Le P. Alfredo Cremonesi (1902 – 1953), “héroïque témoin du Christ”

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CITE DU VATICAN, Mercredi 5 février 2003 (ZENIT.org) – La mémoire du missionnaire italien Alfredo Cremonesi (1902 – 1953), a été saluée par Jean-Paul II comme celle d’un “héroïque témoin du Christ”. Il a été assassiné en mission en Birmanie il y aura 50 ans le 7 février prochain.

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A la fin de l’audience de ce mercredi le pape a en effet salué des représentants de l’Institut pontifical des missions étrangères (PIME), de Milan, auquel le missionnaire appartenait.

Soulignant qu’ils étaient présents à Rome “pour renouveler” leur foi “auprès des tombeaux des Apôtres Pierre et Paul, en souvenir du P. Alfredo Cremonesi , un héroïque témoin du Christ”.

“Comme ce généreux missionnaire, cherchez vous aussi à suivre fidèlement Jésus, en témoignant de l’Evangile en famille, à l’école, et dans tout autre milieu”, disait le pape aux pèlerins italiens.

Le P. Cremonesi avait été ordonné prêtre en 1924 et était parti l’année suivante pour la Birmanie. Il avait 23 ans. Il partit de Gênes. Le 10 novembre 1925, il arrivait à Toungoo.
La Birmanie sera libre de l’occupation japonaise en janvier 1947 et indépendante de l’Angleterre. Mais les guerres tribales allaient faire rage. Un pacte de non-agression allait cependant être signé en 1952, à Pâques, entre les rebelles et le gouvernement, mais il ne tint pas.

Le P. Cremonesi a un laissez-passer qui lui permet d’assister les fidèles, même en zone de guérilla, et de se déplacer plus librement. Mais il est bientôt suspecté par les troupes du gouvernement. Après l’échec d’une opération militaire, elles font irruption dans le village où il se trouve, à Donoku, et l’accusent, ainsi que la population, de favoriser les rebelles. Il tente de défendre les villageois. Les soldats sont fous de rage interrompent son discours par une rafale de mitraillette. Ils abattent le chef du village puis le P. Cremonesi, le 7 février 1953.

Le 20 février 1946, le P. Cremonesi écrivait depuis Toungoo, en Birmanie: «Depuis six ans déjà je suis réduit au silence. La guerre a été terriblement longue et l’épreuve pour nous difficile au-delà de toute parole. Ici, nous avons été pendant quatre ans au milieu d’une guerre coloniale dévastatrice et cruelle s’il en est, parce que dans la colonie, personne n’a d’intérêt à se battre et tous se plaisent à voler. J’ai dû fuir moi aussi dans la forêt et je vous assure que durant la saison des pluies ce n’est pas du tout agréable, surtout si l’on n’a rien. Je n’avais que les vêtements que je portais. Je n’ai jamais eu une goutte d’huile pour assaisonner la nourriture, on n’a jamais vu de pain, pendant des années nous avons manqué de sucre, et on a même manqué de sel, on se servait de tout comme vêtement et de sabots comme souliers. Les marchés étaient tous vides et dévastés. Il ne restait pas une ombre de magasin, tous les moyens de communication étaient aux mains des Japonais pour leur guerre, et les routes étaient frappées et détruites continuellement par les puissants avions anglais: l’échange de marchandises était impossible, même de région à région. Nous avons donc tous souffert, et pas étonnant si maintenant je me sens fatigué, d’une fatigue pourtant pas invincible. Je suis vivant, et c’est la grande grâce, après avoir affronté la mort à peu près tous les jours. Visiblement, le Seigneur m’a protégé”. (cf. le site du PIME, www.pime.org).

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ZENIT Staff

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