Le Motu proprio: « Une invitation à la réconciliation » par le card. Barbarin

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Les portes sont « ouvertes »

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ROME, Mercredi 11 juillet 2007 (ZENIT.org) – Sous le titre « Une invitation à la réconciliation », le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules propose cette réflexion sur le Motu proprio de Benoît XVI « Summorum pontificum » : une avant-première pour les lecteurs de Zenit offerte par « France Catholique » (http://www.france-catholique.fr), à paraître dans le n°3081, daté du 20 juillet 2007. Il invite à la relecture attentive de la constitution du concile Vatican II sur la sainte liturgie, « Sacrosanctum Concilium », promulguée le 4 décembre 1963.

Les portes sont ouvertes

«Pour comprendre la décision du pape, souvenons-nous, invite le cardinal Barbarin, de ce qu’il partageait aux Cardinaux, juste après son élection. Alors que les portes de la chapelle Sixtine étaient encore closes, Benoît XVI a expliqué le choix de son prénom. Se référant à Benoît XV, grand artisan de paix, il a dit : ‘Je voudrais vivre d’abord un pontificat de réconciliation et de paix’ ».

«Aujourd’hui, le pape pense que, si nous ne faisons pas maintenant un geste, la division avec les traditionalistes deviendra un schisme irrémédiable. Il confirme donc les dispositions de Jean-Paul II à leur égard : s’ils veulent rester fidèles à Rome, qu’ils sachent que les portes leur sont ouvertes et que leur attachement à la liturgie ancienne n’est pas un obstacle», affirme le Primat des Gaules.

Nouveauté

«La seule vraie nouveauté de ce Motu proprio, insiste le cardinal Barbarin, c’est que la décision d’accéder aux souhaits des fidèles dans ce domaine dépend désormais de l’autorité des curés. Comme Jean-Paul II l’avait fait pour les évêques en 1988, Benoît XVI invite les curés à accueillir ‘volontiers les demandes de célébrer la Messe selon le rite du Missel romain édité en 1962’ ».

L’impossible exclusion du Missel romain actuel

Mais d’autre part aussi, ajoute l’archevêque de Lyon, «le pape invite les traditionalistes à reconnaître la valeur et la sainteté du Missel romain institué par Paul VI. Les prêtres attachés à la liturgie d’avant Vatican II, qu’ils soient du Bon Pasteur, de la Fraternité Saint Pierre ou dans la mouvance d’Ecône, seront certainement touchés par cette forte exigence de Benoît XVI. Mgr Felley, lui-même, responsable de la Fraternité Saint Pie X, a dit qu’il était impossible d’être catholique en continuant d’être séparé de Rome. Ce sera donc un vrai progrès pour l’unité s’ils acceptent de reconnaître ‘la valeur et la sainteté’ du Missel de Paul VI avec lequel je célèbre la messe chaque jour depuis mon ordination et s’ils cessent aussi d’’exclure par principe la célébration selon les nouveaux livres’ ».

Le cardinal Barbarin re-situe en outre le document dans la ligne du synode des évêques sur l’Eucharistie qui a couronné l’année de l’Eucharistie voulue par Jean-Paul II, et de l’exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI, et dans la ligne de la constitution conciliaire «Sacrosanctuam concilium»: «Notons que Benoît XVI demande à tous de se pénétrer de la dimension divine et sacrée de l’Eucharistie. Pour ma part, je souhaite que, tous, nous relisions attentivement la constitution de Vatican II sur la liturgie. Ce sera le meilleur chemin pour refaire l’unité, toujours fragile dans l’Eglise ».

Lex orandi, lex credendi

Le cardinal Barbarin explique ce que signifie le vieil adage «lex orandi, lex credendi» en ces termes: « En effet la liturgie est une expression essentielle de la foi de l’Eglise selon le principe bien connu ‘lex orandi, lex credendi’ (notre prière exprime notre foi). La célébration de l’Eucharistie rassemble tout le mystère pascal. Elle nous dépassera toujours, car elle est à la fois la joie du Jeudi Saint (communion), le drame du Vendredi saint (sacrifice) et le Mystère de la Résurrection au matin de Pâques (présence). Elle résume l’essentiel de notre foi ».

« Quant à une éventuelle mise en cause du concile, il n’y a ni question ni doute possible. Benoît XVI écrit en effet : « La crainte d’amenuiser l’autorité du Concile Vatican II et de voir mettre en doute une de ses décisions essentielles n’est pas fondée », insiste le cardinal Barbarin.

Reprendre les textes du concile

« Mon espoir est que ce geste clair du Saint-Père amène ceux qui seraient encore réticents à reprendre les textes du Concile, à les accepter intérieurement dans la foi et à s’y conformer dans toute leur vie chrétienne, et spécialement dans leur ministère sacerdotal. Nous avons tous besoin de nous replonger dans cet enseignement que je regarde comme la source du renouveau et de l’unité dans l’Eglise », conclut le cardinal Barbarin.

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ZENIT Staff

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