Les bonnes lois dérivent de bonnes sociétés, déclare le card. O’Brien

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Le cardinal écossais dénonce l’indifférence vis-à-vis des droits de l’enfant à naître

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ROME, Mercredi 29 octobre 2008 (ZENIT.org) – En vue du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le10 décembre prochain, le cardinal Keith Patrick O’Brien,  a dénoncé l’ « indifférence barbare » qui entoure la question des droits de l’enfant à naître, et souligné qu’il faudrait une conversion de la société tout entière car « les bonnes lois dérivent de bonnes sociétés ».

Le cardinal O’Brien, archevêque de St. Andrews et Edimbourg (Ecosse), est intervenu samedi dernier à la Conférence annuelle de la Society for the Protection of Unborn Children (SPUC) à Glasgow (Ecosse).

Il a qualifié de « dure réalité » le fait que, malgré la mise en place d’un système mondial encadrant les droits de l’homme après la fin de la seconde guerre mondiale, « tant de déclarations, de nobles paroles, soient accompagnées d’une indifférence barbare vis-à-vis des enfants à naître et de leurs droits ».

Le système régissant les droits humains, a-t-il constaté, « a misérablement échoué » surtout dans son devoir de défendre « le plus fondamental des droits qui est le droit à la vie ».

« Les forces obscures ont déformé les lois et les consciences de notre pays et notre situation est aujourd’hui pire que jamais », a-t-il déploré. Et de rappeler alors les derniers chiffres publiés par la presse en Ecosse : 38 cas d’avortements par jour, soit 13.703 cas l’année dernière contre 13.163 l’année précédente.

A ce propos, le cardinal O’Brien a soulevé la question de la Human Fertilisation and Embryology Bill, la loi britannique sur la fertilisation humaine et l’embryologie, HFEA, votée le 22 octobre dernier, voyant dans cette décision « une monstrueuse attaque contre les droits de l’homme, portant atteinte à la dignité et à la vie humaine ».

« Nous ne pouvons nous baser sur la loi pour résoudre nos problèmes », a estimé le cardinal O’Brien. « Le fait que notre société soit tombée dans une culture de la mort vient de ce que Dieu a de plus en plus été relégué aux marges de notre vie et de la conscience collective de nos nations ».

Si les mesures approuvées par les parlementaires sont critiquables et à blâmer, souligne-t-il , « il nous faut reconnaître également que parmi ceux qui ont été élus, en notre nom, la plupart sont le reflet de la société dont ils proviennent : ils soutiennent l’avortement parce que la société le soutient, ils soutiennent l’expérimentation sur les embryons parce que la société la soutient et ils soutiennent les tests génétiques et l’élimination potentielle des enfants à naître parce que la société le fait ».

« Notre lutte, notre combat, le vôtre, ne devrait donc pas se diriger contre les seuls élus, mais se tourner aussi vers l’électorat ! », s’est-il exclamé. « Les bonnes lois dérivent de bonnes sociétés ».

Aussi le cardinal O’Brien a-t-il appelé à une véritable « conversion de la société », tout en admettant qu’il est impossible d’ « instiller les valeurs morales par le biais des lois uniquement en inculquant le sens de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas à tous ceux que nous rencontrons dans l’espoir qu’ils fassent la même chose ».

Le cardinal a appelé « toutes les personnes de bonne volonté » à « considérer davantage le rôle de la conscience et son lien intrinsèque avec la vérité ».

L’Eglise, a-t-il souligné, « est une indication pour la conscience, et pas seulement pour ceux qui adhèrent à la foi catholique, mais pour tous les peuples ».

« En élaborant des structures politiques et légales et en proférant de nobles déclarations, nous avons cru pouvoir bâtir une société sans Dieu », a-t-il ajouté, « mais ce projet a échoué ».

« J’encourage mes paroissiens et chacun d’entre vous à poursuivre leur examen de conscience et à tenter de reconstruire notre culture, à tenter de réveiller la conscience de tout un chacun ».

Benoît XVI, a-t-il rappelé, « a beaucoup écrit sur l’importance de la conscience, sur la nécessité de la soutenir en utilisant les enseignements de l’Eglise, mais également sur la nécessité d’une réflexion dans ce domaine ».

« Nous devons promouvoir encore une fois la nécessité du recueillement, de la méditation et de la prière personnelle. Ceci est source d’énergie pour chaque individu, et ensemble nous pourrons ainsi transformer notre culture ».

« Soixante ans après, je vous exhorte à poursuivre vos efforts visant à faire de cette lutte contre l’avortement une vraie question de droit humain, a-t-il conclu, dans son discours aux membres du SPUC. Je promets de travailler avec vous en ce sens de la meilleure façon possible. Ensemble et avec l’aide de Dieu je pense que nous pouvons remporter cette bataille ».

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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