Le respect du droit international aujourd’hui, par le card. Martino

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Les drames et les dommages de la guerre, cette « défaite de l’humanité »

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CITE DU VATICAN, Mardi 16 Décembre 2003 (ZENIT.org) – Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, répond aux questions du service d’information en italien de Radio Vatican sur la question du respect du droit international, à l’occasion de la publication du message de Jean-Paul II pour la Journée mondiale de la paix 2004.

« C’est une illusion d’espérer » que la capture et le procès de Saddam Hussein « suffisent à réparer les drames et les dommages de cette « défaite de l’humanité » qu’est toujours la guerre », affirme le cardinal.

– Le droit international est-il respecté aujourd’hui dans le monde ?
– Ce n’est pas facile d’être optimiste à ce propos. Le message du pape parle clairement de la « tentation de faire appel au droit de la force plutôt qu’à la force du droit » et il cite explicitement le drame dont l’humanité a fait l’expérience au cours de la Seconde guerre mondiale. Même si ces horreurs ne se sont plus répétées, notre aujourd’hui souffre encore de terribles tragédies qui sont autant de blessures sanglantes et de violations ouvertes de l’ordre juridique international, proclamé sans équivoque par le Statut des Nations Unies. C’est pourquoi le pape affirme que « l’humanité a besoin d’un degré supérieur d’orientation internationale » et que « les Etats doivent considérer cet objectif comme une obligation morale et politique précise, qui requiert de la prudence et de la détermination ».

– Quels sont les plus grandes préoccupations du pape au sujet de la paix ?
– Le message en révèle plusieurs, par exemple, les violations fréquentes du principe fondamental « pacta sunt servanda » : l’an dernier, le pape a mis en lumière les menaces contre la paix constituées par le non-respect des promesses faites aux pays pauvres. Ou bien encore les difficultés que rencontre aujourd’hui le droit international « pour offrir des solutions aux situations conflictuelles découlant des transformations de la physionomie du monde contemporain ». Pour ce qui concerne la plaie du terrorisme, « devenue ces dernières années encore plus purulente », avec des « massacres atroces », Jean-Paul II affirme que « pour être victorieuse, la lutte contre le terrorisme ne peut se limiter seulement à des opérations répressives et punitives ». « Le recours à la force, s’il est nécessaire », doit s’accompagner, dit le pape, d’un engagement au niveau politique et pédagogique, « d’un côté, en supprimant les causes qui sont à l’origine de situations d’injustice qui incitent souvent aux actes les plus désespérés et les plus sanguinaires ; de l’autre, en insistant sur une éducation inspirée du respect de la vie humaine en toute circonstance ».

– A votre avis, comment la communauté internationale et la société civile accueillent-elles ces appels à la paix de Jean-Paul II ?
– L’apôtre Paul recommande d’annoncer l’Evangile « à temps et à contre temps ». C’est ce que le pape a fait en proposant courageusement, inlassablement et prophétiquement l’Evangile de la paix. Les critères pour vérifier la fécondité de l’action apostolique ne sont pas de ce monde. « Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu, plus forte que les hommes ». En tous cas le Saint-Père a empêché que les conflits actuels ne prennent la tournure néfaste d’un affrontement de civilisations et de religions.

– La capture de Saddam Hussein a eu une grande résonance : elle peut contribuer au processus de paix ?
– Il est souhaitable que – comme la majorité des commentateurs l’ont fait observer – cette capture et le procès qui va suivre dans les instances appropriées, contribuent à la pacification et à la démocratisation du pays. Mais c’est une illusion d’espérer qu’ils suffisent à réparer les drames et les dommages de cette « défaite de l’humanité » qu’est toujours la guerre, comme l’a dit Jean-Paul II de façon si incisive.

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ZENIT Staff

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