Le pape appelle les juges à être des exemples de moralité

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Le Conseil supérieur de la Magistrature italienne au Vatican

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Le pape exhorte les magistrats à « être un exemple de moralité intègre pour la société entière », leur donnant deux modèles de magistrats – Vittorio Bachelet et Rosario Livatino – ayant incarné le style du laïc chrétien : « loyal aux institutions, ouvert au dialogue, ferme et courageux pour défendre la justice et la dignité de la personne humaine ». 

Le pape François a en effet rencontré les membres du Conseil supérieur de la Magistrature italienne (Csm), ce mardi matin, 17 juin 2014, en la salle Clémentine du palais apostolique du Vatican.

Il s’est d’abord excusé d’avoir reporté la rencontre, initialement prévue le 9 juin dernier, à cause d’une indisposition : « Au milieu de la matinée, j’ai eu un malaise, de la fièvre, et j’ai dû interrompre les rendez-vous. Je m’en excuse. »

Le style du laïc chrétien

Il leur a exprimé son « estime » et son « encouragement » pour leur « devoir au service de la Nation », ordonné « au bon fonctionnement d’un secteur vital de la cohabitation sociale » : un « travail délicat, à faire avec une conscience droite et un sens profond de responsabilité juridique et civique », a-t-il estimé.

Les exhortant à « ne pas décevoir pas les attentes légitimes » des citoyens et à « être un exemple de moralité intègre pour la société entière », le pape leur a donné deux modèles d’inspiration : « la lumineuse figure de Vittorio Bachelet (1926-1980), qui guida le Conseil supérieur de la Magistrature en des temps de grandes difficultés et tomba victime de la violence des « années de plomb » (assassiné par les brigades rouges, ndlr) ; et Rosario Livatino (1952-1990), tué par la mafia, dont la cause de béatification est en cours ».

Ces deux magistrats, a-t-il souligné, « ont offert un témoignage exemplaire du style du laïc chrétien : loyal aux institutions, ouvert au dialogue, ferme et courageux pour défendre la justice et la dignité de la personne humaine ».

La prudence, qualité du juge

Le pape a évoqué particulièrement l’aspect « éthique » de la magistrature, qu’il a décrit en trois points : « garder une impartialité irréfutable ; discerner avec objectivité et prudence ; répondre à la voix d’une conscience indéfectible fondée sur les valeurs fondamentales ».

Les décisions d’un juge ont non seulement « des conséquences sur les droits et les biens des citoyens, mais aussi sur leur existence », a-t-il fait observer : « par conséquent celui qui juge, à tous niveaux, doit posséder des qualités intellectuelles, psychologiques et morales », garanties de « fiabilité ».

Pour le pape, la qualité spécifique du juge doit être « la prudence », qui ne consiste pas à « rester immobile » mais qui est « une vertu de gouvernement », une vertu « qui incline à peser avec sérénité les raisons de droit et de fait qui doivent être à la base du jugement ».

La prudence sera plus développée chez celui qui possède « un équilibre intérieur élevé, capable de dominer les impulsions de son propre caractère, de ses propres vues, de ses propres convictions idéologiques », a-t-il ajouté.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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