Le premier et le dernier mot du pape pour sa première journée à Bakou: la paix

Print Friendly, PDF & Email

Discours de Jean-Paul II à l´aéroport de Bakou

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Mercredi 22 mai 2002 (ZENIT.org) – La paix a été le premier et le dernier mot du pape pour sa première journée à Bakou. Le pape s´adressait en particulier aux religions en affirmant une nouvelle fois: « les religions ne sont pas et ne doivent pas devenir le tragique prétexte d´oppositions qui ont leur origine ailleurs »: « Il est urgent que tous s’engagent pour la paix ».

Rappelons que le cessez-le-feu signé avec l´Arménie ne s´est pas conclu par un traité de paix. Mais surtout, au-delà de la Mer Caspienne, sur l´autre rive, se trouve le Turkménistan, voisin de l´Afghanistan.

« A la porte de l´Orient, à proximité des lieux où le crépitement des armes se poursuit d´une manière cruelle et insensée », le pape invitait les « responsables des religions à refuser toute violence car elle offense le nom de Dieu ».

« La vraie paix », disait le pape est celle « qui est fondée sur le respect réciproque, sur le refus du fondamentalisme et de toute forme d’impérialisme, sur la recherche du dialogue comme seul moyen capable de résoudre les tensions, sans précipiter des nations entières dans la barbarie d’un bain de sang ».

Le pape évoquait le passé récent avec ces paroles d´encouragement et d´espérance: « L’indépendance, conquise après une longue domination étrangère, a été vécue ces dernières années au milieu de nombreuses difficultés et de nombreuses souffrances, mais sans que jamais ne soit perdue l’espérance de pouvoir édifier un avenir meilleur dans la liberté. La nation a ainsi vu croître et se consolider ses contacts avec les autres peuples. C’est une source d’enrichissement réciproque, qui ne manquera pas de porter des fruits dans les années qui viennent ».

D´emblée, le pape souligne l´importance de la culture et de l´histoire du pays:  » C’est plein d’une profonde admiration pour la complexité et la richesse de sa culture que je foule le sol de ce pays très ancien. Riche d’une empreinte caucasienne spécifique et multiforme, cette culture recueille l’apport de diverses civilisations, en particulier de la Perse et du Touran ».

Il évoquait aussi la présence des différentes religions, dont les trois monothéismes: « De grandes religions ont été présentes et actives dans cette terre: le zoroastrisme a côtoyé le christianisme de l’Église albane, de grande portée dans l’antiquité. Puis l’islam a joué un rôle croissant et c’est aujourd’hui la religion pratiquée par la grande majorité de la population azérie. Le judaïsme, présent ici depuis des temps très anciens, a également apporté sa contribution originale, qui demeure appréciée de nos jours ».

Or, la cohabitation des religions s´est faite dans la tolérance, soulignait Jean-Paul II: « Même après qu’eut diminué la splendeur initiale de l’Église, les chrétiens ont continué à vivre côte à côte avec les fidèles d’autres religions. Cela a été possible grâce à un esprit de tolérance et d’accueil réciproques, dont le pays ne peut que se féliciter. Je forme le vœu – et je demande à Dieu dans la prière – que les tensions qui subsistent puissent être rapidement surmontées et que tous trouvent la paix dans la justice et la vérité ».

Puis le pape évoquait la position « stratégique » du pays entre deux civilisations entre Occident et Orient: « L’Azerbaïdjan est une porte entre l’Orient et l’Occident : c’est pourquoi il présente non seulement un intérêt stratégique de grande importance, mais aussi une valeur symbolique d’ouverture et d’échange qui, si elle est entretenue comme il convient par toutes les parties, pourra assurer un rôle particulièrement important à la nation azérie. Il est temps que l’Occident redécouvre non seulement la nécessité de respecter pleinement l’Orient, mais aussi le désir d’une rencontre culturelle et spirituelle plus profonde avec les valeurs dont il est porteur ».

D´où l´appel du pape: « De cette porte de civilisation qu’est l’Azerbaïdjan, je lance aujourd’hui un appel angoissé aux terres qui sont le théâtre d’affrontements violents, sources de souffrances indicibles pour les populations sans défense. Il est urgent que tous s’engagent pour la paix. Mais il doit s’agir de la vraie paix, celle qui est fondée sur le respect réciproque, sur le refus du fondamentalisme et de toute forme d’impérialisme, sur la recherche du dialogue comme seul moyen capable de résoudre les tensions, sans précipiter des nations entières dans la barbarie d’un bain de sang ».

Aux religions, le pape disait: « Les religions, qui dans ce pays s’efforcent d’œuvrer dans l’harmonie de leurs projets, ne sont pas et ne doivent pas devenir le tragique prétexte d’oppositions qui ont leur origine ailleurs. Personne n’a le droit d’invoquer Dieu pour couvrir ses intérêts égoïstes. Ici, à la porte de l’Orient, à proximité des lieux où le crépitement des armes se poursuit de manière cruelle et insensée, je veux élever la voix, dans l’esprit des rencontres d’Assise. Je demande aux responsables des religions de refuser toute violence car elle offense le nom de Dieu et de se faire les promoteurs inlassables de la paix et de l’harmonie, dans le respect des droits de tous et de chacun ».

Pour les émigrés et les réfugiés de ce pays et de tout le Caucase le pape faisait ce voeu: « Puisse se rallumer pour eux, grâce à la solidarité internationale, l’espérance d’un avenir de prospérité et de paix dans leur terre d’origine et pour les personnes qui leur sont chères ! »

Aux chrétiens le pape adressait ces paroles: « Les chrétiens du monde entier regardent avec une sympathie sincère ces frères dans la foi, assurés que, malgré leur petit nombre, ils peuvent contribuer de manière significative au progrès et à la prospérité de leur patrie, dans un climat de liberté et de respect réciproque. Je suis sûr que les difficultés dramatiques, subies aussi par la communauté catholique au temps du communisme, lui vaudront une récompense du Seigneur, qui lui donnera une foi vive, un engagement moral exemplaire et des vocations locales pour le service pastoral et religieux ».

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel