-La communauté gréco-catholiques, péjorativement accusés d´être « uniates » en raison de leur attachement au siège de Rome, suivent le rite oriental. Ils sont les héritiers de l´Union de Brest conclue en 1596, par la hiérarchie de la métropole de Kiev avec Rome. Le pape a publié une Lettre apostolique à l´occasion des 400 ans de l´union, en 1996. L´Eglise gréco-catholique ukrainienne est l´une de ces Eglises orientales autonomes (« sui iuris ») en pleine communion avec le siège de Rome. Elle a reçu au début d Xe siècle l´Evangile venant de Byzance. Elle partage ainsi avec les Eglises orthodoxes le même héritage spirituel, canonique, théologique et liturgique.
Elle élit ses évêques sur son territoire canonique, célèbre les sacrements selon le rite byzantin, observe des règles de jeûne différentes, suit son calendrier liturgique, administre les sacrements de la confirmation et de la première communion aux enfants comme aux adultes au moment du baptême, elle peut ordonner comme prêtres diocésains des hommes mariés (les évêques sont élus parmi les prêtres ayant le charisme du célibat, donc parmi les moines).
Ils n´ont donc pas été rattachés artificiellement à Rome. Mais ils ne tournaient pas pour autant le dos à leur culture religieuse orientale: ils gardèrent leur tradition liturgique.
Cette Eglise jouissait d´une grande autorité au temps de la domination polonaise et autrichienne sur l´Ukraine occidentale (XVIIe-XXe s.).
Staline, pour cette raison, les rattacha formellement et de force à l´Eglise orthodoxe russe. Le 11 avril 1946, le métropolite Josyf Slipiy et le reste de la hiérarchie étaient arrêtés. La majeur partie des évêques moururent en prison.
Les autorités soviétiques n´ayant pas réussi à les faire renoncer à leur communion avec Rome convoquèrent une assemblée de 216 prêtres sous la menace des armes. Les 9 et 10 mars 1946 se tint le soi-disant « synode de Lvov » en la cathédrale Saint-Georges. L´union de Brest fut révoquée.
Illégale, l´Eglise survécut dans la clandestinité, organisant séminaires, monastères, paroisses, et groupes de jeunes. Elle représentait la plus grande force d´opposition sociale au système soviétique à l´intérieur de l´URSS. Mais des centaines de prêtres, de religieuses et de religieux, de fidèles laïcs furent arrêtés et déportés en camps de travail, souvent avec leurs femmes et leurs enfants.
Elle fut légalisée le 1er décembre 1989, soit plus de 40 ans plus tard. Et comme dans l´ensemble son histoire était ignorée au temps de la domination soviétiques, un « Institut de l´histoire de l´Eglise » fut créé à Lvov en 1991 pour conserver la mémoire de cette période pour les générations futures. Il a déjà recueilli plu de 1.000 entrevues avec les survivants de la persécution.
Elle est guidée par son archevêque majeur, actuellement, le cardinal Lubomyr Husar. Elle compte 3.317 communautés, 79 monastères, 1168 moines et moniales, 1872 prêtres, 2777 églises, et 305 sont en construction. Il y a entre six et sept cents séminaristes, et 40 à 50 ordinations par an.
-La communauté catholiques de rite latin sont un groupe de fidèles qui, sous le régime soviétique ont également subi une sévère persécution. Les paroisses ont été réouvertes après 1989. Guidée par le cardinal Marian Iaworski, elle compte 807 communautés, 50 monastères, 309 moines et moniales, 431 prêtres, 713 églises, et 74 autres en construction.
Signe de l´importance accordée par l´unité entre catholiques, le pape a créé cardinaux ensemble le cardinal Husar et le cardinal Iaworski. Les deux cardinaux ont présidé ensemble une conférence de presse de présentation du voyage de Jean-Paul II, à Rome, le 25 mai dernier, au lendemain du consistoire extraordinaire.
