Le scandale de l'Incarnation

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Homélie du 1er juin 2013

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Le chrétien n’est pas dans une logique « raisonnable » comme le reste du monde, il ne doit « pas avoir honte de vivre avec le scandale de la croix », a dit le pape François samedi matin, 1er juin 2013, en évoquant ausis le scnadale de l’Incarnation.

L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son homélie, prononcée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’un groupe de « gentilshommes » de la Maison pontificale, rapportent Radio Vatican et L’Osservatore Romano.

Le chrétien peut faire « toutes les oeuvres sociales » possibles, jusqu’à provoquer l’admiration des autres : « Oh que c’est bien l’Eglise, que c’est beau les œuvres sociales que fait l’Eglise ! »… mais s’il explique qu’il agit ainsi « parce que ces personnes sont la chair du Christ, le scandale arrive », a fait observer le pape.

Pourtant, cette affirmation est le « point central » de l’action du chrétien, a-t-il rappelé : « l’Eglise n’est pas une organisation culturelle, religieuse, ni sociale; ce n’est pas cela. L’Eglise est la famille de Jésus. L’Eglise confesse que Jésus est le Fils de Dieu venu dans la chair. »

Il a dénoncé la tentation « séduisante » de « faire de bonnes choses sans le scandale du Verbe incarné, sans le scandale de la croix ». Sans l’incarnation du Verbe il manque le fondement de la foi : « c’est la vérité, c’est la révélation de Jésus. Cette présence de Jésus incarné. C’est l’essentiel ». Ce mystère ne peut « être supprimé ».

Mais le scandale de la croix attire la persécution du monde : dans l’Evangile du jour, les chefs des prêtres, les scribes et les anciens demandent à Jésus : « Par quelle autorité fais-tu cela ? » (Mc 11, 27-33). Jésus répond par une question : « Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? » et ne cède pas à leur « fausse curiosité » qui a pour but de lui « tendre un piège », a souligné le pape.

Pourquoi Jésus posait-il problème ? « Ce n’est pas parce qu’il faisait des miracles » ni parce qu’il prêchait la liberté du peuple, a répondu le pape. « Le problème qui scandalisait ces gens était que les démons criaient à Jésus : “Tu es le Fils de Dieu, tu es le Saint”. Cela est le point central ».

Comme cela est arrivé au Christ, le monde tend aussi des « pièges » aux chrétiens, pièges que le pape a traduit ainsi : « mais vous chrétiens, soyez un peu plus normaux, comme les autres personnes, raisonnables, ne soyez pas si rigides ». Derrière cette invitation, il y a celle de ne pas annoncer que « Dieu s’est fait homme », car « l’incarnation du Verbe est le scandale », a-t-il estimé.

Si les chrétiens deviennent « des chrétiens raisonnables, des chrétiens sociaux », il n’y aura « plus de martyrs ». Au contraire, s’ils affirment que « le Fils de Dieu est venu et s’est fait chair », s’ils prêchent « le scandale de la croix », « les persécutions viendront, la croix arrivera ».

En conclusion, le pape François a exhorté les fidèles à demander au Seigneur « de ne pas avoir honte de vivre avec ce scandale de la croix ». Il a invité à invoquer de Dieu la sagesse, pour « ne pas se laisser prendre au piège par l’esprit du monde qui fera toujours des propositions éduquées, des propositions civilisées, de bonnes propositions ». Mais ces propositions nient « le fait que le Verbe se soit incarné », un fait qui « scandalise » et « détruit l’œuvre du diable ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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