Le premier travail de l'Eglise est de soigner les blessures

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Pas de byzantinisme, dit le pape au mouvement des Focolari

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Pas de « byzantinisme philosophique, théologique, spirituel » dans l’Eglise, alors qu’il y a « tant de blessures » dans le monde : c’est ce que souhaite le pape, qui rappelle que le premier travail de l’Eglise, hôpital de campagne, est de « soigner les blessures, pas de contrôler le cholestérol… cela vient après… ».

Le pape François a reçu les participants à l’Assemblée générale du mouvement des Focolari, ce vendredi matin, 26 septembre 2014, en la salle Clémentine du Vatican.

Il leur a confié trois paroles : contempler, sortir, faire école. L’humanité a en effet « plus que jamais besoin de contempler Dieu et les merveilles de son amour », a-t-il expliqué.

Mais contempler c’est aussi « vivre en compagnie des frères et soeurs, rompre avec eux le Pain de la communion et de la fraternité, franchir ensemble la porte qui conduit au Père », car « la contemplation qui se fait sans les autres est un mensonge », un « narcissisme » (Evangelii gaudium, 281).

La contemplation, qui permet « d’élargir son intériorité à la mesure de Jésus » est « la condition indispensable pour une présence solidaire et une action efficace », a insisté le pape.

Sortir, la seconde parole, nécessite d’être « expert dans l’art qui s’appelle « dialogue » et qui ne s’apprend pas à bon marché », ni ne se contente « de demi-mesures, d’hésitations », a-t-il poursuivi.

Il s’agit aussi de « sortir avec courage » là où le Christ « attend », « dans les épreuves et les gémissements des frères, dans les plaies de la société et dans les interrogations de la culture d’aujourd’hui ».

Pour le pape en effet « cela fait mal au cœur » de voir des chrétiens faire « du byzantinisme philosophique, théologique, spirituel », alors qu’il y a « tant de blessures, blessures morales, existentielles, de guerre » dans l’humanité. La « première tâche » de l’Eglise, hôpital de campagne, est de « soigner les blessures, pas de contrôler le cholestérol… cela vient après… ».

Enfin, la troisième parole, « faire école », signifie « former les hommes et les femmes » des nouvelles générations à ce service d’évangélisation. Cette école doit être « une école d’humanité à la mesure de l’humanité de Jésus, l’Homme nouveau que les jeunes peuvent regarder, dont ils peuvent s’éprendre, et qu’ils peuvent suivre pour faire face à leurs défis », a ajouté le pape.

Le mouvement des Focolari, leur a-t-il aussi déclaré, a reçu de l’Esprit-Saint « le charisme de l’unité que le Père veut donner à l’Eglise et au monde » : « Faites don à tous de ce trésor ! », les a-t-il exhortés.

Les Focolari sont en effet appelés à contribuer à la « nouvelle étape de l’évangélisation » que l’Eglise est en train de vivre pour « témoigner de l’amour de Dieu à toute personne humaine ».

Leur participation doit se faire « avec créativité et gratuité », deux conditions qui « vont ensemble », a souligné le pape : « on ne peut avancer sans créativité » et le sens de la gratuité est essentiel car « la Rédemption s’est faite dans la gratuité. Le pardon des péchés ne peut pas se « payer ». Le Christ l’a « payé » une fois, pour tous ». Il s’agit de donner « gratuitement » ce que l’on a reçu « gratuitement ».

Il a également rendu hommage à Chiara Lubich, fondatrice du mouvement, « témoin extraordinaire » qui « dans son existence féconde a apporté le parfum de Jésus à tant de réalités humaines et tant de parties du monde ». 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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