Le scientifique n’est pas seul responsable en matière d’éthique

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Mgr Rino Fisichella au congrès sur les frontières de la génétique

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ROME, Vendredi 20 février 2009 (ZENIT.org) – Mgr Rino Fisichella a insisté sur le fait que le scientifique ne peut pas être seul pour juger du caractère licite ou illicite de ses expérimentations. En matière d’éthique, il doit « se confronter aux autres » disciplines scientifiques. 

Le président de l’Académie pontificale pour la vie s’est exprimé le 19 février lors de l’ouverture du congrès organisé au Vatican sur « Les nouvelles frontières de la génétique et le risque de l’eugénisme ». Des passages de son discours d’introduction ont été publiés dans L’Osservatore Romano.  

Il n’est pas « de la responsabilité exclusive du scientifique d’établir les critères qui permettent » de définir le caractère « licite » des expérimentations qu’il accomplit, a affirmé Mgr Fisichella. « Si, d’une part, il est appelé à vérifier les possibilités techniques qu’il utilise, il ne peut d’autre part rester neutre vis-à-vis des expérimentations qu’il accomplit ». « Il doit toujours être conscient que tout ce qui est scientifiquement et techniquement possible n’est pas également licite ».  

Pour le président de l’Académie pour la vie, « le scientifique ne peut donc pas être seul à tracer la frontière entre ce qui est licite » ou ce qui ne l’est pas dans ses expérimentations. « Il a besoin, il doit ressentir le besoin de se confronter aux autres » disciplines scientifiques pour « vérifier les limites et l’objectivité de la demande éthique soutenue ». 

« Nous serons toujours des défenseurs de la science dans son aspiration légitime à enquêter sur l’immense mystère de la création », a poursuivi le prélat. « Et nous devrons toujours avoir une attention particulière pour ceux qui mettent leur intelligence au service du progrès et du développement à travers différentes technologies qui permettent d’entrer dans les méandres de la création pour aboutir à une solution qui permet de vivre toujours mieux dans un environnement au service de l’homme ».  

Il a toutefois précisé que « le risque d’une dérive de la génétique n’est pas seulement un rappel théorique » mais « appartient malheureusement à une mentalité qui tend lentement mais inexorablement à se répandre ». « Comme cela arrive souvent, un subtil formalisme linguistique, uni à une bonne publicité soutenue par de grands intérêts économiques, fait perdre de vue les dangers véritables et tend à créer une mentalité qui n’est plus en mesure de reconnaître le mal objectif présent dans certaines formes d’expérimentation ni de réussir à formuler un jugement éthique correspondant ». 

Ainsi, l’eugénisme pourrait « réapparaître dans la pratique en toute bonne conscience », se cachant « sous le masque du visage consolant de celui qui voudrait améliorer physiquement l’espèce humaine », a mis en garde Mgr Fisichella. « Dans tous les cas, cette mentalité réductive (…) tend à considérer qu’il y a des personnes qui ont moins de valeurs que d’autres ». 

« Ce qui compte pour nous, c’est de maintenir l’attention sur le principe fondamental de l’inviolabilité de la personne, de l’indisponibilité de son existence parce qu’elle est fruit d’un don dont elle dépend », a-t-il affirmé. « Face à une vision souvent réductrice de la personne et de sa dignité, face à des formes anthropologiques qui créent des divisions et des dualismes qui en minent l’intégrité et en humilie donc la dignité, il est urgent et important d’entendre la voix de l’Eglise réaffirmer l’enseignement de toujours ». « L’homme est redevable de sa vie », a-t-il conclu.

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ZENIT Staff

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