Le « silence de Dieu » dans les méditations du Chemin de Croix

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Par Mgr Comastri

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ROME, Mardi 11 avril 2006 (ZENIT.org) – « Le silence de Dieu est notre tourment, il est notre épreuve », explique Mgr Comastri, dans ses méditations pour le Chemin de Croix du Vendredi Saint.

« En faisant le « Chemin de Croix », nous sommes illuminés par deux certitudes : la certitude du pouvoir de destruction du péché et la certitude du pouvoir de guérison de l’Amour de Dieu », souligne Mgr Angelo Comastri en présentant l’esprit qui a guidé la composition des méditations du Chemin de Croix du Vendredi Saint (14 avril, à 21 h 15 en mondovision, au Colisée).

Mgr Comastri est vicaire du pape pour la Cité du Vatican et président de la Fabrique de Saint-Pierre. Il a prêché naguère la retraite de carême au Vatican.

Les méditations sont disponibles dès maintenant sur le site Internet du Vatican (cf. Via Crucis) et sous forme de livrets dans les librairies religieuses de Rome.

Dans la méditation de la première des quatorze stations du Chemin de Croix, Mgr Comastri interroge : « Un question nous brûle le cœur : pourquoi est-il possible de condamner Dieu ? Parce que Dieu, qui est Tout-puissant, se présente sous les habits de la faiblesse ? Parce que Dieu se laisse agresser par l’orgueil et par l’insolence et par l’arrogance humaine ? Parce que Dieu se tait ? Le silence de Dieu est notre tourment, il est notre épreuve ! Mais il est aussi la purification de notre précipitation, il est la guérison de notre désir de vengeance. Le silence de Dieu est la terre où meurt notre orgueil et où s’épanouit la vraie foi, la foi humble, la foi qui ne pose pas de questions à Dieu, mais qui s’en remet à lui avec la confiance d’un enfant ».

Pour ce qui est du « pouvoir de destruction du péché », Mgr Comastri rappelle que « la Bible ne cesse pas de répéter que le mal est mal parce qu’il fait mal ; le péché, en effet, est une autopunition, parce qu’il contient en lui-même sa sanction ».

« Mais, dans le même temps, explique le prédicateur, les prophètes dénoncent l’endurcissement du cœur qui produit un terrible aveuglement et ne fait plus percevoir la gravité du péché ».

Il évoque le salut apporté par le Christ en disant : « En entrant dans cette histoire dévastée par le péché, Jésus s’est laissé charger du poids et de la violence de nos fautes : pour cette raison, en regardant Jésus, on perçoit clairement à quel point le péché est destructeur et combien la famille humaine est malade : c’est-à-dire, nous! Toi et moi! »

« Pourtant – voilà la seconde certitude! –, ajoute Mgr Comastri, Jésus s’est opposé à notre orgueil par l’humilité ; il s’est opposé à notre violence par la douceur ; il s’est opposé à notre haine par l’Amour qui pardonne : la Croix est l’événement par lequel l’Amour de Dieu entre dans notre histoire, se fait proche de chacun de nous et devient expérience qui guérit et qui sauve ».

Il commente en particulier le sens de cette expression de l’évangile de saint Jean « l’heure de Jésus » : « Le fait suivant ne peut nous échapper : depuis le début de son ministère, Jésus parle de « son heure » (Jn 2, 4), de l’heure « pour laquelle il est venu » (Jn 12, 27), d’une heure qu’il salue avec joie, en proclamant au début de sa Passion: « L’heure est venue » (Jn 17, 1) ».

Mgr Comastri souligne comment l’Eglise garde la mémoire de ces événements et les revit, et en vit : « L’Église garde jalousement le souvenir de cet événement et, dans le Credo, après avoir affirmé que le Fils de Dieu « a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme », elle s’exclame aussitôt: « Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau ». »

Il médite sur la Passion du Christ en disant : « Crucifié pour nous! En mourant, Jésus s’est plongé dans l’expérience dramatique de la mort comme si elle résultait de nos péchés, mais, en mourant, Jésus a rempli d’Amour le fait de mourir, et il l’a donc rempli de la présence de Dieu: par la mort du Christ, la mort est donc vaincue, parce que le Christ a rempli la mort de la force exactement contraire au péché qui l’avait engendrée: Jésus l’a remplie d’Amour! »

« Par la foi et le Baptême nous sommes mis en contact avec la mort du Christ, c’est-à-dire avec le mystère de l’Amour par lequel Jésus l’a vécue et vaincue … et ainsi commence le voyage de notre retour à Dieu, retour qui trouvera son accomplissement au moment de notre mort, vécue dans le Christ et avec le Christ: c’est-à-dire dans l’Amour! », insiste Mgr Comastri.

Il recommande à qui participe au Chemin de croix : « En faisant le Chemin de Croix, laisse Marie te prendre par la main : demande-lui une miette de son humilité et de sa docilité, afin que l’Amour du Christ Crucifié entre en toi et qu’il reconstruise ton cœur à la mesure du Cœur de Dieu. Bonne route ! »

Les méditations sont illustrées par un Chemin de Croix de Félix Anton Scheffler – 1757 , qui se trouve en l’église Saint Martin à Ischl, dans le diocèse de Munich, dont le pape Ratzinger a été archevêque.

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ZENIT Staff

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