Le nonce en Géorgie dénonce une « grave urgence humanitaire »

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Et il souligne un geste du pape qui a marqué les esprit

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ROME, Lundi 25 août 2008 (ZENIT.org) – Le nonce en Géorgie dénonce une « grave urgence humanitaire » et évoque la réception positive de l’aide envoyée par Benoît XVI.

Tandis que les tensions se poursuivent entre la Géorgie et la Russie, entre la Russie et les forces de l’OTAN, le conflit a fait quelque 150.000 réfugiés. La Caritas italienne a lancé une collecte dimanche dernier et dimanche prochain, pour les réfugiés qui manquent de tout. Benoît XVI a donné 125.000 dollars comme aide d’urgence en leur faveur.  Il a appelé les baptisés à prier pour les responsables de la paix dans la région, demandant l’établissement de couloirs humanitaires (cf. Angélus du 17 août, Zenit du 18 août 2008).

Le nonce apostolique en Géorgie, Mgr Claudio Gugerotti, a confié hier, 24 août, au micro de Radio Vatican, depuis Tbilissi, que « la vraie urgence, en ce moment, est d’attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation de l’Ossétie du Sud, où l’on n’a pas réussi à obtenir le couloir humanitaire souhaité par le Saint-Père. Et nous ne savons pas – où plutôt, nous le savons, de sources officielles -, comment vont les populations locales, surtout la minorité géorgienne. (…) Nous savons qu’il y a des maisons brûlées, des champs brûlés, des villages détruits, etc… Il peut y avoir une urgence humanitaire encore plus grave, qui nous ne nous est cependant pas connue, étant donné que nous n’avons pas accès à cette zone ».

Il souligne que l’intervention de Benoît XVI, lors de l’angélus de dimanche 17 août, a « beaucoup » aidé la population. « J’ai encore présent à l’esprit cette scène où l’angélus a été transmis – en différé bien sûr -, sur la grand place de Tbilissi, juste après l’appel du patriarche géorgien, et les gens ont tous pu le suivre. Et nous avons eu des appels téléphoniques de remerciements de la part de gens simples, et je vous dirai même plus. A Gori, lorsque la Caritas est allée apporter les aides, hier, on nous a dit ceci : ‘Les Géorgiens n’oublieront jamais ce que le pape a fait pour nous’. C’est textuellement ce qui a été dit ».

Catholiques et Orthodoxes sont unis : « En ce moment, a déclaré le nonce, il s’agit d’efforts conjoints de toutes les Eglises, parce que les populations sont séparées du point de vue géographique, au sens où la minorité catholique vit dans une zone qui n’a pas été touchée par les événements belliqueux. Je pars maintenant à Gori, à l’invitation de l’archevêque orthodoxe. Je suis allé rendre visite au patriarche orthodoxe : les rapports sont très étroits ».

Pratiquement, les aides du pape sont allées surtout à la région de majorité orthodoxe. « A Gori, a précisé le nonce, il y a une petite communauté catholique, mais elle est faite de quelques dizaines de personnes. Il est clair que la quantité des aides humanitaires va dans 99 % des cas en faveur de la population parce que le pourcentage des orthodoxes ici est absolument dominant. Les catholiques sont peu nombreux, disons, en pourcentage, et je le répète, ils n’ont pas été touchés directement par les événements de la guerre ».

A propos de l’absence actuelle de couloir humanitaire, le nonce fait observer que « les positions, en situation d’exaspération, se durcissent ; elles se durcissent hélas partout et dans toutes les guerres ».

« Il s’agit maintenant, a insisté le nonce, de faire en sorte que la communauté internationale prenne ce problème en charge, également parce que nous avons des réfugiés qui voudraient revenir, et qui, si on ne se met pas en marche, ne pourront plus revenir, parce qu’il faudra ensuite voir quelles règles se créeront et si on leur permettra de rentrer dans leurs maisons. Avant de penser à tant de détails techniques de caractère balistique, il faudrait penser à s’occuper de l’avenir proche de ces personnes qui ont fui en laissant tout là, y compris leurs familles ».

Mgr Gugerotti évoque aussi la « terreur » qui empêche les gens de revenir, la peur « d’imaginer avoir tout perdu, pas seulement leurs biens, mais aussi leurs parents : nous avons une zone, à 30 km d’ici, dans laquelle on ne peut ni entrer, ni sortir, depuis le début de la guerre ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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