Le parfum de rose d'une amie des pauvres

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Marguerite de Hongrie, la couronne à ses pieds

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Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire de sainte Marguerite de Hongrie, vierge (+1270). On pourrait dire la « perle » de Hongrie, selon l’étymologie de son nom en grec.

Née à Klissa, en Hongrie, et elle est décédée le 18 janvier à Budapest. La ville garde son souvenir: une île porte son nom. Sa réputation de sainteté était telle dans le peuple hongrois qu’elle fut béatifiée six ans seulement après sa mort. Elle a été canonisée le 19 novembre 1943, à Rome, par le pape Pie XII.

Elle était la fille du roi Béla IV de Hongrie. Très jeune, elle repoussa les prétendants, dont le roi de Pologne, Charles d’Anjou. A 1254, elle se consacra à Dieu selon la règle de saint Dominique. Son père avait fait construire un monastère de Dominicaines  sur l’île aux lièvres – devenue l’île Marguerite.

La vie de Marguerite fut marquée par une constante pénitence et par le soin quotidien des malades. Elle est souvent représentée, en particulier dans les églises dominicaines d’Italie, comme Sainte-Marie-sur-la-Minerve,  revêtue de l’habit de moniale, portant un lys, une couronne à ses pieds: celle à laquelle elle renonça. 

Pie XII avait préparé pur sa canonisation une allocution qu’il ne put prononcer en raison des événements. Elle fut publiée, à la demande de Hongrois exilés, avant l’Assomption 1944 et la fête de saint Étienne, premier roi de la nation magyare.

Il y souligne la mort de cetet véritable disciple de saint Dominuque en « odeur de sainteté »: « Elle expira le 18 janvier, dans cette paix et cette sérénité, qui rendent précieuse la mort des saints devant le Seigneur. Monte bien haut, ô vierge royale, toi qui, depuis ton enfance, aspiras vers la cour du ciel. Que le saint patriarche Dominique descende à ta rencontre avec une phalange d’anges et t’accompagne jusqu’au trône du Roi de gloire, pour y recevoir la couronne de lis et de roses, avec laquelle tu suivras, au milieu du chœur des vierges, les triomphes de la Reine du ciel.

« Cependant, ici-bas, Dieu faisait réapparaître la beauté des traits sur le visage de Marguerite. Ce phénomène ne fut pas, tout d’abord, remarqué par les Sœurs ; elles s’en aperçurent trois jours après, quand l’évêque d’Esztergom, admirant la splendeur du visage de la défunte, leur dit qu’elles ne devaient pas pleurer sa mort, mais plutôt s’en réjouir, parce qu’elle semblait déjà manifester le commencement de sa résurrection.

« Tous ceux qui s’approchèrent du corps inanimé ne sentirent aucune odeur désagréable, mais beaucoup perçurent un suave parfum, comme celui de roses, et c’est ce même parfum que sentirent sortir de son tombeau ceux qui, quelques mois plus tard, vinrent pour le recouvrir d’une pierre de marbre.

« Ce parfum de roses, qu’aucune main dévote ne déposa sur le corps et sur la tombe de Marguerite, n’était pas autre chose que le parfum de sa sainteté ; parfum de sainteté qui, après près de sept siècles, arrive à nous, depuis le grand siècle médiéval qui vit la fondation de votre Ordre insigne, chers fils et filles du glorieux patriarche Dominique, et fut fameux par vos saints et vos grands recteurs et maîtres, et devait vous donner plus tard l’héroïque vierge Catherine de Sienne. Sans être enlevée à sa noble patrie, la Hongrie, Marguerite est donc vôtre et de votre Institut religieux, dont les aspirations apostoliques embrassèrent les pays de l’Europe tout entière, sous la poussée d’un zèle ardent, et même la terre que baignent le Danube et le Temesz ».


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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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