« Le spiritisme, une forme erronée de recherche de la vérité »

Print Friendly, PDF & Email

Entretien avec l’exorciste italien Francesco Bamonte

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, mercredi 5 novembre 2003 (ZENIT.org) – « La superstition est une offense à Jésus-Christ parce qu’elle montre que l’on n’a pas suffisamment confiance en Lui », affirme l’exorciste italien Francesco Bamonte, auteur d’un livre sur l’action occulte du Malin et les soi-disant communications avec l’au-delà.

Cet ouvrage, publié aux Editions Ancora n’est pour le moment disponible qu’en italien – il a pour titre « Les méfaits du spiritisme » (« I danni dello spiritismo »), mais sera bientôt traduit en d’autres langues.

Le père Bamonte, religieux des Serviteurs du Cœur Immaculé de Marie, se consacre à aider les personnes tombées dans le piège du spiritisme.

Dans cet entretien accordé à Zenit, le père Bamonte décrit les méfaits physiques et psychiques du spiritisme. Il répète avec véhémence que « spiritisme et foi catholique sont inconciliables ».

Zenit : Vous êtes exorciste. Pensez-vous que les personnes qui cherchent la vérité à travers les pratiques du spiritisme font fausse route ?

P. Francesco Bamonte : Absolument. Les pratiques du spiritisme sont un chemin erroné de recherche de la vérité. Les gens espèrent recevoir des informations authentiques sur Dieu, l’homme, l’au-delà, le passé, le présent et l’avenir, de ce qu’ils croient être les âmes des défunts. En réalité, il ne s’agit en général que d’astuces qui conduisent parfois les personnes à entrer en contact avec leur propre inconscient. Mais elles entrent parfois en contact avec des esprits diaboliques qui se font passer pour des âmes de défunts. Les phénomènes et les manifestations du spiritisme ne sont pas toujours des trucs, de la fiction, de la suggestion, un mécanisme psychologique ou une manifestation de l’inconscient, ou une création de la psyché par laquelle certains voudraient expliquer un phénomène anormal, y compris les phénomènes diaboliques ou surnaturels.

Les cas d’influence et de possession diabolique dans lesquels les prêtres exorcistes ont dû intervenir après une session de spiritisme montrent clairement que cette pratique est une voie privilégiée pour une action destructrice du Démon sur les personnes.

Zenit : Qu’est-ce que le spiritisme et pourquoi est-il inconciliable avec la foi ?

P. Francesco Bamonte : C’est l’évocation des défunts, c’est-à-dire une pratique grâce à laquelle, à travers des techniques et des moyens humains, avec ou sans médium, on tente d’appeler un défunt pour lui poser des questions. Chaque fois que nous prions Dieu pour nos défunts, sans recourir à une pratique de spiritisme, nous demandons aux défunts, tout comme aux saints, de prier Dieu avec nous et pour nous. Il s’agit là d’une « invocation » des défunts, et non d’une « évocation » qui correspond à une pratique de spiritisme.

Les défunts ne peuvent se manifester à nous qu’à l’initiative libre de Dieu. Ils se manifestent directement, et jamais à travers des techniques ou des moyens comme les sessions de spiritisme. Pour des raisons sérieuses Dieu peut permettre à une personne défunte de se présenter à nous, par exemple pour nous donner un conseil ou même une présence consolatrice, pour demander des prières pour le repos de leur âme ou pour remercier d’avoir offert des prières.

Mais en revanche, à ceux qui veulent provoquer la rencontre avec les défunts à travers « l’évocation » avec des techniques de spiritisme, Dieu disait déjà clairement dans l’Ancien Testament que « quiconque fait ces choses est en abomination à Yahvé ton Dieu ». Il suffit de lire Deutéronome 18, 10-12 ou Lévitique 19, 31.

Zenit : Les pratiques de spiritisme promettent la consolation et le contact avec les personnes défuntes. Que peut-on dire, d’un point de vue chrétien, à ceux qui cherchent ce rapprochement avec l’au-delà ?

P. Francesco Bamonte : Qu’ils lisent la Bible et ils verront que Dieu interdit sévèrement ce rapprochement avec l’au-delà, car Il sait que se plonger dans l’obscurité est faux et trompeur et que cela nous écarte de la vérité et de la foi authentique, en ouvrant la voie à l’intervention des esprits du mal.

Que ceux qui veulent se sentir proches d’êtres chers défunts, se confessent fréquemment, aillent à la messe, prient pour eux et soient totalement disponibles à ce que Dieu décide. Dieu leur donnera sans aucun doute la possibilité de faire l’expérience de la joie de se sentir en communion avec les êtres chers défunts.

Zenit : Quels sont les principaux méfaits du spiritisme ?

P. Francesco Bamonte : Des troubles physiques en tout genre comme des fortes douleurs au ventre, aux os, des maux de tête, des vomissements, des attaques d’épilepsie, des fourmis dans les jambes, des bouffées de chaleur soudaines ou des frissons, une sensation d’angoisse croissante, des dépressions, des tics nerveux, une impossibilité de manger…

Zenit : Ça va, ça va…

P. Francesco Bamonte : Je n’ai fait allusion qu’aux troubles physiques mais il y en a encore beaucoup d’autres : ne pas pouvoir dormir, ni la nuit ni le jour, ne pas pouvoir étudier ou travailler ; être agité, avoir des cauchemars, avoir peur des lieux sombres, la sensation d’être pris par les bras ou d’avoir quelqu’un assis sur ses genoux ; d’avoir la sensation de recevoir une claque ou une morsure invisible, ou des coups sur le corps.

Zenit : Et les conséquences psychologiques ?

P. Francesco Bamonte : Des phénomènes d’auto-marginalisation du contexte social et de la vie quotidienne, des états de dépendance semblables à celui de l’alcool ou de la drogue, une perte de la rationalité et de la liberté, une dissociation de la personnalité jusqu’à avoir l’impression que quelqu’un est entré en soi et qu’il y a des voix qui se superposent à la prière et blasphèment ou incitent au suicide.

En ce qui concerne les méfaits liés aux lieux, on pourrait dire qu’ils sont signalés par des phénomènes de mouvement d’objets sans cause sensible, des coups de sonnette à la porte ou des instruments de musique qui se mettent à jouer tous seuls ; des coups sur le toit, sur les murs ou sur le sol, des cris ou des voix, des bruits de pas, des visions d’ombres ou de présences monstrueuses.

Zenit : Qu’est-ce que le soi-disant spiritisme pseudo-catholique ?

P. Francesco Bamonte : La tentative vaine de concilier la foi catholique et le spiritisme. Vu ce que je viens de dire, on comprend que cela soit absolument impossible.

Zenit : On le comprend effectivement mais il n’est pas rare de rencontrer des chrétiens superstitieux. Peut-on corriger cette tendance ?

P. Francesco Bamonte : La superstition est un péché contre le premier commandement. La foi chrétienne et la superstition sont en contradiction totale et pourtant beaucoup de chrétiens ont peur du chat noir qui traverse la route ou du chiffre 13 ; ils portent sur eux des amulettes ou des talismans pour avoir de la chance ou éloigner la malchance. Il n’est pas rare de voir des catholiques toucher du bois ou croiser les doigts à des moments particuliers. Il est également grave, surtout pour un chrétien, de croire aux horoscopes, de consulter des mages, de se faire lire les lignes de la main ou de pratiquer le spiritisme.

La superstition est une offense au Christ car elle révèle un manque d’abandon et de confiance en Lui. Dans l’évangélisation, la prédication à la messe et la catéchèse, il faut annoncer que le chrétien a une confiance sans limite dans le Christ qui libère et sauve l’homme des forces du mal qui le menacent. En revanche, la superstition non seulement ne le libère pas et n
e le protège pas des forces du mal, mais c’est un chemin qui fait de lui un esclave pour toujours.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel