Le secret du dialogue ? L'amour, affirme Chiara Lubich

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Soixantième anniversaire de la fondation du Mouvement des Focolari

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ROME, lundi 24 novembre 2003 (ZENIT.org) – Le Mouvement des Focolari, qui s’apprête à fêter ses 60 ans, a vu « fleurir des espaces de fraternité entre des millions de personnes » en se basant sur « l’art d’aimer » et en exerçant le charisme de l’unité à travers le dialogue. C’est ce qu’a expliqué la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire italien « Famiglia Cristiana », le 9 novembre dernier. L’Esprit Saint est le secret de la vitalité du Mouvement, affirme-t-elle.

Chiara Lubich fonda le Mouvement des Focolari, également connu sous le nom de l' »Œuvre de Marie », le 7 décembre 1943, pendant la deuxième guerre mondiale. Elle était alors enseignante et était âgée de 23 ans. Elle avait commencé à lire l’Evangile en compagnie de quelques amies, dans les abris, et à le mettre ensuite en pratique en venant en aide à ceux qui avaient tout perdu.

Le Mouvement est actuellement présent dans 182 pays dans les cinq continents. Il compte 140.000 membres, deux millions et demi d’associés et de sympathisants. Quelque 30.000 personnes non catholiques suivent également le Mouvement.

Chiara Lubich a fondé un courant de spiritualité centré sur l’amour exprimé dans l’Evangile, qui a suscité un mouvement de renouveau spirituel et social : la spiritualité de l’unité. Les personnes vivant cette spiritualité dans les cultures et les milieux les plus divers, ont permis que le dialogue porte des fruits dans quatre domaines en particulier : « le dialogue à l’intérieur de l’Eglise, le dialogue œcuménique entre les différentes confessions chrétiennes, le dialogue avec les autres religions et le dialogue avec ceux qui disent n’appartenir à aucune religion mais qui partagent des valeurs communes », explique Chiara Lubich.

« A la base de tout, il y a ce que nous appelons l’art d’aimer. Et nous voyons fleurir des espaces de fraternité entre des millions de personnes », explique-t-elle.

« Nous ne nous lassons pas de miser sur ce qu’il y a de plus précieux dans la vie des personnes individuelles et des peuples : l’amour, la charité qui s’ouvre à tous, qui est toujours la première à prendre l’initiative et qui se fait réciproque », affirme-t-elle.

« Dieu a donné aux Focolari le charisme de l’unité parce que c’était un besoin de notre temps, explique Chiara Lubich. Nous avons une longue expérience dans ce domaine, je dirais presque professionnelle, et après de nombreux obstacles et de nombreuses épreuves, nous sommes en mesure d’offrir un patrimoine d’idées et d’initiatives accumulé en plusieurs dizaines d’années d’engagement ».

Chiara Lubich est convaincue que l’on peut dialoguer sans courir le risque de perdre ses propres certitudes : « Nous misons sur ce qui unit, affirme-t-elle, sans ignorer ce qui nous divise, mais sans céder aux préjugés. Le secret, c’est aimer ».

« Toute personne a besoin de se sentir aimée, explique-t-elle. Et quand cela advient, elle demande des explications. On arrive alors à « l’annonce respectueuse », sans impositions, dont parle le pape. A partir de là j’ai pu expliqué que Dieu-Trinité est amour, amour réciproque entre Aimant et Aimé. Même les hindous l’acceptent. Et à la fin on peut communiquer la réponse à la souffrance à travers notre expérience de Jésus abandonné sur la croix ».

Les Focolari ont entamé un dialogue avec les musulmans qui s’est ouvert « il y a 37 ans en Algérie », explique Chiara Lubich. « Récemment, aux Etats-Unis, nous avons eu des rencontres dans 40 mosquées », précise-t-elle.

« Je suis intervenue à New York dans la mosquée de Harlem. Lorsque j’ai conclu, par la salutation « Dieu est grand ! », les applaudissements ont paru interminables, se souvient-elle. Une fraternité très précieuse est née entre nous après les attentats du 11 septembre ».

« Au Pakistan, nous avons été accueillis amicalement. Les musulmans proches du Mouvement sont plus d’une centaine déjà, raconte Chiara Lubich. Nous avons également entamé un dialogue avec quelques Afghans maintenant. De même en Irak où plusieurs centaines de chrétiens et un évêque chaldéen vivent l’esprit d’unité, témoignage exemplaire précisément là où prédomine l’intolérance religieuse ».

Accueillant « le souhait et le rêve du Saint Père, qui a parlé de l’Europe de l’Esprit », le Mouvement des Focolari a également pris l’engagement de « donner une âme à l’Europe », ajoute Chiara Lubich.

Le 8 mai prochain, la ville de Stuttgart, en Allemagne, accueillera la journée « Unis pour l’Europe » à laquelle participeront des mouvements catholiques et non catholiques.

Cette initiative, explique la fondatrice du Mouvement des Focolari, est « le fruit d’un cheminement de communion commencé lors de la rencontre des mouvements et des nouvelles communautés avec le pape la veille de la Pentecôte, en 1998 ».

« Nous voudrions rendre visible l’action de renouveau suscitée par l’Esprit dans les Eglises et également dans les différents domaines de la société européenne : dans les familles, l’économie, la politique, parmi les jeunes, comme apport à la phase historique », conclut-elle.

Pour plus d’information, cf. www.focolare.org.

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ZENIT Staff

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