« Le pape n’a rien fait pour mettre en avant ce 25e anniversaire »

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Le sens des célébrations du jubilé pontifical, par le card. Re

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CITE DU VATICAN, Vendredi 26 septembre 2003 (ZENIT.org) – « Le pape n’a rien fait pour mettre en avant le 25e anniversaire de son pontificat », souligne le cardinal Re dans un entretien accordé à Dino Boffo, le directeur du quotidien catholique italien L’Avvenire (www.avvenire.it).

Le cardinal Giovanni Battista Re, 69 ans, très proche collaborateur du pape, est au service du Saint-Siège depuis 1963. En 1971 il était secrétaire du cardinal Benelli, Substitut de la secrétairerie d’Etat, charge qu’il a lui-même assumée de 1989 à l’an 2000. Depuis, il est préfet de la congrégation pour les Evêques.

Pour ses XVV ans de pontificat, révèle le cardinal Re, « le Saint-Père n’aurait pas voulu de célébrations spéciales ». « Il n’a rien fait pour mettre en avant ce jubilé. Et dans un certain sens il a même cherché à détourner l’attention en l’orientant plutôt vers l’Année du Rosaire, que les diocèses ont accueillie avec promptitude. Mais les catholiques du monde désiraient aussi que le jubilé papal soit adéquatement célébré. C’est pourquoi les cardinaux ont pensé devoir commémorer l’événement par une initiative propre, qui les verra tous à Rome, entourant le pape, au cours des journées du 15 au 18 octobre ».

Le collège cardinalice compte 164 cardinaux, dont 55 non-électeurs, de plus de 80 ans. Les cardinaux actuellement électeurs sont 109 : ils pourraient être 120 selon les normes établies par Jean-Paul II, ce qui suscite actuellement des rumeurs de consistoire à Rome pour la création de nouveaux cardinaux.

La réflexion du collège cardinalice se concentrera, indique le cardinal Re, sur des « thèmes vitaux pour l’Eglise » comme : le ministère pétrinien et la communion dans l’épiscopat ; les prêtres, la vie consacrée et les vocations ; la famille ; l’oecuménisme et le dialogue interreligieux ; les missions ; le service de la paix. Les cardinaux, les patriarches et les présidents des conférences épiscopales seront en outre présents, le 16 octobre au matin, à la signature par le pape de l’exhortation apostolique post-synodale sur la tâche des évêques et l’après-midi, ils participeront à la messe présidée par lui. Le 17, il y aura un concert offert par le collège cardinalice en l’honneur du Saint-Père ».

« Les célébrations de la mi-octobre, explique le cardinal Re, seront utiles pour comprendre le rôle unique que le Christ a voulu pour Pierre et ses successeurs et pour souligner combien ce pape l’a interprété de façon originale durant ces 25 ans ».

A propos de l’exhortation apostolique post-synodale sur le ministère de l’évêque, le collaborateur du pape pour les évêques souligne la « coïncidence heureuse et hautement significative » de sa signature le 16 octobre. ‘C’est vrai que le pape n’a pu achever que maintenant la rédaction de cette lettre post-synodale consacrée à la figure et à la mission de l’évêque. Mais la date n’est pas un hasard. C’est le don que Jean-Paul II veut faire en cette circonstance à tous ses frères dans l’épiscopat et à leurs Eglises ».

Pour ce qui est de la signification de la béatification de Mère Teresa, à cette date là, le cardinal préfet souligne l’importance pour Mère Teresa du Successeur de Pierre : « On connaît l’amour que Mère Teresa a toujours eu pour le pape. Elle le défendait lorsque c’était nécessaire et elle soutenait toutes ses causes, à commencer par celle de la vie. Cette femme est entrée dans le cœur de l’humanité. En la béatifiant, le pape l’indique comme modèle et comme présence d’intercession puissante auprès de Dieu ».

Le cardinal Re souligne le côté « extraordinaire » de ce jubilé en rappelant que, saint Pierre mis à part, les deux seuls papes ayant eu à ce jour un pontificat plus long que Jean-Paul II sont Pie IX (32 ans) et Léon XIII (25 ans et quelques mois).

C’est encore plus extraordinaire, ajoute le cardinal Re si l’on considère que « le 13 mai 1981, ce pontificat aurait été violemment interrompu si la main invisible de Marie n’avait dévié le coup tiré pour tuer ». « Le projectile qui a traversé le pape et a été retrouvé sur la jeep est aujourd’hui serti dans la couronne qui orne la tête de la Madone dans le sanctuaire de Fatima. Cette protection toute spéciale accordée par la Vierge est aussi manifestée par l’image en mosaïque que le pèlerin découvre place Saint-Pierre lorsqu’il lève le regard vers la droite et voit l’invocation : « Mater Ecclesiae ». » Une façon de rappeler l’attentat suggérée par le pape.

« Le témoignage offert par Jean-Paul II pendant ce quart de siècle et le fait qu’il ne se décourage pas devant les difficultés survenues au plan physique mais continue avec détermination et courage, en plaçant sa confiance en Dieu, sont un exemple et un enseignement. Même le monde laïc est attiré par sa personne qui a la force de l’authenticité ».

Enfin, parmi les « nombreuses » choses qui frappent le cardinal dans la personnalité de Jean-Paul II, il cite : « La sécurité. C’est un homme à l’ancrage sûr, d’une vision limpide, d’une grande solidité intellectuelle, et spirituelle. Et puis sa capacité de dialoguer avec les foules. Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est l’intensité de sa prière. Il a l’âme mystique. C’est frappant, c’est le bonheur, la spontanéité, la promptitude avec laquelle il passe du contact humain avec les personnes, au recueillement du colloque intime avec Dieu. Lorsqu’il est en prière, il semble que ce qui se passe autour de lui ne l’effleure même pas. Il prie avant une rencontre et avant chaque décision. Les décisions les plus importantes mûrissent au cours de semaines de prière ».

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ZENIT Staff

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