Le peuple irakien a soif de paix

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Affirme l’archevêque de Kirkuk

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ROME, Vendredi 3 Juillet 2009 (ZENIT.org) – Les Irakiens « ne sont plus disposés à mourir »,  ils souhaitent la paix et la réconciliation, a affirmé Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk, alors que débute le retrait des troupes américaines des villes irakiennes, 6 ans après le début de ce conflit qui a causé la chute de Saddam Hussein. 

Malgré l’« espoir » de voir l’Irak « uni et en paix », Mgr Sako se dit préoccupé de ne pas avoir « la certitude d’un avenir sans tensions et sans affrontements », rapporte l’édition du 3 juillet de L’Osservatore Romano. 

« Musulmans et chrétiens, nous devrons continuer à dialoguer et à nous respecter avec un objectif unique : la reconstruction d’un pays qui, ces dernières années, a été contraint d’assister à toute forme de violence », a-t-il affirmé. « Le retrait des troupes américaines, s’il est fait graduellement, ne devrait pas provoquer d’énormes problèmes dans le pays ». 

« Le peuple irakien a soif de paix et un désir de sérénité », a poursuivi Mgr Sako. « Les gens ne sont plus disposés à mourir alors qu’ils font leurs courses au marché ou se promènent le long des routes de la ville ou participent à une célébration liturgique ».  

Pour l’archevêque irakien, « les médias internationaux parlent de parcourir la route de la démocratie en Irak, mais notre pays ne connaît pas la démocratie, notamment parce qu’elle ne l’a jamais eu ». « Ce n’est qu’avec l’aide de la communauté internationale que le pays pourra acquérir les fondements et les notions pour atteindre la démocratie », a-t-il expliqué.  

Les Irakiens assistent « sereins au retrait des troupes, mais nous sommes un peu préoccupés par la situation, actuellement caractérisée par des divisions ethniques et confessionnelles et par l’influence négative de forces extérieures au pays », a ajouté l’archevêque. 

« Même la petite communauté chrétienne, ces derniers jours, assiste avec beaucoup d’attention et d’anxiété au retrait des troupes américaines. On espère une réconciliation nationale et une coopération pour le bien du pays, sans regarder que ses propres intérêts ». 

Le prélat a souligné combien « la population attend la réconciliation entre les factions politiques, la stabilité, la reconstruction, des projets et des infrastructures et le retour des réfugiés ».  

Il s’est aussi exprimé sur le sort des « milliers de chrétiens » qui « ont trouvé refuge dans des pays proches comme la Syrie, le Liban et la Jordanie ». « Il est vrai que beaucoup se sont adaptés et ont aussi trouvé un travail, mais ils se sentent presque étrangers et leur seul objectif est celui de revenir vivre dans leur Irak bien aimé ». « Les chrétiens en Irak ont une histoire millénaire qui ne peut être effacée ou éliminée à cause d’affrontements ethniques ou religieux », a-t-il insisté. 

Mgr Sako a aussi souhaité que les forces de sécurité prennent au plus tôt la situation en main et garantissent la paix dans le pays : « Nombreux sont ceux qui cherchent à faire obstacle au processus de paix en Irak parce qu’ils ne le souhaitent pas ». Mais « il est naturel que notre désir soit de voir un Irak qui se gouverne lui-même avec ses forces politiques, militaires et économiques au détriment des divisions internes ». « Les fragmentations ethniques et religieuses ne doivent pas avoir le dessus sur le processus de paix », a ajouté l’archevêque irakien. « La communauté chrétienne, en particulier, doit être un exemple pour les autres et collaborer à la reconstruction du pays, sous le signe de l’unité et du respect réciproque ».

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ZENIT Staff

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