ROME, Lundi 22 janvier 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI a souligné l’importance du « patrimoine spirituel » de la Roumanie dans l’Europe d’aujourd’hui, dans son discours au nouvel ambassadeur de Roumanie près le Saint-Siège M. Marius Gabriel Lazurca, qui lui a présenté, samedi dernier, 20 janvier ses lettres de créances (cf. Documents pour le texte intégral en français).
Benoît XVI a souligné le rôle de la Roumanie pour promouvoir le patrimoine chrétien du continent. Il a souligné l’importance de la prochaine rencontre œcuménique de Sibiu en septembre 2007, souhaitant qu’elle constitue une étape importance sur le chemin de l’unité des chrétiens. On se souvient du mémorable accueil de Jean-Paul II à Bucarest en mai 1999 par le patriarche Théoctiste et par la foule criant « Unitate » (cf. Zenit des 7, 8 et 9 mai 1999). Le pape et le patriarche avaient signé, le 8 mai, un appel commun pour la paix dans les Balkans.
Benoît XVI a salué la toute récente entrée du pays dans l’Union Européenne. Il a rappelé sa longue tradition chrétienne, et il a dit espérer qu’elle « apporte sa contribution originale à l’édifice européen », de façon à ce qu’il « ne soit pas seulement une force économique et un grand marché de consommation, mais qu’il puisse trouver un nouvel élan politique, culturel et spirituel, capable de construire un avenir prometteur pour les nouvelles générations ».
Benoît XVI se réjouissait de constater que la Roumanie s’est engagée depuis des années « dans un profond travail de renouveau de la société, avec le souci de guérir les blessures du passé et de permettre à tous de jouir des libertés fondamentales et de bénéficier du progrès économique et social ».
« Il importe également, ajoutait le pape, de garantir à tous l’accès équitable à une justice indépendante et transparente » : il invitait à considérer avec une grande attention « les familles les plus pauvres », afin qu’elles puissent « élever leurs enfants dans la dignité ».
« Je me réjouis également, soulignait le pape, des progrès faits par votre gouvernement dans la gestion délicate de la restitution des biens confisqués aux communautés religieuses ».
Il de préciser : « Je souhaite également que les règles qui régissent la liberté religieuse, qui est une liberté fondamentale, soient pleinement respectées, notamment en ce qui concerne l’Eglise gréco-catholique », c’est-à-dire les catholiques de rite oriental, byzantin.
L’Eglise catholique, affirmait le pape, est toujours « prête à étudier » avec les autorités les moyens de surmonter d’éventuelles difficultés, et il exprimait son « inquiétude » devant le projet de construction d’un immeuble de 19 étages auprès de la cathédrale Saint-Joseph de Bucarest.
Benoît XVI faisait état des « nombreuses démarches » de l’archevêque catholique de Bucarest auprès des instances compétentes « afin de préserver le patrimoine historique qu’elle constitue et les valeurs de foi qu’elle représente » pour tout le pays.
Le pape a chargé l’ambassadeur de saluer cordialement pour lui Sa Béatitude le Patriarche Théoctiste, et il a exprimé son « vœu » que « les catholiques et les orthodoxes continuent de nouer des rapports toujours plus fraternels dans la vie quotidienne » et que le « dialogue » progresse également à tous les niveaux.
« Je souhaite en particulier que la Rencontre œcuménique européenne, qui doit avoir lieu à Sibiu en septembre prochain, puisse constituer une étape importante sur ce chemin entrepris ensemble vers l’unité », soulignait le pape.
Enfin, Benoît XVI a salué la communauté catholique de Roumanie, se félicitant que « les fidèles catholiques prennent part activement à la vie du pays, notamment au plan spirituel et social ».
« Je les encourage vivement à témoigner avec courage de la place irremplaçable de la famille au sein de la société », a ajouté le pape.
