Les 50 propositions du Synode sur l’Eucharistie (46-50)

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Traduction de la version non officielle en italien

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ROME, Mercredi 9 novembre 2005 (ZENIT.org) – A la fin du Synode des évêques sur l’Eucharistie, qui s’est achevé dimanche 23 octobre, les pères synodaux ont rédigé une liste de 50 propositions (dont le texte officiel est en latin) destinées au pape Benoît XVI. Celui-ci a autorisé la publication d’une version non officielle en italien de ces propositions. Nous proposons ci-dessous la traduction des propositions 46 à 50.

* * *

Proposition 46

La cohérence eucharistique des hommes politiques et législateurs catholiques

Les hommes politiques et les législateurs catholiques doivent se sentir particulièrement interpellés, dans leur conscience, bien formée, sur la grave responsabilité sociale de présenter et de soutenir des lois iniques. Il n’existe pas de cohérence eucharistique lorsque l’on promeut des lois qui vont contre le bien intégral de l’homme, contre la justice et le droit naturel. On ne peut pas séparer la sphère privée et la sphère publique, en s’opposant à la loi de Dieu et à l’enseignement de l’Eglise, et cela doit être considéré également par rapport à la réalité eucharistique (cf. 1 Co 11, 27-29). Qu’en appliquant cette directive les évêques témoignent des vertus de force et de prudence, en tenant compte des situations locales concrètes.

Proposition 47

L’Eucharistie et l’écologie

Que les chrétiens, renforcés par le sacrement de l’Eucharistie, s’engagent avec plus de décision à témoigner de la présence de Dieu dans le monde. Que l’Eglise encourage un changement de mentalité et de cœur, qui favorise une relation harmonieuse et responsable de l’être humain avec la création.
La contemplation et la reconnaissance pour le don de l’amour de Dieu que constitue la création, peuvent représenter un moyen d’évangélisation pour les personnes d’aujourd’hui, dont les préoccupations écologiques peuvent prendre une nouvelle signification religieuse à travers la reconnaissance de l’appel de Dieu à l’humanité à exercer un service responsable envers Son œuvre de Créateur, conformément à l’espérance chrétienne.

Cette réflexion peut par ailleurs aider les chrétiens à faire le lien entre la doctrine sur la création et la doctrine sur la « création nouvelle » inaugurée dans la résurrection du Christ, nouvel Adam, qui a donné à l’Eglise la tâche de préparer la transformation de la création en « cieux nouveaux et terre nouvelle ».

Proposition 48

Dimension sociale de l’Eucharistie

Le sacrifice du Christ est un mystère de libération qui nous interpelle. C’est à travers l’engagement à transformer les structures injustes pour rétablir la dignité de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, que l’Eucharistie devient dans la vie ce qu’elle signifie dans la célébration. Ce mouvement dynamique s’ouvre aux dimensions du monde : il met en question le processus de mondialisation qui souvent creuse l’écart entre pays riches et pays pauvres ; dénonce les puissances politiques et économiques qui dilapident les richesses de la terre ; rappelle les profondes exigences de la justice distributive face aux inégalités qui crient vers le ciel ; encourage les chrétiens à s’engager et à intervenir dans la vie politique et dans l’action sociale.
Les domaines qui suscitent des préoccupations particulières sont la pandémie du SIDA, la drogue et l’alcoolisme.
Les détenus dans les prisons méritent une attention pastorale particulière afin de pouvoir participer à l’Eucharistie et recevoir la communion.
Ceux qui participent à l’Eucharistie doivent s’engager à construire la paix dans le monde marqué par beaucoup de violences et de guerres, et aujourd’hui en particulier, par le terrorisme, la corruption économique et l’exploitation sexuelle. Le rétablissement de la justice, la réconciliation et le pardon sont des conditions pour construire une paix authentique.
Pour se former à la charité et à la justice, les fidèles auront recours au Magistère social, récemment reproposé dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise.

Proposition 49

L’Eucharistie et la réconciliation de peuples en conflit

L’Eucharistie est un sacrement de communion entre frères qui acceptent de se réconcilier dans le Christ, qui a fait des juifs et des grecs un seul peuple, détruisant le mur de haine qui les séparait (cf. Ep 2, 14). Au cours de ce synode, plusieurs témoignages ont montré que, grâce aux célébrations eucharistiques, des peuples en conflit ont pu se rassembler autour de la Parole de Dieu, écouter son annonce prophétique de la réconciliation à travers le pardon gratuit, recevoir la grâce de la conversion qui permet la communion au même pain et à la même coupe. Jésus Christ, qui s’offre dans l’Eucharistie, renforce la communion entre les frères et, en particulier, presse ceux qui sont en conflit de hâter leur réconciliation à travers le dialogue et la justice. Cela permet de communier dignement au Corps et au Sang du Christ (cf. Mt 5, 23-24).

Conclusion

Proposition 50

Verum Corpus natum de Maria Virgine

L’Eglise voit en Marie, « Femme eucharistique », surtout au pied de la croix, son propre visage et le contemple comme un modèle irremplaçable de vie eucharistique ; sur l’autel, en présence du « verum Corpus natum de Maria Virgine », l’Eglise vénère la Très Sainte Vierge par la bouche du prêtre, et avec une reconnaissance spéciale.
Les chrétiens confient leur vie et leur travail à Marie, Mère de l’Eglise.
En s’efforçant d’avoir les mêmes sentiments que Marie, ils aident toute la communauté à vivre dans un esprit d’offrande vivante, agréable au Père.

[Texte original italien – Traduction réalisée par Zenit]

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ZENIT Staff

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