Le rôle du symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar

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Entretien avec Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, président

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CITE DU VATICAN, Dimanche 9 février 2003 (ZENIT.org) – Quel est le rôle du symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) dans le contexte africain actuel. Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kisangani (RDC, et président du SCEAM a répondu aux questions d’Achille Kouawo et Alexis Kalambry, à l’occasion de l’assemblée de la XVe assemblée de la Conférence des évêques d’Afrique de l’Ouest francophone (cf. http://cerao.cef.fr).

Q : Mgr Vous êtes en fin de votre deuxième mandat. Quel bilan tirez-vous de ces deux exercices ?

R : J’ai été élu trois ans après le synode pour l’Afrique. Celui-là a donné mandat de restructurer le SCEAM dans la perspective d’une solidarité organique sur tout le continent et les îles adjacentes. Il a donc fallu revoir les statuts, retoucher certains articles. Nous avons incorporé certains points. Ainsi, dans les finalités du SCEAM nous avons ajouté la notion de solidarité organique pastorale comme étant un moyen de l’unité du corps épiscopal. Autre préoccupation : l’évangélisation en Afrique par le biais de l’édification d’église famille de Dieu. Sur ce point nous avons écrit une lettre pastorale qui essayait d’examiner le concept et la vision même de l’église famille de Dieu. Cette lettre a été publiée à Accra en 1998. Nous avons eu également à examiner le rôle joué par église le cadre des conférences nationales, dans la résolution des conflits et les guerres qui se passent actuellement en Afrique. Cela a fait l’objet d’une plaquette publié dans documentation catholique le 16 janvier 2002. Au cours des dernières années nous avons élaboré un programme et des stratégies pour aider les peuples d’Afrique à aller vers la paix. Sans compter les prises de positions dans les questions d’actualité : la guerre dans les grands lacs, les élections et la crise en Côte-d’Ivoire, la pandémie du sida…

Q : L’Afrique s’enlise. Problème politique, guerre, pauvreté, maladie, etc. Que fait l’Eglise ? Que fait votre institution ?

R : Avant tout, l’Eglise aide l’Afrique par ses différents messages, par ses actions sur le terrain. Nous sommes enracinés dans les communautés ecclésiales de bases, les paroisses, les diocèses. Quand il y a des problèmes, avec un impact continental, c’est à ce moment là que le SCEAM intervient. Comment ? Par les prêches dominicaux, les prises de position des conférences nationales ou régionales sur les évènements qui se déroulent chez elles. Dans mon pays en RDC, l’église prend position. En Côte-d’Ivoire également, les évêques ont parlé. Nous sommes une famille qui doit vivre de telle sorte que les gens ne s’entretuent pas. Mais vous savez, il ne suffit pas de parler pour que les gens vous suivent. D’où la nécessité aussi de prendre position et de poser des gestes et d’offrir des médiations en cas de conflit ou de guerre. L’Église a donc son rôle à jouer. Elle ne remplace pas l’État, elle n’a pas les moyens de la sécurité. Cependant, elle a la parole qui rassemble, qui aide à travailler ensemble dans une même direction.

Q : Le SCEAM est-il représenté dans des structures internationales telles que l’Union africaine, l’ONU ?

R : Le SCEAM actuellement examine les voies et moyens pour avoir une représentation au niveau des organisations continentales. Pourquoi ? Dans la pratique de l’Eglise c’est généralement le Saint-Siège qui est voix en matière de diplomatie et de politique internationale. Nous voyons donc, sans préjudice des droits et des privilèges du Pape et de la Curie romaine, les possibilités d’une action – fut-elle discrète – au niveau de l’Union Africaine naissante et autres instances régionales. Les contacts sont en voie. Nous allons essayer de les conduire à bon terme.

© Site web CERAO

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ZENIT Staff

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