Le nom d’ « Allah » autorisé pour les chrétiens du Bornéo malaisien ?

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Une « contradiction »

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ROME, Lundi 18 janvier 2010 (ZENIT.org) – Le nom d’ « Allah » autorisé pour les chrétiens du Bornéo malaisien : l’agence vaticane Fides évoque les « contradictions du gouvernement ». 

Le gouvernement malaisien, dirigé  par l’UMNO (United Malays National Organization) a autorisé les fidèles chrétiens présents dans le Bornéo malaisien (précisément dans les deux états de Sabah et de Sarawak de la Fédération malaisienne), à utiliser le terme « Allah » pour le culte.  

Pour expliquer cette mesure, le département du premier ministre a dit que « l’utilisation est courante et traditionnelle pour les chrétiens nés en Malaisie orientale », où vit la plus grande majorité des fidèles malaisiens. « L’affaire se complique et devient plus confuse et contradictoire » affirme les sources de Fides dans l’Église malaisienne. On a la preuve ainsi de ce que la communauté chrétienne locale définit comme « une discrimination imposée aux citoyens chrétiens malaisiens : dans le même État, la Malaisie, les chrétiens devront avoir des comportements différents, selon que quelqu’un se trouve ou non dans la partie péninsulaire du pays ou dans le Bornéo ».  

L’Église catholique, de son côté « attend avec sérénité et espérance les conclusions de l’affaire, surtout l’issue des négociations engagées entre le gouvernement et les avocats qui ont défendu l’Herald dans le procès » : comme cela a été communiqué à Fides, telle est l’orientation choisie par les évêques, qui ont conclu, aujourd’hui l’assemblée de la conférence épiscopale de Malaisie, Singapour et Brunei à Johor. La communauté chrétienne a choisi de garder « un profil bas », de ne pas réagir, même pas en manifestation pacifique, et de rester en prière. 

Les chrétiens et les autres minorités religieuses, pourtant, indique Fides, ne cachent pas leurs craintes d’une islamisation progressive du pays, imposée par l’agenda de l’UMNO, pour des motifs soi-disant politiques. En attendant, aujourd’hui, dans la prière du vendredi, les imams de la mosquée de Kuala Lumpur ont rappelé le soutien au gouvernement : il ne faut pas permettre aux chrétiens d’utiliser le nom « Allah » dans la mesure où cela serait « une tentative de ruiner la position de l’islam dans la nation » (où l’islam est une religion d’Etat). Le sermon préparé et diffusé dans de nombreuses mosquées de Selangor Islamic Department (Jais) affirme que « la décision de la Haute Cour a été choquante » et que permettre l’usage du terme « Allah » aux chrétiens « créerait de nouvelles tensions religieuses ».  

Le sermon rappelle une décision du gouvernement en 1986 qui a interdit l’usage de quatre paroles arabes aux non-musulmans, dont le terme d’Allah. Parmi les mesures adoptées par le gouvernement pour désamorcer la tension, il y a l’annonce d’une indemnisation de 500 000 ringgit (dollars malaisiens) pour reconstruire la « Metro Tabernacle Church » de Kuala Lumpur, église pentecôtiste dévastée durant les attaques du 8 janvier. Par ailleurs, un étudiant de 25 ans, accusé d’avoir lancé une des bouteilles incendiaires contre les églises, Mohamad Tasyrif Tajudin, a été identifié grâce à un colloque retransmis sur le net social de Facebook. 

Pour sa part, le site italien « Asianews.it » (PIME) précise que le mot « Allah » est utilisé depuis au moins le XVe siècle par les non-musulmans : les chrétiens utilisaient le mot de « Allah » déjà à l’époque de l’Etat précolonial du sultanat de Malacca, vers 1402. Et l’un des premiers dictionnaires imprimés en langue malaise est un dictionnaire malais-latin, de 1631, qui contient déjà aussi le mot « Allah ».

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ZENIT Staff

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