Le pape transmet un double message à l'Espagne : le pèlerinage et la beauté

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Le chemin de Saint-Jacques et la « Sagrada Familia » de Barcelone

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 ROME, Samedi 6 novembre 2010 (ZENIT.org) – Lors de la traditionnelle conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion qui le conduisait à Saint-Jacques-de-Compostelle, ce samedi matin, le pape a expliqué qu’il voulait transmettre un double message à l’Espagne : la vie de l’être humain sur la terre est un pèlerinage et le monde a besoin de beauté authentique.

Ces deux thèmes correspondent aux deux étapes du voyage de Benoît XVI en Espagne : la première étape (ce samedi) à Saint-Jacques-de-Compostelle, but légendaire de pèlerinages, et la deuxième (demain dimanche) à Barcelone pour la consécration de la Sagrada Familia, de Antonio Gaudì, qui montre comment la beauté embrasse la foi et s’inspire de la foi.

A la fin de la conférence de presse, le P. Federico Lombardi, s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a demandé au pape, au nom des journalistes, quel « message particulier » il souhaitait transmettre au monde à travers ce voyage en Espagne.

« Je dirais que ce voyage a deux thèmes, a répondu le pape. Il a le thème du pèlerinage, de l’être en chemin, et il a le thème de la beauté, de l’expression de la vérité dans la beauté, de la continuité entre tradition et renouveau ».

« Je crois que ces deux thèmes du voyage sont aussi un message : être en chemin, ne pas perdre le chemin de la foi, chercher la beauté de la foi, la nouveauté et la tradition de la foi qui sait s’exprimer et rencontrer la beauté moderne, le monde d’aujourd’hui », a-t-il ajouté.

La foi est un pèlerinage

Dans sa réponse à la première question, qui portait sur le sens du pèlerinage, le pape a expliqué que, dans son essence, la foi est un pèlerinage. Le pèlerinage permet parfois de « sortir de la vie quotidienne, du monde de l’utile, de l’utilitarisme », de « sortir seulement pour être vraiment en chemin vers la transcendance, se transcender soi-même ainsi que son quotidien et trouver ainsi une nouvelle liberté, un temps pour repenser intérieurement, un temps d’identification de soi, pour voir l’autre, Dieu », a souligné Benoît XVI.

Le pape a ajouté que « le pèlerinage réunit. Nous allons ensemble vers l’autre et ainsi, nous nous trouvons l’un l’autre ».

« Il suffit de dire que les chemins de saint Jacques sont un élément dans la formation de l’unité spirituelle du Continent européen. En venant ici en pèlerinage ils se sont trouvés, ils ont trouvé l’identité commune de l’Europe, et aujourd’hui encore ce mouvement renaît, ce rêve d’être en mouvement spirituellement et physiquement, de se trouver l’un l’autre et ainsi de trouver le silence, la liberté, le renouvellement, de trouver Dieu », a-t-il conclu.

L’être humain a besoin de la beauté

Le deuxième message que le pape veut transmettre à l’Espagne est symbolisé par la basilique de la Sagrada Familia qui impressionne le pape pour trois raisons.

La première : la « synthèse entre continuité et nouveauté, tradition et créativité ».

« Gaudì a eu le courage de s’insérer dans la grande tradition des cathédrales, a expliqué le pape, d’oser à nouveau à son époque, avec une vision totalement nouvelle, la réalité de la cathédrale, lieu de rencontre entre Dieu et l’homme, dans une grande solennité, et ce courage de rester dans la tradition mais avec une créativité nouvelle qui renouvelle la tradition et montre ainsi l’unité et la progression de l’histoire. C’est une chose belle »

Puis le pape a expliqué que Gaudì voulait un trinôme : « le livre de la nature, le livre des Ecritures, le livre de la liturgie ».

« Cette synthèse est vraiment aujourd’hui d’une grande importance, a souligné le pape. Dans la liturgie, les Ecritures deviennent présentes… elles ne sont plus des Ecritures d’il y a deux mille ans, mais elles doivent être célébrées, réalisées.

Et finalement, Benoît XVI a expliqué que « cette cathédrale est née d’une dévotion typique du 19e siècle : saint Joseph, la Sainte Famille de Nazareth, le mystère de Nazareth ».

Mais cette dévotion « est en réalité d’une très grande actualité, a-t-il ajouté, car le problème de la famille, du renouvellement de la famille comme cellule fondamentale de la société est le grand thème d’aujourd’hui et nous indique où nous pouvons aller aussi bien dans la construction de la société que dans l’unité entre foi et vie, entre religion et société. La famille est le thème fondamental qui s’exprime ici, en disant que Dieu lui-même s’est fait enfant dans la famille et qu’il nous appelle à construire et vivre la famille ».

Jesús Colina

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ZENIT Staff

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