Le portrait-robot de l'évêque selon le coeur du pape, par le card. Ouellet (1)

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Un homme de prière, un missionnaire, un témoin, proche des personnes

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Un homme de prière, un missionnaire, un témoin, proche des personnes : voilà le portrait-robot de l’évêque selon le cœur du pape François, explique, dans un entretien accordé à L’Osservatore Romano (Nicola Gori), le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal canadien Marc Ouellet.

Celui-ci rappelle qu’en recevant les membres de cette Congrégation, en février dernier, le pape a souligné ces qualités-là.

Il cite cette expression du pape pour qui l’évêque « doit être un pasteur portant l’odeur des brebis, c’est-à-dire, proche des gens » : c’est même « le premier critère indiqué par le pape pour le choix des candidats à l’épiscopat ».

Puis, « qu’il n’ait pas une psychologie de « prince », mais qu’il soit père et frère, doux, miséricordieux, et avant tout, patient ».

Et cet autre critère : « Que l’évêque vive en époux d’une Eglise sans être sans cesse à la recherche d’une autre, de façon à se dépenser sans calculs humains pour le peuple qui lui est confié », selon le concile Vatican qui recommande « un soin du troupeau assidu et quotidien » (Lumen Gentium 27).

Stabilité et mobilité

“Assiduité quotidienne” c’est la condition pour exercer au mieux le ministère pastoral” commente le cardinal Ouellet qui souligne l’insistance du pape sur la « valeur de la résidence demandée aux évêques depuis le Concile de Trente : donc, stabilité, mais aussi une certaine mobilité ».

En effet, l’évêque doit bouger pour être « devant le troupeau, pour indiquer la route, au milieu du troupeau, pour le garder uni, derrière le troupeau pour éviter que quelqu’un ne reste en arrière, et parce que le troupeau a en quelque sorte le flair pour trouver le chemin ».

Autre aspect, la « vigilance » : « L’évêque doit aider les personnes à saisir la présence de Dieu dans les circonstances concrètes de leur histoire et de la vie du monde, sans céder à la mondanité spirituelle, en donnant en premier l’exemple de vigilance sur lui-même. »

Et puis le cardinal Ouellet rappelle les paroles du pape, lors de la première audience aux media en mars 2013: « Comme je voudrais une Eglise pauvre et pour les pauvres ! ».

« Voilà, commente le cardinal Ouellet, une provocation pour tous les chrétiens. Pasteurs et fidèles sont appelés à s’appuyer non sur la richesse des moyens et des ressources qu’ils possèdent, même si elles sont utiles, mais avant tout sur le pouvoir de la grâce du Seigneur Jésus, le Pauvre par excellence, venu pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. La mission de l’Eglise est celle du Christ. Souvent, le pape François parle de l’Eglise en sortie. Il est évident qu’il pousse l’Eglise à aller vers toute réalité dans le but d’apporter le Christ à l’homme et l’homme eu Christ, avec un amour de prédilection pour les pauvres marqués non seulement par la pauvreté matérielle, mais aussi morale et spirituelle. Une Eglise qui n’est pas repliée sur elle-même mais transparente au Christ Sauveur du monde. C’est dans ce sens que vont aussi les nominations d’évêques. »

Une grande famille

« Il s’agit, ajoute-t-il, de donner aux diocèses des pasteurs qui mettent en valeur et promeuvent une pastorale qui atteigne le vécu des gens. Ils devront aussi unir et rationaliser les forces, non pour se refermer sur soi ou se lamenter de ce qui ne va pas, mais pour imprimer un nouvel élan apostolique aux communautés ecclésiales. Des pasteurs « capables de réchauffer le cœur » des Eglises locales. »

Il rappelle les paroles du pape aux évêques brésiliens, à l’occasion de la JMJ de Rio 2013 : « Une Eglise capable de ramener à Jérusalem. De raccompagner à la maison, là où sont nos sources : l’Ecriture, la catéchèse, les sacrements, la communauté, l’amitié du Seigneur, Marie et les apôtres. »

Il s’agit donc de pasteurs capables d’imprimer « la dynamique missionnaire de la sortie, non pour se perdre dans le monde, ou par tourisme religieux, mais pour ramener les hommes à l’Eglise « à la grande famille dans laquelle on est accueilli et où l’on apprend à vivre en croyants et en disciples du Seigneur Jésus », comme l’a dit le pape François lors de l’audience générale du 25 juin dernier. »

(à suivre)

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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