Le pape « n’oublie pas » la population de Haïti

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Message à l’occasion du conseil de Cor Unum

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ROME, Vendredi 20 août 2010 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI  « n’oublie pas » la population de Haïti, indique son message lu à l’occasion du conseil de Cor Unum. 

La réunion annuelle du Conseil d’administration de la Fondation autonome « Populorum Progressio » s’est en effet tenue en République dominicaine et en Haïti du 20 au 23 juillet. Ses membres ont été accueillis par le cardinal Nicolás de Jesús López Rodríguez, archevêque de Saint-Domingue. 

Dans son message, Benoît XVI a invité les Haïtiens à l’espérance, et a souligné que la présence de l’Eglise, unie à ceux qui souffrent, se manifeste aussi à travers ses institutions et ses organisations de secours. 

« Six mois ont déjà passé et le pape désire vous rappeler qu’il ne vous oublie pas », dit le message. 

« Il a toujours bien en mémoire, souligne-t-il, votre angoisse et il connaît les difficultés que vous devez affronter pour reconstruire vos maisons, vos villes et votre vie ». 

La fondation a été instituée en 1992 par Jean-Paul II comme un signe de la charité du pape envers les populations indigènes, et les paysans afro-américaines des Caraïbes et d’Amérique latine, rappelle un communiqué. Sur les 7 membres du conseil, 6 sont des évêques d’Amérique latine et 1 membre du conseil pontifical Cor Unum. 

Investissement de 2 millions de dollars 

La réunion a permis de présenter les différentes situations sociales et politiques des nations représentées, dans le contexte pastoral de tout le continent, avec une attention spéciale à la situation en Haïti. 

La réunion a aussi permis d’examiner  les 230 projets présentés au cours de l’année 2010 par les diocèses d’Amérique latine et des Caraïbes : 186 projets – dans 20 pays –  ont été approuvés (pour un investissement de US$ 2.091.500 – soit environ 1 589 539 €). Ils seront financés par la conférence des évêques d’Italie, à travers le comité pour les interventions caritatives en faveur du Tiers monde, soutien principal de la Fondation. 

Dix autres projets pour Haïti seront financés directement par Cor Unum à travers les dons envoyés par les fidèles pour ce pays. 

Les projets approuvés doivent répondre aux exigences de secteurs aussi variés que la production, les infrastructures communautaires, l’instruction, la santé et le bâtiment. 

Des diocèses haïtiens ont présenté des projets pour le forage et la construction de réservoirs d’eau. Le diocèse de Jérémie, pour les Iles Cayemittes, a par exemple demandé des fonds pour la construction de trois réservoirs pour récolter l’eau de pluie, pour arriver à vaincre les nombreuses infections dont souffrent les enfants du fait du manque d’eau potable. 

La majeure partie des projets est en faveur des populations indigènes et rurales, comme par exemple la demande de 60 familles de la communauté rurale de Lagoinha (diocèse de Goiás, au Brésil) qui a besoin d’un tracteur.  

Visite à Haïti 

La visite à Haïti, le 22 juillet, a constitué un moment très significatif. Elle avait été programmée avant le séisme de janvier dernier, mais elle a permis d’en constater les conséquences. Depuis 1993 déjà, la fondation a financé en Haïti 150 projets. La visite a permis aussi un temps de prière sur la tombe de l’archevêque de Port-au-Prince, décédé dans la catastrophe, Mgr Miot, et de son vicaire général, Mgr Benoît. 

Le conseil a également visité, accompagné du nonce apostolique, Mgr Bernardito Auza et de l’administrateur du diocèse, Mgr Joseph Lafontant, les ruines du grand séminaire et de la cathédrale. 

Le cardinal Sandoval a présidé la messe célébrée dans un camp d’accueil de l’Eglise. Au cours de la célébration, on a lu le message de Benoît XVI à la population de Haïti. Le pape qui a fait un don de 205.000 dollars pour la reconstruction d’une école de Port-Au-Prince. 

L’un des plus grands problèmes du moment est l’urgence du logement pour des centaines de milliers de sans-abri pour leur assurer une « vie familiale et sociale digne », souligne le même communiqué de Cor Unum. Des problèmes de sécurité, des problèmes moraux et humains se multiplient en effet dans les camps d’accueil.

Le « style de présence » de l’Eglise 

Cor Unum insiste aussi sur le « type de témoignage » que l’Eglise est appelée à apporter est celui d’une « présence incarnée qui doit être unie avec ceux qui souffrent, au-delà des projets, des stratégies ou des fonds reçus ». 

« La  véritable humanité de l’Eglise consiste à donner ce « plus » dont parle le pape Benoît XVI dans sa première encyclique, ‘Deus caritas est‘. Le Saint-Père y rappelle que « les personnes qui œuvrent dans les Institutions caritatives de l’Église doivent se distinguer par le fait qu’elles ne se contentent pas d’exécuter avec dextérité le geste qui convient sur le moment, mais qu’elles se consacrent à autrui avec des attentions qui leur viennent du cœur, de manière à ce qu’autrui puisse éprouver leur richesse d’humanité (cf. Ga 5, 6) » (DCE, 31a). Dans l’esprit de ces paroles du Saint-Père le conseil pontifical Cor Unum, en qualité du dicastère qui coordonne les différentes agences catholiques de secours, avec la nonciature apostolique, a organisé une rencontre entre les différents organismes de Haïti, dont certaines « Caritas » du continent européen et américain ». 

Le cardinal Sandoval a remercié ces organismes au nom du Saint-Siège  pour tout le travail accompli en collaboration avec l’Eglise locale, rappelant que le « style de présence » devrait « caractériser ceux qui travaillent dans les institutions caritatives et de l’Eglise et leur donner du courage ». 

La dernière visite a été pour le siège de la Caritas en Haïti, au nom du président de Cor Unum, Mgr Paul Josef Cordes, c’est Mgr Tejado quia remis au directeur  un don de 50.00 dollars adressé par le pape commune contribution à l’important travail de cet organisme. 

Mgr Tejado a notamment souligné que l’aide humanitaire ne devrait pas, une fois le moment de crise passé, être un obstacle au développement intégral des peuples, puisque l’Eglise vise toujours le bien commun et offre une « proposition pour l’avenir », qui considère la dimension transcendante de l’être humain. 

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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