Le secret du communicateur catholique : être amoureux du Christ

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Entretien avec le P. Raniero Cantalamessa, OFM Cap., prédicateur de la Maison pontificale

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ROME, Vendredi 18 mai 2007 (ZENIT.org) – A l’occasion de la Journée mondiale des Communications sociales, qui sera célébrée dimanche 20 mai, le quotidien mexicain « El Observador » a demandé au prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa, OFM Cap., quelles devraient être les qualités premières d’un professionnel catholique de la communication sociale.

Q – Comment percevez-vous les media aujourd’hui ?

P. Cantalamessa – La caractéristique de notre époque, son succès le plus grandiose est l’informatique, c’est-à-dire la communication de masse : la presse, le cinéma, la télévision, internet, le téléphone portable. Les moyens de communication sont les protagonistes de notre époque. Toute personne peut, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit s’informer sur ce qui se passe dans le monde et se mettre en contact direct avec une autre personne dans n’importe quel lieu du globe. Tout cela est le signe d’un grand progrès pour lequel nous devons être reconnaissants à Dieu et à la technologie qui l’a rendu possible. Il existe toutefois de graves dangers et des aspects négatifs dans la communication sociale d’aujourd’hui.

Q : Pouvez-vous nous expliquer ?

P. Cantalamessa – Il s’agit d’une communication matérialiste dans le sens qu’elle encourage la consommation, qu’elle se consume et ne va pas au-delà d’elle-même : c’est une communication exclusivement horizontale. Les hommes, dans ce cas, échangent leurs informations qui, comme eux, sont éphémères et passagères. L’une efface l’autre.

Plus la communication grandit, plus on fait l’expérience de l’incommunicabilité. Les communications se réduisent à des sons, des bruits. Le bruit nous assure que nous ne sommes pas seuls ; mais il manque une communication verticale, créative, l’autre est totalement absent. Toute la communication devient un miroir qui reflète l’image de la propre misère de l’être humain et qui est l’écho du vide qui est en lui.

La communication moderne est en somme une communication de tristesse. Les médias accordent beaucoup plus d’importance à ce qu’il y a de mal et de tragique dans le monde qu’à ce qu’il y a de bon et de positif.

Q : Voyez-vous d’autres dangers dans les moyens de communication de masse ?

P. Cantalamessa – Les moyens de communication nous mettent constamment devant les yeux ce que nous pourrions être et que nous ne sommes pas, ce que d’autres font et que nous ne faisons pas. Cela provoque un sentiment de frustration résignée et d’acceptation passive de son propre sort ou au contraire un besoin obsessionnel de sortir de l’anonymat et de s’imposer à l’attention des autres.

Il existe un autre élément négatif dans la communication de masse, spécialement dans les spectacles : l’exploitation de la femme, l’abus que l’on fait de son corps et en général la vision négative de la relation entre les sexes.

Q : Pourrait-on envisager une communication « chrétienne » capable de faire face aux formes et aux contenus de la communication actuelle ?

P. Cantalamessa – Je crois que l’Evangile peut nous aider à changer cela. C’est la « Bonne Nouvelle » de l’amour de Dieu pour les hommes. Dieu nous connaît parfaitement mais il n’utilise pas cette connaissance pour nous juger, sa correction est amour.
Je peux dire, en tant que franciscain, que nous devons contribuer à répandre l’espérance et la joie. François est l’homme de la joie parfaite, le jongleur de Dieu. Il ne s’agit pas d’une joie illusoire mais d’une joie fondée sur l’espérance. Nous devons insister sur cette racine de foi : l’union profonde au Christ et en particulier à la croix du Christ.

Q : Quel serait le secret de la communication catholique ?

P. Cantalamessa – Si nous voulons évangéliser à travers les moyens de communication sociale le secret est simple : être amoureux du Christ.

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ZENIT Staff

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