Les calomnies dans l'Eglise

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Homélie du vendredi 4 avril

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Le pape François a évoqué la persécution de Jésus par ses contemporains, les calomnies dont il a fait l’objet, et la persécution, les calomnies contre des « prophètes » dans l’Eglise, lors de la messe de vendredi, 4 avril, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Les ennemis de Jésus lui tendent des pièges, ils utilisent « les calomnies », « lui volent sa réputation », comme s’ils préparaient « le bouillon pour détruire le Juste », a expliqué le pape. Et cela, parce que le Christ s’oppose à leurs actions, « il [leur] reproche de désobéir à la loi de Dieu », et les « accuse d’abandonner [leurs] traditions ».

Dans toute l’histoire du salut, a-t-il fait remarquer, « les prophètes ont été persécutés » et Jésus lui-même le dit aux pharisiens. Toujours, « dans l’histoire du salut », au temps d’Israël, et même dans l’Église, a-t-il insisté, les prophètes ont été persécutés ». Persécutés, parce qu’ils disent : « Vous vous êtes trompés de route ! Revenez dans les voies de Dieu ! ». Et cela, a-t-il constaté, « ne fait pas plaisir aux personnes qui ont le pouvoir de cette mauvaise route ».

« L’Évangile d’aujourd’hui est clair, non ? Jésus se cachait, en ces derniers jours, parce que son heure n’était pas encore arrivée ; mais il savait, lui, quelle allait être sa fin, comment sa fin allait se passer. Et Jésus est persécuté depuis le début : souvenons-nous quand, au début de sa prédication, il revient dans son village, il va à la synagogue et il prêche ; après un moment de grande admiration, ils commencent [à dire] déjà : ‘Mais celui-ci, nous savons d’où il est. Il est de chez nous. Mais avec quelle autorité vient-il nous enseigner ? Où a-t-il étudié ?’ Ils le disqualifient ! C’est le même discours, non ? ‘Mais celui-ci, nous savons d’où il est ! Le Christ, lui, quand il viendra, personne ne saura d’où il est !’ Disqualifier le Seigneur, disqualifier le prophète pour lui enlever son autorité ! »

Persécutions à l’intérieur de l’Eglise

Ils le disqualifient, « parce que Jésus sortait et faisait sortir de cet environnement religieux fermé, de cette cage ». Le prophète, a continué le pape, « lutte contre les personnes qui mettent l’Esprit-Saint en cage. Et il est persécuté pour cela : toujours ! », car les prophètes,  « sont tous persécutés ou incompris, mis de côté. On ne leur fait pas de place ! »

Or, a ajouté le pape, « avec la mort et la résurrection de Jésus, cette situation a continué dans l’Église ! Persécutés de l’extérieur et persécutés de l’intérieur ! »: quand nous lisons la vie des saints, « que d’incompréhensions, que de persécutions ont subies les saints » « parce qu’ils étaient prophètes ».

« Beaucoup de penseurs ont aussi été persécutés dans l’Eglise. Je pense à l’un d’eux, maintenant, en ce moment, pas si loin de nous, un homme de bonne volonté, un véritable prophète qui, dans ses livres, reprochait à l’Église de s’éloigner de la voie du Seigneur. On l’a rappelé tout de suite, ses livres ont été mis à l’index, on lui a interdit d’enseigner et cet homme a fini sa vie comme cela ; il n’y a pas si longtemps. Le temps a passé et aujourd’hui, il est bienheureux ! Mais comment était-il hérétique hier et bienheureux aujourd’hui ? C’est qu’hier, ceux qui avaient le pouvoir voulaient le faire taire, parce que ce qu’il disait ne plaisait pas. Aujourd’hui l’Église qui, grâce à Dieu, sait se repentir, dit : ‘Non, cet homme est bon !’ De plus, il est sur la voie de la sainteté, c’est un bienheureux ! »

« Toutes les personnes que l’Esprit-Saint choisit pour dire la vérité au peuple de Dieu, a ajouté le pape, souffrent de persécutions », et Jésus en « est précisément le modèle, l’icône » le Seigneur a pris sur lui « toutes les persécutions de son peuple ». Et aujourd’hui encore, a relevé le pape avec tristesse, « les chrétiens sont persécutés »: « J’ose dire, qu’il y a peut-être autant ou même plus de martyrs maintenant que dans les premiers temps », « parce qu’ils disent la vérité, ils annoncent Jésus-Christ à cette société mondaine, à cette société un peu tranquille, qui ne veut pas avoir de problèmes ».

La prière clandestine des chrétiens

« Mais il y a la peine de mort ou la prison parce qu’on a un Évangile chez soi, parce qu’on enseigne le catéchisme, aujourd’hui, dans certaines parties du monde ! Un catholique de ces pays m’a dit qu’ils ne peuvent pas prier ensemble. C’est interdit ! On ne peut prier que seul et caché. Mais ils veulent célébrer l’Eucharistie et comment font-ils ? Ils font une fête pour un anniversaire, ils font semblant de célébrer un anniversaire et ils célèbrent l’Eucharistie, avant la fête. Et – c’est arrivé ! – quand ils voient arriver les policiers, vite, ils cachent tout et ‘Tous nos vœux, tous nos vœux ! Bon anniversaire !’ et ils continuent en faisant la fête. Et puis, quand ils sont partis, on termine l’Eucharistie. Ils doivent faire comme cela, parce que c’est interdit de prier ensemble. Aujourd’hui ! ».

Et cette histoire de persécutions,  « est le chemin du Seigneur, le chemin de ceux qui suivent le Seigneur », mais, a ajouté le pape, « cela se termine toujours comme pour le Seigneur : par une résurrection, mais en passant par la Croix ! ».

Le pape François a évoqué le père Matteo Ricci, évangélisateur de la Chine, qui « n’a pas été compris, n’a pas été compris. Mais il a obéi comme Jésus ! »: toujours, « il y aura des persécutions, des incompréhensions ! Mais Jésus est le Seigneur et c’est cela le défi et la Croix de notre foi ! ». Que le Seigneur « nous donne la grâce de marcher sur sa route et, si cela arrive, avec aussi la croix des persécutions », a conclu le pape. 

Traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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