Le P. Lombardi déplore une opposition indue entre François et Benoît

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Réaction à un article de « Rolling Stones »

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La revue « Rolling Stones » ne rend pas service au pape François, estime le père Lombardi qui déplore la  « grossièreté surprenante » de l’opposition faite entre le pape François et Benoît XVI dans la revue américaine.

Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a publié mercredi un communiqué dans lequel il dit reconnaître que l’article sur le pape François – représenté aussi en couverture –  paru dans le dernier numéro de la revue Rolling Stone est « le signe que les nouveautés du pape François attirent les milieux les plus divers ».

La presse internationale fait une mauvaise interprétation du rôle de la papauté et instrumentalise la popularité du pape François en l’opposant à Benoît XVI, continuant ainsi à alimenter la « légende noire » qui pèse sur ce dernier, estime le porte-parole du Saint-Siège.

Mais il déplore que l’article « tombe dans l’erreur habituelle d’un journalisme superficiel qui, pour mettre en lumière les aspects positifs du pape François, juge bon de devoir décrire négativement le pontificat de Benoit XVI, et de le faire avec une grossièreté surprenante ».

« Dommage, a commenté le père Lombardi. Ce n’est pas rendre service au pape François, qui sait très bien tout ce que l’Eglise doit à son prédécesseur ».

Radio Vatican monte aussi au créneau, dans son édition en français, en soulignant que ce n’est pas l’habitude du père Lombardi de commenter les publications.

« La plupart des catholiques ne peuvent que se réjouir de l’extraordinaire popularité du Pape François. Souvent minoritaires, parfois marginalisés ou ignorés, contraints de vivre leur foi en privé, ils peuvent désormais marcher la tête haute et afficher sans crainte leur identité. Leur chef est l’homme de l’année, la personnalité politique la plus populaire sur les moteurs de recherche, quotidiennement encensé par la presse mondiale », fait observer la rédactrice en chef, Romilda Ferrauto.

Mais elle ajoute qu’une « popularité médiatisée à outrance peut devenir agaçante, comme en témoigne la sortie du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, habituellement si mesuré dans ses propos »: « Dans certains médias, elle s’accompagne en effet d’un dénigrement systématique, injuste et caricatural non seulement du pontificat de Benoît XVI, mais de cette même Eglise à laquelle pourtant le Pape François appartient à part entière, sans réserves ni nuances. »

Elle souligne combien le pape François se situe dans le sillage de ses prédécesseurs: « En même temps qu’on exalte le style chaleureux et les méthodes novatrices d’un Pape présenté comme un révolutionnaire, progressiste et libéral, c’est l’Eglise catholique que l’on offense. On oublie que l’attention aux plus pauvres a traversé toute son histoire bimillénaire. Que chaque jour, depuis toujours, des dizaines de milliers de catholiques travaillent dans le silence médiatique aux côtés des souffrants et des laissés-pour-compte. On oublie que c’est sous le pontificat de Benoît XVI que la lutte contre les abus sexuels, le carriérisme et l’opacité financière a commencé. L’Eglise catholique n’est pas un parti politique. Le Pape François en est issu comme ses prédécesseurs. Et quand elle change, l’Eglise ne le fait pas dans la rupture mais dans la continuité. Mais c’est aussi et surtout le journalisme qui s’en trouve discrédité. Et c’est dommage. »

Traduction d’Océane Le Gall

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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