Les catholiques de divers rites autour du pape à Istanbul

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« Le feu de l’Esprit-Saint ne remplit pas la tête mais le coeur »

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« Le feu de l’Esprit Saint (…) ne remplit pas tant la tête d’idées mais incendie le cœur ; [il] ne transmet pas un pouvoir, mais habilite à un service d’amour, à un langage que chacun est en mesure de comprendre », déclare le pape François lors d’une messe avec les communautés catholiques turques de rites arménien, syrien, chaldéen, latin.

Au deuxième jour de son voyage apostolique en Turquie (28-30 novembre) le pape François a quitté Ankara pour rejoindre Istanbul, où il a visité ce matin la Mosquée bleue et le Musée Sainte-Sophie.

Cet après-midi, il a présidé une messe à 16h (15h à Rome), en présence de catholiques de différents rites, du patriarche syro-catholique Ignace III Younan, mais aussi du patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomaios Ier, du métropolite syro-orthodoxe d’Istanbul, Filuksinos Yusuf Çetin, du vicaire patriarcal arménien apostolique d’Istanbul, Mgr Aram Ateshian, et de représentants de confessions évangéliques.

Durant son homélie, le pape a plaidé pour l’unité créée par l’Esprit-Saint : « plus nous nous laisserons guider avec humilité par l’Esprit du Seigneur, plus nous dépasserons les incompréhensions, les divisions et les controverses et plus nous serons signes crédibles d’unité et de paix ».

L’Esprit Saint est en effet « l’âme de l’Église », a-t-il expliqué : « Il donne la vie, il suscite les différents charismes qui enrichissent le peuple de Dieu et surtout, il crée l’unité entre les croyants. »

« Quand nous prions, c’est parce que l’Esprit Saint suscite la prière dans notre cœur. Quand nous brisons le cercle de notre égoïsme, que nous sortons de nous-mêmes et nous approchons des autres pour les rencontrer, les écouter, les aider, c’est l’Esprit de Dieu qui nous a poussés. Quand nous découvrons en nous une capacité inconnue de pardonner, d’aimer celui qui ne nous aime pas, c’est l’Esprit Saint qui nous a saisis. Quand nous passons outre les paroles de convenance et que nous nous adressons aux frères avec cette tendresse qui réchauffe le cœur, nous avons été certainement touchés par l’Esprit Saint », a souligné le pape.

Le pape a encouragé à ne pas lui « résister » mais à « abandonner un style défensif pour se laisser conduire par l’Esprit » qui est « fraîcheur, imagination, nouveauté », qui « bouleverse, secoue, fait marcher, pousse l’Église à avancer ».

« Le feu de l’Esprit Saint (…) ne remplit pas tant la tête d’idées mais incendie le cœur ; [il] ne transmet pas un pouvoir, mais habilite à un service d’amour, à un langage que chacun est en mesure de comprendre », a-t-il précisé.

La messe internationale s’est déroulée aux couleurs des communautés de différents rites présentes en Turquie : chant d’entrée en arménien, Gloria en turc, psaume en araméen, première lecture en espagnol, Evangile chanté en syriaque-turc, prière universelle en français, italien, anglais, turc, arabe, et espagnol.

Pour le chant de communion, l’hymne français « Trouver dans ma vie ta présence » a été suivi par un chant de louange au rythme africain et un autre chant aux tonalités lyriques.

Au terme de la célébration, Mgr Louis Pelâtre, vicaire apostolique d’Istanbul, a remercié le pape « pour ce temps de prière et de rencontre avec vos enfants catholiques, au cours de votre voyage bref et intense sur les chemins de l’unité ».

« Vous avez devant vous la riche diversité des catholiques : arméniens, syriens, chaldéens, latins, qui reflètent la diversité des autres communautés chrétiennes d’Istanbul », a-t-il souligné.

« Chers Saint-Père, nous nous trouvons dans une des périphéries de l’Eglise et votre présence nous réconforte. Nous rendons grâce au Seigneur qui nous accorde de pouvoir accomplir notre mission dans ce contexte particulier, au service de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux », a ajouté Mgr Pelâtre.

De longs applaudissements et ovations scandées en italien – « Papa Francesco ! » – ont accompagné la sortie du pape, qui a rejoint le Phanar, siège du patriarcat œcuménique de Constantinople, pour une prière œcuménique avec le patriarche Bartholomaios.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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