Le radicalisme de l´amour, antidote contre le radicalisme de la haine

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Par Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari

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ROME, lundi 15 octobre 2001 (ZENIT.org) – Nous proposons ci-dessous une réflexion de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, suscitée par les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La traduction est de la rédaction.

« Plus de deux semaines se sont écoulées, mais nous n´arrivons pas à oublier ce que nos yeux ont vu à la télévision: la catastrophe qui s´est abattue sur les Etats-Unis, à New York et à Washington. Ces événements épouvantables nous ont montré que parallèlement à un courant de bien indéniable présent dans notre monde, il y a aussi, plus que jamais, un esprit du mal, qui, avec une lumière diabolique, peut provoquer des destructions capables de plonger l´humanité tout entière dans l´angoisse.

On se demande alors: si certains ont déployé tant d´énergie pour que leur révolution triomphe, s´ils se sont préparés, même personnellement, avec une discipline longue et rigoureuse, s´ils ont montré qu´ils étaient prêts à mourir pour leurs idées, ne sentons-nous pas, nous, que l´heure est peut-être venue de jouer le tout pour le tout pour que triomphe le bien?

Comment ?

Ce n´est pas la peine d´aller chercher ailleurs. Devant les multiples difficultés de relation entre des mentalités si opposées, entre des peuples si différents, entre des cultures aussi éloignées les unes des autres, entre des religions marquées par la présence d´extrémistes qui les déforment, il n´y a qu´un seul remède: la fraternité universelle. Faire de l´humanité une seule famille avec Dieu Père et tous les hommes, des frères.

Et qui est le mieux placé pour cela?

Aucun doute là-dessus. Celui qui a su mourir pour son idéal et ensuite ressusciter pour donner à tous cette possibilité: Jésus. Nous devons tout faire pour le ramener sur terre à travers nous, être nous-mêmes un autre Christ, un autre Amour incarné, Sainteté, Perfection, comme Lui.

La perfection consiste à ne jamais cesser de grandir, car celui qui n´avance pas, recule. La perfection consiste à grandir continuellement dans la charité.

Nous devons aimer toujours mieux, toujours mieux.

Comment? En regardant notre modèle parfait: la Très Sainte Trinité, qui nous montre le dynamisme de l´Amour en Dieu.

Dans la vie de la Trinité, chacune des Personnes « est », « tout en n´étant pas, pour que « l´Autre (l´autre Personne) soit ». Si le Père – de même que le Fils et l´Esprit – n´est pas, il n´est pas enfermé sur lui-même mais ouvert à l´Autre, il n´est pas possession de soi mais don sans réserve à l´Autre, et alors il est: il est amour.

Il doit en être ainsi en nous: chacun est lui-même s´il vit l´autre, le prochain ou l´Autre (Dieu), sa Volonté.

Saint François de Sales dit: « Qui ne gagne pas, perd; sur cette échelle, qui ne monte pas, descend; qui ne vainc pas, est vaincu » (« Traité de l´amour de Dieu », III, 1).

Le radicalisme qu´exige l´amour est impressionnant car tout en Dieu est radical.

Un radicalisme que l´on peut aussi contempler dans la deuxième Personne divine faite homme en Jésus. Dans l´abandon, il se vide complètement de lui-même, de l´humain et du divin. On le voit aussi en Marie, dévastée, qui d´une certaine manière constate que sa maternité divine devient vaine lorsque Jésus lui indique un autre fils et qu´elle perd ainsi le plus humain et le plus divin qu´elle possédait.

Dieu demande tout. Nous ne pouvons rien garder de nous-mêmes.

Nous devons vendre tout ce que nous avons et ce que nous sommes. Pas seulement les biens. Tout.

Nous donner, d´une manière ou d´une autre, nous « vendre » à la volonté d´un autre, nous transférer dans l´autre. Le faire à chaque instant sans lésiner sur quoi que ce soit.

A chaque instant nous devons nous donner à la volonté de Dieu, à l´autre, au frère que nous devons aimer, au travail, dans les études, la prière, le repos, l´activité que nous devons faire.

Nous devons le faire de mieux en mieux car sinon, nous faisons marche arrière.

Pour cela, il peut être utile de répéter avant chacune de nos actions, même les plus simples et les plus banales: « C´est la chose la plus belle que je puisse faire en ce moment ».

Alors nous sommes, nous sommes nous-mêmes parce que nous sommes un autre Lui, Jésus qui est Amour.

Jean XXIII s´efforçait de bien faire ce qu´il devait faire au moment présent comme s´il était né uniquement pour faire cela.

Nous nous entraînons ainsi également pour réaliser l´oeuvre qui nous attend: la fraternité universelle.

Le 27 septembre 2001

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ZENIT Staff

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