Le pape exerce "le pouvoir du coeur", par le card. Tauran

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Bilan du pèlerinage en Terre Sainte

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Pour le cardinal Tauran, le pape François exerce le « pouvoir du coeur », qui consiste à « aimer et voir vraiment dans l’autre un frère » : au Moyent-Orient et dans le dialogue interreligieux, « quelque chose de nouveau va commencer, grâce à ce pouvoir du cœur ».

Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, évoque le voyage du pape en Terre Sainte (24-26 mai 2014), au micro de Radio Vatican.

Pour le cardinal, « l’image qui résume le mieux le pèlerinage » est « la photo du pape devant le Mur des lamentations, avec son ami rabbin et son ami musulman » car elle souligne « l’importance du dialogue interreligieux ».

« J’ai vu, dans le pape qui parlait avec ses interlocuteurs, la force du pouvoir du cœur », à l’exemple, de la proposition aux deux présidents, israélien et palestinien – « Venez chez moi, dans ma maison » – qui s’est faite « très simplement, avec des mots qui venaient du cœur », souligne le cardinal.

Ce « pouvoir du coeur » consiste à « aimer et voir vraiment dans l’autre un frère. Pas simplement tolérer : dans une famille, on ne se tolère pas, on s’aime », poursuit le cardinal, qui estime que « c’est un appel adressé à tous les chrétiens, en particulier aux catholiques : s’il existe, dans la société d’aujourd’hui et de demain, un pouvoir à exercer, c’est le pouvoir du cœur ».

Durant ce voyage, poursuit-il, le pape « a utilisé des mots très simples, qui n’ont rien à voir avec le droit international ou la diplomatie » : « Le pape a ouvert un chapitre nouveau. Je crois que le Moyen-Orient, le dialogue interreligieux et les efforts pour la paix ne peuvent pas rester dans l’état où ils sont aujourd’hui : quelque chose de nouveau va commencer, grâce à ce pouvoir du cœur. »

En effet, grâce à ce « pouvoir », « le pape a conquis tout le monde. Il ne propose ni solutions, ni négociations : simplement, il ouvre sa maison pour que tous ceux qui viennent chez lui se sentent chez eux, puissent se regarder face à face et s’écouter ».

Au final, « tout peut arriver lorsque les personnes se connaissent, se parlent, se regardent en face, s’écoutent, acceptent de reconnaître des aspects positifs dans l’autre. Ce sont des valeurs de sainteté et de vérité qu’ont toutes les religions, chacune à sa façon ».

Le cardinal fait également observer que si « dans une région comme le Moyen-Orient, la religion et la politique sont très liées », cependant « les guerres actuelles ne sont pas provoquées par les religions : la religion fait partie de la solution ».

Le pape a vécu ces trois journées intenses « avec beaucoup de courage, de détermination et dans la prière », rapporte le cardinal : « La prière est la clé de tout parce que c’est la prière qui lui donne cette sérénité. Ce qui est merveilleux, c’est de voir la simplicité avec laquelle il accueille les personnes, même celles qui ont les plus hautes responsabilités ; pour lui, vraiment tout homme est un frère. »

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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