Le synode sur l’Afrique parlera de réconciliation et de justice sociale

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Révèle le secrétaire général du synode, Mgr Nikola Eterovic

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ROME, Vendredi 31 octobre (ZENIT.org) – Le rôle de l’Eglise comme promotrice de paix, de réconciliation et de justice sociale sera la clé de la prochaine assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, annoncée par le pape Benoît XVI pour le mois d’octobre de l’année prochaine au cours de la messe de clôture du synode sur la Parole, dimanche 26 octobre, au Vatican.

Dans des déclarations à « L’Osservatore Romano », le secrétaire général du synode, Mgr Nikola Eterovic, a expliqué que le thème choisi par le pape pour cette prochaine réunion synodale est « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. ‘Vous êtes le sel de la terre… vous êtes la lumière du monde’ (Mt 5, 13. 14) ».

L’idée de ce synode, a affirmé le prélat, « est venue de l’épiscopat africain au cours des dernières années du pontificat de Jean-Paul II », qui avait accueilli la proposition le 13 novembre 2004. Le 22 juin de l’année suivante, son successeur Benoît XVI annonçait son intention de convoquer l’assemblée.

Le synode, a-t-il ajouté, « se présente comme une continuation » du premier, qui a eu lieu en 1994. « Il s’agira d’un synode authentiquement africain qui contribuera, comme cela a été le cas en 1994, à stimuler la conscience de l’unité dans toutes les parties du continent et à favoriser le dynamisme évangélique ».

Actuellement, a expliqué Mgr Eterovic, les catholiques africains ont terminé d’étudier les lineamenta, publiés en 2006 dans les diverses langues, également en arabe et en swahili, pour préparer le synode. Les réponses sont déjà arrivées au Saint-Siège.

Prochainement est prévue une réunion entre le Conseil spécial pour l’Afrique et la secrétairerie générale du synode pour préparer la première rédaction de l’Instrumentum laboris (Document de travail). Dès que la rédaction définitive sera terminée, le pape remettra le texte aux évêques africains. Il le fera en mars prochain, lors de son voyage au Cameroun et en Angola, annoncé le dimanche 26 octobre.

« Nous avons connaissance de nombreuses initiatives de débats et de réflexions à tous les niveaux dans les diocèses, dans les paroisses et dans tous les organes ecclésiaux, y compris dans les instituts d’activités sociales, dans les nombreuses écoles catholiques, dans les hôpitaux. Nous nous sommes adressés aussi à tous les chrétiens et aux autres religions, en mettant un accent particulier sur les relations avec l’islam », a-t-il ajouté.

Le prélat a expliqué que les lineamenta « ont un pli fortement christologique parce que Jésus Christ est notre réconciliateur, notre justice, notre paix », et que s’ils ont un contenu principalement pastoral et d’évangélisation, ils traitent également de nombreuses questions qui touchent le continent.

Parmi les autres questions, on parlera aussi « des conflits armés, du déséquilibre entre le petit nombre de riches et la masse de ceux qui n’ont rien, du commerce des armes, des nombreuses formes de violence, de la pauvreté, de la faim, du respect des droits des minorités, du rôle de la femme, de l’exploitation sauvage des ressources, du déficit extérieur, de l’analphabétisme, de l’absence d’un système de santé adapté, des exilés et des réfugiés ».

Pour Mgr Eterovic, la réconciliation « est une nécessité prioritaire en Afrique… C’est un appel qui nous vient de Jésus. Sans cette paix véritable dans le Christ, il ne peut exister aucun type de développement culturel ou social. L’Eglise doit avoir une voix prophétique pour inviter à la réconciliation et donc, à la justice et à la paix ».

Un continent en effervescence

Mgr Eterovic a observé que l’Eglise en Afrique aujourd’hui « est une réalité en pleine expansion », à laquelle n’est pas étranger l’effet positif du synode précédent de 1994. Depuis cette date, le nombre des évêques a connu une augmentation de 18% et les prêtres de 58%.

Cette « croissance exceptionnelle », comme il l’a définie, est beaucoup plus importante si l’on tient compte du fait qu’au début du XXème siècle les catholiques n’atteignaient pas les 2 millions de fidèles, alors qu’ils sont aujourd’hui 154 millions, soit 17% de la population africaine.

Le prélat a aussi souligné « la vivacité des communautés ecclésiales africaines » : « la pratique religieuse est très forte, en particulier la présence à la messe du dimanche et des fêtes. Dans certains pays la fréquence peut atteindre 80% », ce qui explique aussi « le nombre élevé des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée ».

« En résumé, l’Afrique n’est plus une terre de mission au sens passif, mais fournit elle-même des missionnaires aussi bien pour le continent que pour le monde entier », a-t-il constaté.

Un autre aspect important souligné lors de la préparation du synode est que « les chrétiens en Afrique sont chez eux. Ils ne sont pas invités », comme cela apparaît en observant l’antique Eglise copte ou l’Eglise en Ethiopie, « qui, selon son propre calendrier, vient de célébrer le jubilé de l’an 2000 ».

L’Afrique est la terre d’Augustin, mais aussi d’Origène, d’Athanase, de Cyrille, de Cyprien, de Tertullien et encore de Tecla, de Monique, Perpétue et Félicité…, a dit Mgr Eterovic. Naturellement nous ne pouvons pas oublier les grands Pères africains de l’Eglise, ni les étapes de l’évangélisation du continent, notamment dans la région sub-saharienne ».

« Rappelons aussi les martyrs d’Ouganda, a-t-il conclu, canonisés par Paul VI, tout comme les saints et les bienheureux plus récents : parmi ceux-ci l’esclave Joséphine Bakhita que Benoît XVI cite dans Spe salvi comme exemple d’espérance chrétienne en mesure de libérer intégralement la personne ».

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ZENIT Staff

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