmet à chaque génération, rappelle le pape Benoît XVI qui souligne les conséquences sociales, mondiales, et missionnaires.

Le pape a effectué samedi 17 et dimanche 18 mai une visite pastorale dans le diocèse de Gênes et de Savone. Il a présidé la messe de la solennité de la Trinité à Gênes, place de la Victoire, ce dimanche après midi.

Dans son homélie, le pape a rappelé que le lien de la foi dans le Dieu Trinité est lié à la conception de l’homme comme personne appelée à la communion. « Le Dieu un et trine, et la personne en relation : ce sont les deux références que l’Eglise a la tâche d’offrir à chaque génération humaine, comme service à l’édification d’une société libre et solidaire », a résumé le pape.

Personne et famille humaine

Commentant les lectures liturgiques du jour, le pape a souligné que « le Dieu de la Bible n’est pas une sorte de monade fermée sur elle-même et satisfaite de son autosuffisance mais il est la vie qui veut se communiquer, il est ouverture, relation. Des expressions comme ‘Dieu de tendresse’, plein de pitié, riche en grâce, nous parlent tous d’une relation, en particulier d’un Etre vital, qui s’offre, qui veut combler chaque lacune, chaque manque, qui veut donner et pardonner, qui désire établir un lien stable et durable ».

« L’Ecriture Sainte, a insisté le pape, ne connaît pas d’autre Dieu que le Dieu de l’Alliance, qui a créé le monde pour y répandre son amour sur toutes les créatures (…) et qui s’est choisi un peuple pour établir avec lui un pacte nuptial, pour le faire devenir une bénédiction pour toutes les nations, et former ainsi avec toute l’humanité une grande famille (…) ».

Le Nom de Dieu

Benoît XVI a souligné la signification trinitaire de la révélation : « Cette révélation de Dieu s’est pleinement définie dans le Nouveau Testament, grâce à la parole du Christ. Jésus nous a manifesté le visage de Dieu, un dans l’essence et trine dans les personnes : Dieu est Amour, Amour Père – Amour Fils – Amour Esprit Saint. Et c’est précisément au nom de ce Dieu que l’apôtre Paul salue la communauté de Corinthe : « La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu [Père] et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous » (2 Cor 13,13). C’est une salutation qui est devenue, comme vous le savez, une formule liturgique ».

Dimension sociale

Le pape a souligné que cette contemplation de Dieu renvoie à l’action sociale : « La fête d’aujourd’hui nous invite à le contempler Lui, le Seigneur, nous invite à monter,dans un certain sens « sur le mont » comme le fit Moïse. Cela semble à première vue nous conduire loin du monde et de ses problèmes, mais en réalité, on découvre que c’est précisément en connaissant Dieu de plus près, que l’on reçoit aussi des indications pratiques précieuses pour la vie ».

Soulignant que l’homme est avant tout « fils », « enfant » de Dieu, le pape a ajouté cette considération sur la liberté humaine: « L’homme ne se réalise pas dans une autonomie absolue, en ayant l’illusion d’être Dieu, mais au contraire en se reconnaissant en tant que fils, créature ouverte, tendue vers Dieu, et vers ses frères, et tournés vers eux, dans le visage desquels il retrouve l’image du Père commun ».

Pas une collectivité

Mais une telle conception a des conséquences aussi sociales : « On voit bien, continuait le pape, que cette conception de Dieu et de l’homme se trouve à la base d’un modèle correspondant de communauté humaine, et donc de société (…). C’est un modèle de famille humaine commun à toutes les civilisations, que nous, chrétiens, nous avons l’habitude d’exprimer, dès l’enfance, en affirmant que les hommes sont tous enfants de Dieu et donc tous frères (…). C’est une conception qui se fonde sur l’idée du Dieu Trinité, de l’homme comme personne – pas un simple individu – et de la société comme communauté – et pas une simple collectivité ».

Benoît XVI a mentionné l’enseignement du concile et des papes en matière sociale, y compris son encyclique « Deus caritas est » qui « propose à nouveau l’exercice de la charité concrète, par l’Eglise, à partir de la foi dans le Dieu d’Amour, incarné en Jésus Christ ».

Et pour cela, le pape indique à la fois le choix du « primat de Dieu » et celui de placer au centre la personne et l’unité de son existence, dans les différents milieux dans lesquels elle se déploie : la vie affective, le travail et la fête, sa propre fragilité, la tradition, la citoyenneté ».

Communion implique mission

Benoît XVI a insisté aussi sur la préparation nécessaire des chrétiens en disant : « Je le dis aux adultes et aux jeunes : cultivez une foi pensée, capable de dialoguer en profondeur avec tous, avec nos frères non catholiques, avec les non chrétiens. Poursuivez votre généreux partage avec les pauvres et les faibles, selon la pratique originaire de l’Eglise, en puisant toujours l’inspiration et la force de l’Eucharistie, source éternelle de charité ».

Le pape a aussi encouragé les vocations : « J’encourage avec une affection spéciale les séminaristes et les jeunes engagés dans un chemin de vocation : n’ayez pas peur, et même sentez l’attraction des choix définitifs, d’un itinéraire de formation sérieuse et exigeante. Seule la mesure élevée du fait d’être disciple fascine et donne la joie ».

Enfin, le pape invitait le diocèse de Gênes à « grandir dans la dimension missionnaire, qui est co-essentielle à la communion (…), en plaçant le bien commun avant même les intérêts particuliers légitimes ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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