Le pape François à Turin, Ostensione 2015

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Le Saint-Suaire et la vocation scientifique d’Emanuela Marinelli

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Les nouveaux éléments en faveur de l’authenticité

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Les éléments en faveur de l’authenticité du Saint-Suaire de Turin sont très nombreux, indique Mme Marinelli, qui raconte comment est née sa vocation de « sindologue », de spécialiste du Suaire, ou « sindone », en italien.
L’ambassade d’Italie près le Saint-Siège a accueilli, mardi 10 mai, une conférence de la célèbre « sindologue » italienne Emanuela Marinelli, intitulée : « Le Saint Suaire : enquête sur un mystère ». Ce long tissu de lin qui a certainement enveloppé le corps d’un homme crucifié et qui, selon la tradition, porte l’empreinte du Christ, ne cesse de susciter l’intérêt de la communauté scientifique. Il reste beaucoup à découvrir sur ce tissu mais beaucoup a déjà été découvert, explique la « sindologue » au micro de Radio Vatican.
Elle fait observer que les études scientifiques les plus récentes font remonter le tissu à l’époque du Christ : « Le fait qu’on trouve sur ce tissu le sang d’un cadavre, mais également son empreinte, est déjà une source d’intérêt. Mais qu’on ait ensuite attribué ce drap à la sépulture du Christ rend la question encore plus fascinante et soulève beaucoup de discussions. D’ailleurs un grand débat est né après la datation au carbone-14 réalisée en 1988, qui fit remonter l’origine du linceul au moyen âge. Cette datation au C-14 fut réalisée sur un coin du tissu, mais on a découvert autour des zones polluées par des champignons et bactéries qui peuvent altérer la datation de 1 000 ans. On l’a vu sur les momies égyptiennes, par exemple. Ainsi cette datation n’a pas eu le dernier mot et trois autres études ont été faites depuis à l’Université de Padoue en utilisant trois méthodes différentes. Bref, le résultat de ces nouvelles études a fait remonter le Saint Suaire à l’époque du Christ. Il reste le mystère de l’empreinte. Les physiciens de l’Enea de Frascati l’ont assimilé à un effet de lumière, alors que normalement un cadavre ne peut pas émettre de lumière. Cela pourrait s’être passé au moment de la résurrection. Nous ignorons pourquoi, mais c’est ce qui fait tout le charme de ce Linceul : on dirait le négatif d’une photo qui nous rapporte l’image positive de ce corps, solennellement composé dans la mort, mais avec un visage d’où jaillit vraiment une lumière d’espérance. »
Mme Marinelli évoque d’autres pistes de la recherche actuelle : « De nombreux scientifiques voudraient procéder à une nouvelle datation avec la méthode du radiocarbone qui a bien progressé depuis, en faisant des prélèvements à plusieurs endroits. Puis, approfondir aussi la question des datations alternatives. En même temps, l’image est un défi à la science. Et puis il y a le sang: certainement avec des méthodes plus modernes pour étudier le sang on pourrait dire quelque chose de plus que ce que nous savons déjà. Et puis il y a l’autre filon, toute l’enquête historique qui comprend aussi l’histoire de l’art, puisqu’on cherche documents des premiers siècles: les visages du Christ que nous avons à partir du IVe siècle, sont pratiquement des copies du visage du Suaire. Donc jusqu’à maintenant la datation du drap a été mieux faite par l’histoire de l’art que par la physique. Par contre la comparaison avec ce que nous savons des évangiles mais aussi de l’archéologie est un fait clairement établi. Tout coïncide et tout porte à ce sépulcre de Jérusalem, retrouvé vide. »
Elle évoque aussi sa « vocation » de « sindologue » suscitée par la méthode des pollens : « Voyez-vous, je m’intéresse au saint Suaire depuis 1977, quand on découvrit dessus des pollens de plantes qui ne poussent pas en Europe, mais au Moyen Orient. Cette découverte m’a ouvert de nouveaux horizons, car si les pollens proviennent de plantes du Moyen Orient – me suis-je dit – le Suaire vient de là! J’ai un diplôme en sciences naturelles, tout cela était parlant pour moi… A partir de là , j’ai pu recueillir suffisamment d’éléments, de motifs aussi bien historiques que scientifiques, pour estimer que ce tissu était vraiment le linceul de Jésus. Et, à ce moment-là tenir pour moi ces découvertes aurait été égoïste : j’ai voulu faire savoir aux gens que nous avons toutes les raisons de penser que ce Suaire est authentique. Mais surtout j’ai redoublé d’efforts après la datation qui avait déclaré que le Linceul était un faux du Moyen âge. Je me suis dit: «  Je dois témoigner la vérité, et la vérité n’est pas celle-ci ». Certes, chacun est libre de tirer les conclusions qu’il veut, mais une information historique et scientifique s’impose, pour décider si nous devons croire ou pas à l’authenticité de ce linceul sur la base d’éléments concrets. »

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Océane Le Gall

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