Synode des évêques sur la famille (1re session, 2014).

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

Le pape François parle de la famille aux diplomates du monde

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Famille, solidarité et faim dans le monde

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Quand le pape François parle de la famille aux diplomates du monde, il leur parle de la famille comme  école de miséricorde et de fraternité, ferment de solidarité dans la société, et des menaces qui pèsent sur elle, il parle de la famille des nations du monde, il parle aussi de familles réfugiées fuyant la misère, la faim ou les violences et les guerres. Et il leur parle de leurs familles.
La famille a été au cœur de l’allocution du pape François au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège ce lundi, 11 janvier, au Vatican , à l’occasion de la traditionnelle audience pour les vœux du Nouvel An.
Ecole de miséricorde
Le pape a évoqué la rencontre de Philadelphie (Etats-Unis) : « À Philadelphie, à l’occasion de la Rencontre mondiale des familles, comme aussi au cours du voyage au Sri Lanka et aux Philippines et avec le récent Synode des évêques, j’ai rappelé l’importance de la famille, qui est la première et la plus importante école de miséricorde, où l’on apprend à découvrir le visage affectueux de Dieu et où notre humanité grandit et se développe. »
« Malheureusement, a constaté le pape, nous connaissons les nombreux défis que la famille doit affronter en ce temps, où elle est « menacée par les efforts croissants de certains pour redéfinir l’institution même du mariage à travers le relativisme, la culture de l’éphémère et un manque d’ouverture à la vie ».
Il a déploré que les jeunes et les personnes âgées payent cher cette situation de la famille : « Il y a aujourd’hui une peur diffuse face au caractère définitif que la famille exige et en font les frais surtout les plus jeunes, souvent fragiles et désorientés, et les personnes âgées qui finissent par être oubliées et abandonnées. »
Il souligne le rôle social irremplaçable de la famille : « Au contraire, « de la fraternité vécue en famille, naît (…) la solidarité dans la société« , qui nous porte à être responsables les uns des autres. Cela est possible seulement si dans nos maisons, de même que dans nos sociétés, nous ne laissons pas se sédimenter les peines et les ressentiments, mais donnons place au dialogue, qui est le meilleur antidote à l’individualisme si largement répandu dans la culture de notre temps. »
Le fléau de la faim et de la malnutrition
Le pape a aussi évoqué les familles contraintes, comme le patriarche Jacob, à aller chercher au loin leur subsistance : « Comme alors, nous entendons la voix de Jacob qui dit à ses fils : « Descendez là-bas et achetez-y du blé pour nous : ainsi nous ne mourrons pas, nous vivrons » (Gn 42, 2). C’est la voix de tous ceux qui fuient la misère extrême, à cause de l’impossibilité de nourrir la famille ou d’accéder à des soins médicaux et à l’instruction, de la dégradation sans perspective de quelque progrès, ou aussi à cause des changements climatiques et des conditions climatiques extrêmes. »
Le pape insiste sur le fléau de la faim qui pousse les migrants « économiques » sur les routes du monde, sans protection internationale : « Malheureusement, on sait que la faim est encore une des plaies les plus graves de notre monde, avec des millions d’enfants qui meurent chaque année à cause d’elle. C’est douloureux de constater pourtant que souvent ces migrants ne rentrent pas dans les systèmes internationaux de protection sur la base des accords internationaux. »
Le pape a évoqué l’enfant à naître et les anciens, et il a dénoncé le gaspillage alimentaire: « Les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles « ne servent pas encore » – comme les enfants à naître –, ou « ne servent plus » – comme les personnes âgées. Nous sommes devenus insensibles à toute forme de gaspillage, à commencer par le gaspillage alimentaire, qui est parmi les plus déplorables, quand il y a de nombreuses personnes et familles qui souffrent de la faim et de la malnutrition. »
L’humanité, une seule famille
Le pape a fait observer que l’humanité forme une seule famille de frères : « L’Agenda de Développement adopté en septembre dernier par les Nations unies pour les quinze prochaines années, qui affronte beaucoup des problèmes qui poussent à la migration, comme aussi d’autres documents de la Communauté internationale pour gérer la question migratoire, pourront trouver une application cohérente aux attentes s’ils savent remettre la personne au centre des décisions politiques à tous les niveaux, voyant l’humanité comme une seule famille et les hommes comme des frères, dans le respect des différences réciproques et des convictions de conscience. »
Enfin, le pape a présenté ses vœux aussi pour les familles des diplomates : « Avec ces sentiments, je renouvelle à chacun de vous, à vos familles, à vos pays, mes vœux les plus fervents d’une année pleine de bénédictions. »
Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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