Le Saint-Siège appelle à protéger les migrants environnementaux

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Mgr Tomasi à l’Organisation internationale pour les migrations

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Le Saint-Siège appelle la communauté internationale à prendre des mesures pour protéger les droits et la dignité des personnes déplacées à cause des changements climatiques et des catastrophes naturelles, encore trop peu prises en compte aujourd’hui.

Mgr Silvano M. Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à Genève, a pris la parole lors de la 105e Session du Conseil de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le 26 novembre 2014.

Les migrations, a-t-il rappelé, concernent « une personne sur sept dans le monde », avec aujourd’hui « un nombre sans précédent d’enfants non accompagnés », « plus de 50 millions de personnes déplacées de force » et des « urgences sanitaires et humanitaires complexes ».

Mgr Tomasi a appelé la communauté internationale à « répondre à la mondialisation de la migration par la mondialisation de la solidarité et de la coopération », par « le dialogue et la rencontre », par « l’ouverture », afin « d’éradiquer l’inégalité, l’injustice et les abus ».

Un cadre pour les réfugiés climatiques

Le Saint-Siège a particulièrement exprimé sa préoccupation pour les personnes déplacées à cause des changements climatiques et des catastrophes naturelles : « Plus que jamais, l’accélération du changement climatique appelle un nouvel examen de ses effets sur la migration ». Ce phénomène concerne 27 millions de personnes par an en moyenne.

Il a déploré le manque de consensus sur « une définition » des migrants environnementaux : « Ni la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992, ni le Protocole de Kyoto de 1997 ne comportent de dispositions relatives à l’assistance ou à la protection spécifique des personnes directement touchées par les effets du changement climatique. »

Mgr Tomasi a préconisé de prendre en compte cette réalité, afin de « créer le cadre nécessaire pour les protéger » : « Aucun pays ne peut faire face seul aux difficultés liées à ce phénomène. Le respect pour les droits humains des migrants est un devoir éthique… La dignité n’a pas de nationalité. »

Il a salué la conférence de l’OIM sur le thème « Migrants et villes » prévue en octobre 2015 : « La grand majorité des migrants internes et internationaux s’installe dans les grandes régions métropolitaines, souvent dans des établissements informels et des bidonvilles précaires, dans un environnement dégradé et problématique. »

Réguler le recrutement des migrants

Le Saint-Siège a aussi évoqué les travailleurs migrants : « Les inégalités persistantes et la pauvreté croissante poussent de nombreux travailleurs dans les pays en développement à chercher du travail à l’étranger ».

Ce type de migration, a dénoncé l’archevêque, « est encore trop souvent associée à des abus inacceptables et à l’exploitation », en particulier sur les femmes, « particulièrement vulnérables, qui sont souvent victimes de la traite humaine ».

Pour combattre ces abus, Mgr Tomasi a proposé que le processus de recrutement des migrants soit « officialisé et facilité », au sein « d’une coopération plus étroite entre le secteur privé et les gouvernements », afin de « s’assurer que les droits des travailleurs migrants soient respectés ».

Que la migration devienne un choix

Il a aussi souligné la nécessité « de créer un environnement adéquat » dans les pays d’origine, en s’attaquant « aux causes profondes de la migration: la pauvreté extrême, les situations politiques instables, les crises sanitaires, les persécutions, les changements climatiques ».

En effet, « aucun homme ou femme qui a la possibilité de vivre dans sa patrie avec dignité, ne se sent obligé de fuir son pays ». L’objectif de la communauté internationale doit donc être « de faire de la migration un choix et non une nécessité ».

Dans les pays d’accueil, si la migration « est une des forces les plus puissantes qui façonnent la vie économique, sociale, politique et culturelle », encore faut-il « que la dignité des migrants soit respectée, que leur intégration soit favorisée, que leurs droits fondamentaux soient garantis, et que le développement de leurs talents et de leur énergie soit encouragé ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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