Les béatitudes, antidotes à l'arrivisme

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La porte pour « arriver » c’est le Christ

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Le pape François invite à cultiver les béatitudes comme des antidotes aux tentations, notamment de l’arrivisme présent y compris dans les « communautés chrétiennes ».

Un groupe de techniciens de Radio Vatican et du personnel de la salle de presse du Saint-Siège ont participé à la messe que le pape a célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, à 7h, ce 22 avril 2013. L’Osservatore Romano publie des extraits de son homélie.

Jésus seul est la porte

Commentant les lectures du jour, les Actes des apôtres (11,1-18) et l’évangile de Jean (10,1-10), le pape fait observer la récurrence du verbe « entrer ». Dans la première lecture, lorsque Pierre rentre à Jérusalem, les autres apôtres lui font des reproches : “tu es entré chez les païens”. Il raconte alors comment il est « entré » chez le centurion Corneille.

Dans l’Evangile, Jésus parle « d’entrer » dans la bergerie : « Je suis la porte : si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ».  

Ainsi, commente le pape, pour « entrer » dans le Royaume de Dieu, dans la communauté chrétienne, dans l’Eglise, « la porte, la vraie porte, l’unique porte est Jésus: nous devons entrer par cette porte ».

La route des béatitudes

Le pape se défend de faire une lecture « fondamentaliste » : « Non. Il s’agit seulement de ce qu’a dit Jésus : “Je suis la porte”. Tout simplement. C’est une belle porte, une porte d’amour, c’est une porte qui ne trompe pas. Elle dit toujours la vérité. Mais avec tendresse, avec amour. »

Pour le pape, la route vers Dieu est donc « très simple » et « ce que dit le Seigneur n’est pas difficile, c’est simple (…). Seul Jésus est la route. Les autres sont des voleurs et bandits. C’est très simple (…). La porte est toujours Jésus et celui qui entre par cette porte ne se trompe pas ».

Celui qui veut entrer dans le Royaume de Dieu ne peut donc « entrer que par cette porte qui s’appelle Jésus », a insisté le pape: cette porte conduit sur « une route qui s’appelle Jésus » et emmène l’homme « à la vie qui s’appelle Jésus ».

« Comment entrer par cette porte ? » demande le pape, avant de répondre: « Prends les Béatitudes et fais ce qu’elles disent : sois humble, sois pauvre, sois doux, sois juste. »

La tentation des autres portes

Et s’il y a « tant d’autres chemin qui semblent plus avantageux », ils sont trompeurs : « ils sont faux », insiste le pape François, qui invite à « ne pas écouter les autres propositions ».

Il met en garde à ce propos contre « la tentation du péché originel », qu’il définit comme « l’envie d’avoir la clé d’interprétation de tout, d’avoir le pouvoir de choisir son chemin, quel qu’il soit, de trouver sa propre porte, quelle qu’elle soit. C’est la première tentation : “tu connaîtras tout” ».

Le pape dénonce également la tentation de « vouloir être son propre maître » et non pas « d’humbles serviteurs du Seigneur ».

Toutes sont des « tentations de chercher d’autres portes ou fenêtres pour entrer dans le Royaume de Dieu », analyse-t-il.

Haro sur les arrivistes

Il y a ceux qui se trompent de porte, il y a ceux qui entrent dans l’Eglise par les mauvaises portes. A ce sujet, Jésus est « très explicite », fait remarquer le pape François : « Celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte mais qui grimpe par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit, qui cherche son propre profit ».

Cela se passe aussi, constate le pape, « dans les communautés chrétiennes » : ces sont les « arrivistes », qui « consciemment ou inconsciemment font semblant d’entrer » mais sont en réalité « des voleurs et des bandits ».

En effet, « ils volent la gloire de Jésus, ils veulent leur gloire », explique le pape qui déplore « une religion de commerce ». Ceux-là « ne sont pas entrés par la vraie porte. La porte est Jésus, et celui qui n’entre pas par cette porte se trompe ».

C’est pourquoi il invite à demander – comme toujurs pour conclure ses homélies, selon la méthode de méditation de saint Ignace – une grâce spéciale: « la grâce de toujours frapper à cette porte » et de trouver la force de « ne pas chercher d’autres portes qui semblent plus faciles, plus confortables, plus à portée de main », mais au contraire de chercher « toujours celle-ci : Jésus ».

« Jésus ne déçoit jamais, Jésus ne trompe pas, Jésus n’est pas un voleur ni un bandit. Il a donné sa vie pour moi. Chacun de nous doit dire ceci : “toi qui a donné la vie pour moi, s’il-te-plaît ouvre, afin que je puisse entrer. Ouvre, Seigneur, car je veux entrer par cette porte. Je veux entrer par cette porte, et par aucune autre », conclut le pape.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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