Le peuple de Dieu attend des pasteurs

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Ni guerriers, ni politiques, ni moralistes, homélie du 26 juin 2014

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Aucune voix ne peut « réchauffer le cœur du peuple » comme celle de Jésus, qui n’est ni « moraliste », ni « guerrier », ni « politique » mais « pasteur », affirme le pape François lors de la messe célébrée hier, 26 juin 2014, à la maison Sainte-Marthe. Il propose à nouveau un examen de conscience : « Qui sont les personnes que j’aime suivre ? ».

Jésus en effet était suivi par les foules parce que « son enseignement les étonnait », ses paroles « créaient la stupeur dans leur cœur, la stupeur de trouver quelque chose de bon, de grand », a commenté le pape après l’Évangile du jour : « Les foules étaient frappées par son enseignement, car il les instruisait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes. » (Mt 7,21-29).

Les autres « parlaient mais leurs paroles ne touchaient pas le peuple », a fait observer le pape qui a identifié quatre groupes de personnes : les pharisiens qui « faisaient du culte de Dieu, de la religion, un collier de commandements », « réduisant la foi à une casuistique » parfois « cruelle ».

Puis les sadducéens qui « avaient perdu la foi » et « menaient leur carrière de religieux en faisant des accords avec les pouvoirs politiques et les pouvoirs économiques ». Le troisième groupe est représenté par « les révolutionnaires » ou zélotes, qui « voulaient faire la révolution pour libérer le peuple d’Israël de l’occupation romaine » et enfin, le quatrième groupe « les Esséniens », qui étaient « de bonnes personnes » mais « loin du peuple ».

« Aucune de ces voix n’avait la force de réchauffer le cœur du peuple » comme Jésus : « Il n’était ni un pharisien casuistique moraliste, ni un sadducéen qui faisait des affaires politiques avec les puissants, ni un guérillero qui cherchait la libération politique de son peuple, ni un contemplatif éloigné. C’était un pasteur. »

« Les foules étaient étonnées : elles écoutaient Jésus et leur cœur se mettait à brûler : le message de Jésus touchait le cœur » car il « se faisait proche du peuple, il guérissait le cœur du peuple », il « n’avait pas honte de parler avec les pécheurs » et il « éprouvait de la joie à marcher avec son peuple ».

« Le peuple suivait Jésus parce qu’il était le Bon Pasteur. Un pasteur qui parlait la langue de son peuple, qui se faisait comprendre, qui disait la vérité, les choses de Dieu : il ne négociait jamais les choses de Dieu ! Mais il les racontait d’une telle façon que le peuple les aimait. Il avait cette autorité qui faisait que le peuple le suivait. »

Si Jésus « ne s’est jamais éloigné du peuple », il ne s’est jamais non plus « éloigné de son Père » : Jésus « était très lié à son Père. Lui et son Père formaient une seule personne ».

Pour conclure, le pape a invité à un examen de conscience : « Qui sont les personnes que j’aime suivre ? » : « Celles qui me parlent de choses abstraites ou de casuistiques morales ? Celles qui disent appartenir au peuple de Dieu mais n’ont pas la foi et négocient avec les pouvoirs publics et économiques ? Celles qui veulent toujours faire des choses étranges, des choses destructrices, des guerres soi-disant de libération qui n’ont finalement rien à voir avec les chemins du Seigneur ? Les contemplatifs lointains ? ».

Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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