Mgr. Stanisław Gądecki

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Le pardon des épiscopats polonais et allemands a 50 ans

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Travailler à la réconciliation

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Mgr Stanislas Gadecki a appelé les « frères et sœurs » polonais et allemands « à poursuivre ensemble le travail de réconciliation, pardonnant toujours à l’autre ».

Le président de la Conférence des évêques polonais et archevêque de Poznan a évoqué le 50e anniversaire du Message des évêques polonais aux évêques allemands, dans son homélie, ce lundi 26 octobre à Rome.

« Il est nécessaire de chercher les valeurs communes qui nous unissent et ne nous divisent pas », a souligné Mgr  Gadecki, en rappelant que les peuples polonais et allemands ont des « intercesseurs spéciaux que l’Église de notre temps a élevés à la gloire des autels », tels que  « saint Maximilien Kolbe et saint Jean-Paul II, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, le bienheureux Bernard Lichtenberg et le bienheureux Anicet Koplinski ».

L’archevêque polonais a souligné la portée historique du message du 18 novembre 1965 dans lequel des évêques polonais ont, au nom de leur nation, dit accorder leur pardon et ont demandé le pardon aux  évêques allemands.

 « La grande sagesse des évêques polonais de ce moment, sous la conduite du cardinal primat Stefan Wyszynski et du cardinal Boleslas Kominek, grand promoteur de la réconciliation entre les peuples  polonais et allemands, a été d’essayer de regarder l’histoire commune de nos nations dans la perspective du millénaire du christianisme », a-t-il déclaré.

« Il est devenu clair pour les destinataires du message, a continué Mgr Gadecki,  que nos peuples et les États sont unis par une valeur stable qui l’emporte sur toutes les divisions politiques: notre foi chrétienne partagée. »

Mgr Stanislas Gadecki a rappelé que saint pape Jean-Paul II avait aussi signé ce message en tant qu’archevêque. L’appréciation de l’histoire du point de vue chrétien qui ne peut pas être examinée « dans la perspective de la justice simplement légaliste » a « inspiré plus tard la réflexion » de saint Jean-Paul II sur l’expérience du passé.

Il a cité l’encyclique de Jean-Paul II, Dieu riche en miséricorde (12) : « la justice ne suffit pas à elle seule, et même qu’elle peut conduire à sa propre négation et à sa propre ruine, si on ne permet pas à cette force plus profonde qu’est l’amour de façonner la vie humaine dans ses diverses dimensions. »

Dans leur réponse, les évêques allemands remerciaient les évêques polonais et leur demandaient à leur tour pardon, tout en refusant « d’accepter la perte du territoire allemand qui, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, était devenu une partie de la Pologne », a fait remarquer Mgr Gadecki.

Le message des évêques polonais était « un acte de courage de la part de l’épiscopat polonais », selon Mgr Gadecki, car «  beaucoup de Polonais ne comprenaient pas le sens du message » et ils avaient une « tendance à considérer l’intervention des évêques polonais comme incompatible avec les intérêts de la nation polonaise ».

L’Etat communiste et les médias polonais ont entrepris « une attaque massive contre l’épiscopat polonais », a rappelé l’archevêque : « C’était la plus grande campagne de propagande anti-épiscopale dans toute l’histoire du communisme. »

Cependant, le message a joué un rôle important dans la réconciliation entre les deux peuples, il « a grandement facilité le dialogue entre les catholiques de Pologne et de la République fédérale d’Allemagne » dans les années 1970-1980, a souligné l’archevêque de Poznan.

En évoquant les perspectives de coopération entre les peuples polonais et allemands ouvertes par cette lettre historique, Mgr Gadecki a indiqué la nécessité « de promouvoir les valeurs chrétiennes qui ont façonné l’Europe et qui sont aujourd’hui menacées par des facteurs internes et externes ».

Il a fait remarquer que le message apprenait « à regarder avec une perspective nécessaire dans la vie » : « Bien que nous aimerions parfois voir les fruits immédiats de nos efforts, nous devons souvent nous armer de patience et de persévérance dans la poursuite du bien. En effet, la vie sociale n’est pas caractérisée par des automatismes simples. Le tissu de la vie est, au contraire, fait de personnes qui sont souvent caractérisées par des erreurs, des émotions et des limites de la connaissance; et, par conséquent, la voie de la construction d’un consensus et de la communauté est une question difficile. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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