Le Saint-Siège plaide à l’ONU pour le « bien-être global » des enfants 

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Et il dénonce l’exploitation des femmes

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ROME, Mercredi 14 octobre 2009 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège plaide à l’ONU pour le « bien-être global – physique, émotionnel, et spirituel – des enfants » et pour la famille : il discerne une « gestion économique irresponsable » comme l’obstacle majeur au développement, et non pas la démographie. Il dénonce l’exploitation des femmes et souligne les besoins des migrants. Il déplore des politiques qui ne prennent pas en compte « le droit à la vie de l’enfant à naître ».

L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à New-York, Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique, est intervenu le 12 octobre dans le cadre de la 64e assemblée générale, à l’occasion du 15e anniversaire de la « Conférence internationale » du Caire sur « Population et Développement » (ICPD), et sur le thème de la mise en œuvre des conclusions des conférences des Nations Unies dans les domaines économique et social (Agenda item 48).

Mgr Migliore a souligné que le rapport final de la ICPD doit chercher à « assurer le développement pour les plus vulnérables de la société », spécialement pour les enfants.

« Pourvoir au bien-être global – physique, émotionnel, et spirituel – des enfants est capital pour garantir aux générations futures que la connaissance d’une pauvreté abjecte et de la mortalité infantile soit un vestige historique plus que la réalité quotidienne ».

« Lorsque les Etats se sont rassemblés au Caire en 1994, a rappelé Mgr Migliore, beaucoup d’entre eux avaient l’impression qu’une explosion de la population allait avoir lieu et entraver la capacité d’arriver à un développement économique global adéquat ».

Fortifier la famille

Or, a-t-il fait remarquer, « quinze ans après, on constate que cette perception n’était pas fondée » et que « dans de nombreux pays développés, la démographie a décliné au point que certains législateurs nationaux encouragent maintenant l’augmentation du taux de natalité, pour assurer une croissance économique constante ».

Et de même, a ajouté Mgr Migliore, dans le monde en développement, le développement est en train de caler, et la « plus grande menace » pour le développement, c’est non pas une « explosion démographique » mais une « gestion économique irresponsable » à la fois au niveau mondial et local.

« Pendant près d’un siècle, a fait observer Mgr Migliore, on a tenté d’établir un lien entre la population globale et les crises alimentaire, énergétique, en ressources naturelles ou de l’environnement ».

Au contraire, a constaté le nonce apostolique, « on a démontré de façon solide que la plus grande ressource du monde c’est l’ingéniosité humaine et la capacité des gens à travailler ensemble en tant que personnes humaines ».

Or, le rapport de l’ICPD a réaffirmé le besoin de « promouvoir et de fortifier la famille » comme « l’élément vital » pour « produire un développement social et économique » plus important.

Contre l’exploitation de la femme

Le représentant du Saint-Siège a également souligné l’importance croissante de la présence des femmes sur « le marché du travail », ce qui représente des « défis nouveaux » pour les familles et pour les femmes, « au travail et à la maison ».

Mgr Migliore a à nouveau dénoncé « l’exploitation sexuelle et économique » des femmes et le « trafic des femmes et des jeunes filles » et des « pratiques discriminatoires » sur le marché du travail, ce qui représente des défis pour les gouvernements qui doivent « promouvoir et appliquer des politiques pour mettre fin à ces injustices et soutenir les familles dans leurs responsabilités ».

En outre, Mgr Migliore a demandé que les politiques démographiques prennent en compte « les besoins des migrants » : cela fait partie d’une « responsabilité globale » pour « placer la personne humaine au centre de toutes les politiques de développement ».

Combattre le trafic des migrants

Le Saint-Siège déplore aussi l’attitude face aux migrants. « La migration, a fait observer Mgr Migliore, est trop souvent considérée par les gouvernements et par les individus comme une conséquence non voulue de la mondialisation, et des stéréotypes négatifs concernant les migrants sont utilisés pour promouvoir des politiques qui ont des effets déshumanisants et créent des divisions inconscientes à l’intérieur des familles ».

Il cite à ce sujet le plus récent « Rapport sur le Développement humain » qui indique la présence des migrations dans toutes les régions du monde, où les migrants offrent souvent « des aptitudes et des talents » à leurs pays d’arrivée tout en assurant de l’aide à « leurs familles » restées au pays d’origine.

Le Saint-Siège encourage donc la mise en œuvre de toutes les « recommandations positives » de l’ICPD, notamment par des politiques « centrées sur l’humain » de façon à reconnaître les « bienfaits partagés des migrations ». Il faut faire « davantage », a demandé Mgr Migliore, pour faire de l’appel de l’ICPD au développement dans tous les pays « un moyen de faire face aux raisons des migrations » et de « mettre en œuvre des politiques qui protègent les migrants du trafic illégal ».

La santé de la mère et de l’enfant

Mgr Migliore a également souligné l’appel de la conférence du Caire à un « accès universel à une éducation de qualité », comme un moyen de « promouvoir un développement économique, social et politique durable », en insistant sur l’éducation des femmes et des petites filles, pour fortifier la place de la femme dans la société et « promouvoir l’égalité entre hommes et femmes ».

En même temps, le Saint-Siège déplore des orientations de l’ICPD concernant la « santé maternelle », en particulier « des tentatives pour promouvoir une notion de santé sexuelle et reproductive au détriment de la vie humaine à naître et des besoins globaux des felles et des hommes dans la société ».

Des efforts pour faire face à la mortalité maternelle, la fistule obstétrique (blessure à l’accouchement), la mortalité infantile, les soins avant et après la naissance, les maladies sexuellement transmissibles et d’autre cas de santé, sont gênés par des « politiques sanitaires » ne prennent pas en compte « le droit à la vie de l’enfant à naître » mais « promeuvent la contrôle des naissances » comme une « politique de développement » et un « service de santé déguisé ».

Pour le Saint-Siège en effet « suggérer que la santé reproductive inclut un droit à l’avortement viole explicitement le langage de l’ICPD, défie les critères moraux et légaux des communautés locales et divise les efforts pour faire face aux besoins réels des mères et des enfants ».

L’engagement responsable de l’Eglise

C’est pourquoi Mgr Migliore a souhaité que l’on rebouble d’efforts pour répondre intégralement aux besoins sanitaires et sociaux de la communauté en prenant en compte « les besoins sociaux, culturels et spirituels » de tous et en adhérant au critère « international » de l’ICPD qui appelle à un « plein respect des lois nationales ».

Pour sa part, l’Eglise catholique, a conclu son représentant, « reste engagée à fournir l’accès de chacun aux soins de santé ». Il a cité des chiffres à l’appui : 5.000 hôpitaux, 18.000 cliniques, 15.000 mais sons pour personnes âgées ou handicapées, et bien d’autres programmes de santé dans le monde.

Les institutions catholiques, a fait observer Mgr Migliore, se sont engagées à fournir à tous des soins de santé « de qualité, efficaces, et moralement responsables ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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